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Le pouvoir est une question de style ; réthoriques du politique

Couverture du livre « Le pouvoir est une question de style ; réthoriques du politique » de Robert Hariman aux éditions Klincksieck
Résumé:

"Dans la mesure où la politique est un art, les questions de style doivent y jouer un rôle crucial".
Les sciences politiques modernes n'énoncent jamais clairement ce que tout bon politicien sait d'instinct : en politique, l'expérience, le talent et les résultats reposent souvent sur des... Voir plus

"Dans la mesure où la politique est un art, les questions de style doivent y jouer un rôle crucial".
Les sciences politiques modernes n'énoncent jamais clairement ce que tout bon politicien sait d'instinct : en politique, l'expérience, le talent et les résultats reposent souvent sur des conventions de persuasion liées aux réactions esthétiques (le répertoire qui les rassemble de manière cohérente forme un "style").
Robert Hariman met en évidence quatre styles rhétoriques qui coexistent dans les démocraties modernes en s'appuyant sur la lecture détaillée de quatre textes :
- le style réaliste - formulé dans le Prince de Machiavel - sépare radicalement pouvoir et textualité en construisant le royaume politique comme un état de nature et l'acteur politique comme un individu qui calcule rationnellement les vecteurs d'intérêts et de pouvoir ;
- le style de cour - dépeint dans Le Négus de Richard Kapuscinski - a pour centre le corps du souverain, remplace le discours par la parole et culmine avec l'immobilité (style que l'on retrouve à l'oeuvre dans la représentation actuelle des événements politiques par les médias) ;
- le style républicain - présent dans les lettres de Cicéron à Atticus - formule un modèle de virtuosité oratoire destiné à la performance publique dans une culture parlementaire (il inclut une évaluation de la technique verbale, une norme de consensus, l'incarnation de la vertu civique et une doctrine de civilité) ;
- le style bureaucratique - décrit par Franz Kafka dans Le Château - organise les conventions de communication qui, réunies, constituent la culture de bureau (définition juridictionnelle, structure hiérarchique et priorité de l'écrit).
Robert Hariman propose ici une véritable analyse du discours politique grâce au désenchevêtrement critique des "effets sophistiques" des styles et à un décryptage de leurs mises en scène.

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