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L'association entre « Golfe » et « culture » est nouvelle, et elle étonne tant elle contredit l'image habituellement associée aux principautés du golfe Persique.
La multiplication des annonces de musées à forte visibilité internationale au Qatar et à Abou Dhabi en est le ressort principal. Or, ces musées, que l'auteur appelle des musées-miroirs, n'ont pas émergé dans un désert culturel.
Dès les années 1970, tous les États de la rive sud du golfe Persique s'étaient dotés d'au moins un grand musée national. De la deuxième guerre du Golfe, terminée en 1991, est né un nouvel ordre régional marqué par l'affaiblissement de l'hégémonie saoudienne sur la péninsule arabique, mais aussi par un nouvel équilibre des forces en interne, caractérisé par une marginalisation politique croissante des classes moyennes fonctionnarisées, au Qatar et à Abou Dhabi.
Cette restriction sans précédent de la participation politique, qui fait grand usage de l'adoption des marques culturelles du libéralisme, a pris la forme d'un dédoublement de l'État que le dédoublement du parc des musées, l'un à visée nationale, l'autre à visée internationale, révèle.
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