"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Parce qu'il fait l'école buissonnière pour lire, manger des beignets et jouer aux billes, parce qu'il répond avec insolence, parce qu'il parle français mieux que les Français de France et qu'il commence à oublier sa langue maternelle, Hamet, un jeune garçon de Bamako, est envoyé loin de la capitale, dans le village où vivent ses deux grands-mères.
Ses parents espèrent que ces quelques mois lui apprendront l'obéissance, le respect des traditions, l'humilité.
Mais Hamet en rencontrant ses grands-mères, en buvant l'eau salée du puits, en travaillant aux champs, en se liant aux garçons du village, va découvrir bien davantage que l'obéissance : l'histoire des siens, les secrets de sa famille, de qui il est le fils et le petit-fils. C'est un retour à ses racines qui lui offre le monde, le fait grandir plus vite.
Un premier roman bouleversant, porté par une langue pleine d'inventivité et de poésie.
Lauréat du Prix littéraire de la Vocation 2022 « Dembélé est à son meilleur quand sa langue attache français et bambara dans la même gerbe poétique. » Mohamed Mbougar Sarr, Le Journal du Dimanche « De ce très attachant et réussi Le duel des grands-mères, premier roman du Malien Diadié Dembélé, on ne dit que peu en révélant seulement l'histoire. Car celle-ci n'est que la parure de son objet principal, à savoir son écriture éblouissante. » Livres Hebdo « Récit d'apprentissage drolatique et émouvant retour aux origines, Le Duel des grands-mères, premier roman de Diadié Dembélé, tient par la langue inventive de son auteur. » Le Monde des livres « C'est dans un immense champ de labour que nous plonge Diadié Dembélé, au sein d'un premier roman de pleine maîtrise. » L'Humanité « La découverte linguistique de 2022, le livre qui va faire parler de lui cette année. » Clique TV, Canal + « Un regard sur le monde tout à fait singulier et réjouissant. » RFI « Un roman d'apprentissage drôle, émouvant. Une des révélations de la rentrée littéraire de janvier. » TV5 Monde « Ce premier roman captive par son originalité et sa finesse. » Télérama « Un texte de grande maîtrise. » L'Humanité « Diadié Dembélé possède son souffle propre et offre aux lecteurs le plaisir de découvrir sa plume, intelligente et alerte, qui donne à ce récit - son premier roman - une véritable saveur de miel. » Le Monde Afrique
Sa mère voulait qu’il suive l’enseignement traditionnel musulman à la medersa. Son père parti travailler en France l’a inscrit à l’école des Blancs, pour qu’il soit le premier de la famille à devenir quelqu’un. Mais l’intelligence et la curiosité du jeune Malien Hamet le rendent turbulent et rebelle. Pour lui apprendre la vie et le ramener à davantage d’obéissance et de respect des traditions, il est envoyé quelques mois loin de la capitale Bamako, dans le village où vivent ses deux grands-mères. L’y attendent les conditions rustiques de la campagne, les travaux des champs en compagnie d’autres garçons, mais aussi une famille dont les complexes liens de parentèle recèlent bien d’édifiants secrets. En fait de lui remettre du plomb dans la cervelle, ce retour aux sources va le transformer en profondeur.
Au travers du regard espiègle de son jeune personnage, ce n’est ni plus ni moins que les déchirements identitaires de son pays et de l’Afrique qu’aborde avec humour Diadié Dembélé. Ce garçon, dont le père s’est convaincu qu’il ne pourra connaître d’avenir digne de ce nom qu’en embrassant les codes et les savoirs occidentaux, finit par lui devenir par trop insupportable avec son français plus pointu que celui des Français de France et ses affirmations scientifiques en si insolente contradiction avec les croyances des siens. Il est temps de lui rappeler qui il est et d’où il vient. Et pour cela, rien de tel qu’une immersion au plus profond du pays, dans le village de ses aïeux.
Pour l’enfant que ses maîtres s’appliquent impitoyablement à couler dans le moule des Blancs, lui interdisant jusqu’à sa langue natale, le choc est pour ainsi dire culturel. Il commence par le langage, car au village l’on parle soninké, quand, à la capitale, français et bambara prédominent. Et puis, à la campagne, l’on vit encore modestement et à l’ancienne, au rythme des cultures et des traditions qu’Hamet va découvrir de près, pour son dégoût d’abord, car il lui faut se faire à une alimentation moins riche et à l’eau du puits au goût saumâtre ; pour sa surprise souvent, comme lorsqu’il participe aux rites de lutte contre la sécheresse ; pour son plaisir enfin, notamment le grand jour de « la pêche collective de la mare » et au fil de ses nouvelles amitiés.
Mêlant français, bambara et soninké dans une combinaison détonante d’expressions imagées et poétiques, la plume rythmée et inventive de l'écrivain nous transporte dans un chatoyant récit d’apprentissage, aussi malicieux qu’attachant, qui très finement nous parle d’identité et de quête des origines. Trait d’union entre plusieurs mondes, son jeune personnage illustre l’inégalable richesse des métissages, comme celle que Diadié Dembélé insuffle à ce très convaincant premier roman.
Hamet, jeune malien de 11 ans, est un garçon turbulent, un peu rebelle, un peu insolent, un peu menteur, à l'imagination débordante mais plein de vie et d'envie d'apprendre. Il vit à Bamako avec sa mère, son père travaillant en France. Ses parents décident, pour le recadrer, de l'envoyer dans le village où il est né, berceau familial, chez sa grand-mère paternelle. le choc culturel est rude : il doit travailler la terre, il est mis à l'écart car il vient de la ville et ne parle pas le dialecte local. Mais ce séjour lui permet de découvrir ses racines et de comprendre l'histoire de sa famille.
L'auteur nous fait découvrir, à travers les yeux d'Hamet, la vie d'un village malien isolé, ses traditions, ses rites, ses superstitions mais aussi ses commérages, ses palabres, ses mensonges. Il dépeint un mélange d'islam et de croyances païennes, un syncrétisme religieux tout à fait surprenant. Il nous offre une galerie de personnages tous aussi truculents les uns que les autres.
Sous une apparente légèreté, Diadié Dembélé aborde des thématiques sérieuses et essentielles : l'importance de connaître ses racines pour savoir où aller, l'importance de la langue maternelle comme ancrage dans la vie.
Ce roman nous dépayse complètement par ce qu'il raconte mais aussi par une langue très originale, vivante, particulièrement imagée ("Sa bouche ne porte pas de culotte" ou " On a assez lavé le caca avec l'urine dans cette famille").
Mais mon plaisir de lecture a été gêné par les nombreux mots dialectaux qui émaillent le texte et qui ne sont que très rarement expliqués ou traduits. Certains passages sont incompréhensibles : les mots pris individuellement sont connus et clairs mais lorsqu'ils sont assemblés dans une phrase, le tout devient abscons, peut-être par manque de références ou de contextualisation culturelles ("mon matin est arrivé dans une noix de cola, qui est allée à la dent de mes parents et dont le jus a arrosé le vieux bois" ou "Le corps foncé, brûlé avec les canaris par les potières des saisons, donne une nuance mi-noisette, mi-bouse inaffirmable par la boue"). Enfin, pourquoi des mots sont doublés tout au long du texte?
Découverte intéressante d'un auteur et de son imaginaire.
A Bamako il est de bon ton de mettre ses enfants à l’école française pour qu’ils puissent un jour devenir des fonctionnaires, comme les voisins.
Hamet est de ces enfants qui doivent oublier les dialectes, bambara ou soniké pour ne parler que le français mieux que les français. Mais c’est un enfant indiscipliné qui préfére retrouver les copains, manger en cachette, faire l’école buissonnière, tout plutôt que de risquer d’avoir le symbole, cette pénalité qui s’impose à ceux qui n’ont pas parlé correctement. Alors il parle en signes, c’est plus sûr, alors il fugue en cachant son sac, et doit élaborer des mensonges en espérant ne pas se faire prendre.
Mais lorsque Mr Diarra dévoile le subterfuge à M’ma la leçon est difficile à recevoir, des cours chaque jour de la semaine, et des cours les samedi et dimanche. Puis lorsque le jeune Hamet dépasse les bornes en maquant de respect à l’un de ses proches, la sentence est encore contraignante. P’pa l’a décidé depuis la France où il tente de gagner de quoi faire vivre la famille, Hamet doit quitter Bamako pour être envoyé au village. Le village des origines, là où se trouvent ses deux grands-mères, le village des vraies identités, un terrain miné où tout est danger pour celui qui débarque de la ville.
Là, il va apprendre ce qu’est la vie au village, la nourriture différente de celle à laquelle il était habitué, l’eau au goût saumâtre, le manque de fruits et de légumes frais. Mais surtout les habitudes de chacun, le travail au champs, les regards de ceux pour qui il est un étranger, les rivalités.
Ses journées deviennent autres, travailler au champs, jouer avec les enfants de ce village, et surtout découvrir l’histoire de sa famille.
Peu à peu, Hamet va entrer dans la vie de ce village, comprendre et apprécier ceux qui l’entourent, et enfin entendre les vieilles histoires de famille qui lui permettent de mieux comprendre ses parents restés à Bamako. Car est-il encore besoin de le démontrer, les secrets de famille polluent bien plus que ceux qu’ils ont affecté au départ.
L’écriture est vive, imagée, bourrée de mots de dialecte qui rendent encore plus vivants et réalistes les mots et les sentiments du jeune Hamet.
chronique compète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2022/08/30/le-duel-des-grands-meres-diadie-dembele/
Nous sommes à Bamako au Mali. Hamet a 11 ans. C’est un garçon un peu rebelle qui sèche l’école. Sa mère décide de l’envoyer chez sa grand-mère, Mama Hata, à la campagne, loin de tout. Sa grand-mère l’appelle « mon petit mari ».
Une vie bien différente l’attend loin de la capitale et il fait la connaissance par hasard de son autre grand-mère, Mama Cissé. Débute alors un duel de grands-mères, comme l’indique le titre.
« Le garçon appartient à son père, il n’est chez lui que chez son père. »
Il s’agit d’un roman d’apprentissage puisque Hamet lors de ce séjour va comprendre un certain nombre de choses, notamment sur sa famille.
Le roman comporte de nombreuses expressions qui ne sont pas traduites mais ne gênent en rien la lecture. J’aimerais tout de même savoir ce que signifient « Walaye bilaye ! » et « Saziké ! » qui reviennent souvent dans le texte.
Il est question de la condition des femmes en Afrique. On en apprend également beaucoup que les traditions au Mali.
J’ai beaucoup aimé le rapport à langue, notamment lorsque Hamet dit que sa langue de cœur est le bambara et qu’il ne peut exprimer ses émotions qu’avec cette langue et non en soninké.
Ce premier roman a un certain charme ou plutôt une poésie. En plus il est drôle. Une lecture bien agréable. Merci à Diadié Dembélé pour ce voyage au Mali.
Apprendre le français et le parler mieux que les français eux-même, s’amuser à utiliser des mots hyper compliqués «gardés au frigo et sortis au bon moment pour rafraîchir son vocabulaire », tel est le devoir de ce petit garçon. Hamet raconte son enfance à Bamako. Les histoires dans cette école française avec la «caverne» de Monsieur Diarra, le directeur de l’école et ce vieux communiste Kanté, qui lui prête des livres pour son plus grand plaisir. Tout va bien pour Hamet jusqu’au jour où ses parents décident de l’envoyer à Yelimané- le bled où habite sa grand-mère.
L’appartenance à une langue est importante: Hamet parle la langue bambara quand il ne peut pas parler le soninké dans son intérieur.
Belle description de la vie de la brousse, les bagarres de gamins pour affirmer leurs différences d’une part par la langue de cœur, la bambara, mais aussi par le soninké, langue utilisée par nécessité. Les papilles gustatives sont en alerte également avec le goût des fruits de balanites, les jujubes, les tamarins et autres pains de singe.
L’organisation sociale se passe autour du sous-chef Demba, au centre de la vie quotidienne, et voici Hamet embarqué pour aider aux travaux des champs alors qu’il est venu parfaire son éducation.
On trouve beaucoup de noms typiquement africains, qui invitent le lecteur à s’immerger encore plus dans l’atmosphère de ce coin reculé, comme par exemple, l’Imam Chapelet–Court, le Docteur Piqûre-Douce, la radio rurale, le Tracteur-Ambiance.
La rencontre de Hamet avec sa deuxième grand-mère Cissé et le duel de celle-ci avec Mama Hata, la mère de son père, qui règlent leurs comptes d’une manière assez ardue.
Cette histoire fait découvrir à Hamet ses racines et a son poids finalement au sein de cette famille comme dans n’importe quelle autre. Elle nous emmène à Bamako où lecteur découvre à travers une écriture fine et ciselée, agrémentée de beaucoup d’humour l’univers de cet écrivain doué pour les langues. Diadié Dembélé a su rendre l’atmosphère malienne typique dans laquelle en fin de compte ce n’est pas le duel entre ces deux grands-mères qui a de l’importance (il arrivera seulement un court instant à la fin du roman) mais surtout la découverte de ses racines. La lecture de ce roman procure un réel plaisir et nous berce dans les couleurs sobres du bogolan typiques du Mali.
Des citation p 79 «Mama est là, elle prend soin de moi, elle me cajole, elle me biberonne. Elle possède un voir-des-yeux particulier. Elle est grande de taille, le nez tatoué à la ligne droite de l’élégance soninké, dont le noir renverse son teint argileux au combat des nuances».
Page 31 «Sory se met à ranger des marchandises. Il ne m'a pas vu. Celui-là, on dirait qu'il a emprunter ces yeux chez un Yvoirien».
Page 67 «Je crois que c'est la fin! Il n'y a plus d'espoir! Je suis coincé dans ce siège usé au cuir déchiré à côté de ce vieux bougre insensible convoyeur des prisonniers de ma condition».
Page 80 sur la mort. On m’a dit que N'pa lui avait proposé maintes fois de venir à Bamako, mais elle refusait de partir du village. Elle ne voulait pas mourir dans le tounga-hors de la terre qui l'avait vue naître…Cependant, Mama ne voulait pas priver ses belles-filles de leur confort citadin au seul motif de sa peur du départ. Alors c'était sans solution. Solitude conjoncturelle, dirait-on».
Sur l’appartenance page 86 «Je suis l’enfant seul au cordon ombilical cisaillé à l'épée, assoiffé de lait, pourtant la tête noyée dans le sein de sa grand-mère».
Page 87 «Le soleil est prêt à fracasser la tête de Monsieur Horizon.)
Légende du singe page 107 Il y a 4 légendes mais une 5ème s'impose de soi «Ceux qui croient en ces légendes ont besoin d'un psychiatre».
Page 136 «Nous sommes aux champs. L’horizon coline-ciel semble mal cousu. Le soleil est suspendu comme un bouton de secours serti de diamants dont la lumière rayonne le jour».
Sur le fond le roman est vraiment très intéressant, on y apprend nombre de coutumes, modes de vie. J'ai beaucoup apprécié cet aspect du récit, c'est ce que j'en attendais. La place de la femme dans le récit, un hommage rendu, l'importance de la transmission, de connaître le passé familial. C'est un bon roman d'apprentissage
Sur la forme je serai moins tendre, j'ai eu du mal avec le côté "écriture parlé" avec un langage parfois trop soutenu, et surtout des phrases parfois longues. On y trouve aussi de nombreuses expressions non traduites et cela a, pour moi, entaché la fluidité du texte. Si certaines expressions sont vraiment drôles d'autres tournures m'ont donné plus de mal et j'ai dû relire certaines phrases pour être sûre de bien saisir.
L'histoire peine un peu à démarrer pour moi, beaucoup de dégressions qui ont cassé mon rythme de lecture. C'est vraiment dommage car le roman a un très bon potentiel.
La présence d'une annexe, ou de notes de bas de page avec la traduction des expressions aurait apporté une meilleure fluidité. Pour moi, c'est vraiment ce qui a le plus péché car le mélange des langues était vraiment une bonne chose pour retranscrire ce que ressent l'enfant de passer de l'une à l'autre, de vivre dans ce mélange de cultures permanent.
Sauf que j'aime comprendre ce que je lis, et devoir chercher la traduction à chaque expression pour ma culture (et ma curiosité) m'a coupée dans ma lecture.
Quelques expressions vraiment drôles
Il a dix ans. Il a le goût des mots, que ce soit ceux du wolof du songhai, du bambara, du sinisé, du dogon, du bwa ou du mandinka. Et même les mots du gros français, d’autant qu’à l’école, le choix n’existe pas. Le symbole est là pour appeler aux contrevenants qu'on est là pour oublier ses racines linguistiques. Pour s’en sortir, alors qu’à la maison, personne ne peut l’aider. Mais les livres sont présents. Le père exilé en France lui confie une valise qui contient les clés du langage imposé.
« Depuis j’essaie de parler le bon français, de tutoyer les tutoyables, de vouvoyer les vouvoyables."
Mais l’enfant est espiègle et finit par se lasser de la pédagogie peu innovante, pour finalement opter pour l’école buissonnière.
La sanction ne tarde pas, c’est au coeur des racines familiales qu’une autre éducation se fera, dans un petit village où résident ses grand-mères. Le retour aux sources, la découverte de la filiation et des traditions font de ce récit un roman d’apprentissage
La langue est virtuose, et s’épanouit avec grâce. Le mélange des langues reflète bien ce que peut ressentir l’enfant, et crée en même temps un univers poétique, dont l’auteur souhaite saupoudrer son récit comme on utilise les épices, ni trop ni trop peu, pour mettre le plat en valeur sans en faire disparaître la saveur.
Premier roman né de ce que l’auteur a pu observer dans son entourage, sans être autobiographique, et on souligne le talent de l’écrivain.
Merci à Netgalley et aux éditions Lattès.
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