Découvrez le nouveau roman d'Eric Fottorino Le dos crawlé publié aux éditions Gallimard.
Été 1976 sur l'Atlantique.
Deux enfants rêvent de pays lointains.
Marin a treize ans et Lisa dix.
Marin raconte le sable qui brûle et autre chose qu'il ne saurait dire quand il regarde Lisa et la mère de Lisa, une ancienne Miss Pontaillac.
Heureusement oncle Abel est là qui veille en douce et monsieur Archibouleau avec ses gros muscles. Et monsieur Maxence qui écoute la météo marine. Et les parties de pêche, les complets poisson, l'odeur des citronniers, heureusement.
Les parents sont si décevants.
Les coeurs s'écorchent. L'enfance se consume.
Un jour Lisa saura nager le dos crawlé.
« Tout à l'heure la voiture aux poneys a déposé Lisa en prévenant avec son klaxon. Quand je suis descendu au jardin madame Contini était déjà repartie. J'aurais aimé qu'elle m'embrasse avec ses lèvres luisantes. Lisa avait eu le droit de se maquiller. Elle avait du rouge sur les joues et sur sa bouche qui ressemblait à une cerise. Le tour de ses yeux était noir. C'était Lisa mais c'était plus vraiment elle. Plus je la regardais et plus je la cherchais. Elle m'a demandé si je voulais sa photo alors j'ai pas insisté. C'est à ce moment que je lui ai mis le concertina entre les mains et elle est redevenue vivante. Maintenant on joue à se poursuivre autour du bananier. Le vent courbe les palmes. On saute dans les taches de lumière en attendant le moment d'aller à l'eau. »
J’ai eu très peur à la lecture des vingt premières pages du roman Le Dos crawlé : L’écriture se veut le langage d’un adolescent (Marin, treize ans dans les années soixante-dix) et je dois bien admettre que je n’y croyais pas. Mais je ne m’avoue pas vaincue si facilement et j’ai la fâcheuse tendance à ne jamais laisser tomber un bouquin alors, oui, j’ai continué la lecture de ce roman. C’est là que l’on s’aperçoit que le moment de lecture est essentiel : Les premières pages ont été parcourues un vendredi soir, tard, les yeux plein de fatigue et le cœur un peu ailleurs et j’ai rouvert le livre le lendemain matin, ce genre de matins où le temps nous appartient davantage et je me suis finalement laissée porter par les mots de Marin, par les silences de Lisa -l’autre moitié de lui-même-, par la poésie de chaque instant… Parce que TOUT est poésie : La nature, le voyage, les petits riens du quotidien, l’ennui, les malentendus.
« Lisa me manquait. Ça m’apprendrait à être sensible. Mon père dit que c’est une maladie mais j’y peux rien. L’autre jour, j’ai demandé au docteur Malik si c’était grave d’être sensible et s’il connaissait un remède contre. Il a répondu qu’il fallait être sensible et jamais chercher à en guérir et que lui par exemple il pouvait encore pleurer et sentir des frissons partout quand il voit le port de Constantine. » p.44
« (…) "La vie est si belle à Didonne que l’envie de mourir vous donne" il récite car c’est un docteur avec le souffle au cœur de la poésie. » p.54
« Dans ma tête je me suis mis à fabriquer des mots comme on fabrique des châteaux de cubes et comme ça en ajoutant tresse et tristesse j’ai trouvé tristresse. Un mot rigolo qui donne envie de pleurer. » p.74
« C’est la pleine mer. La preuve c’est qu’on l’entend crier au loin derrière les dunes. » p.122
« Un brouillard de chaleur plane sur la mer et partout. On voit juste un disque dans le coton à la place du soleil. Les bateaux ressemblent à des fantômes et les gens aussi. » p.179
Ainsi, le temps d’un été –le fameux été 76- nous suivons les premiers émois de l’adolescence, les premières expériences, déceptions, incompréhensions… Les premières déchirures. Marin et son histoire, universelle et unique, extraordinaire et tellement banale ; Marin et son amour pour Lisa. Sans doute pas un chef-d’œuvre mais l’écriture simple faite de poésie et de jeux de mots remplis de « tristresse » et d’âcres douceurs donne à ce roman un goût particulier. Je relierai Eric Fottorino, sans doute L’homme qui m’aimait tout bas, car il y a un « p’tit truc » qui ne m’a pas laissée indifférente.
(Vient de mon blog. Lien : https://unbouquindanslapocheblog.wordpress.com/2016/05/03/le-dos-crawle-eric-fottorino/ )
Eté 76, la canicule, la pire du siècle parait-il... (je m'en souviens !) sur le littoral atlantique, à Pontaillac, entre Royan et Saint-Palais. Les parents de Marin, 13 ans, l'ont envoyé passer l'été chez son oncle Abel,brocanteur et inconsolable depuis la mort de tante Louise par "rupture"... Marin passe la plupart de ses journées avec Lisa, 10 ans, que ses parents déposent pour un ou plusieurs jours chez oncle Abel : ils ont des choses plus importantes à faire que de s'occuper de Lisa.
Martin et Lisa passent leurs longues journées torrides à se baigner, à ramasser des coquillages, à pêcher dans les carrelets, les cabanes à pêche de la région, à manger des mascottes, à faire des balades en mer, à se doucher sous le citronnier et quelquefois dorment sur la plage avec oncle Abel.
Dans une ambiance seventies où l'on buvait de l'antésite et on lisait Fantômette, Eric Fottorino décrypte avec justesse le désarroi d'une fillette délaissée, la tristesse, la violence, l'embarras, la tendresse, tous les sentiments qui émaillent l'amitié très pure entre Marin et Lisa, mais aussi les hormones de Marin brutalement réveillée par la concupiscence malsaine d'une cougar avant l'heure.
Il y a cependant une chose qu'il a oubliée, c'est comment parlaient les enfants de 13 ans : dans le langage pseudo-enfantin d'un enfant de 6 ans ou le vocabulaire imagé d'un adulte voulant "parler enfant", il passe à coté de la plaque et agace ... et puis il n'a pas dû souvent faire de crêpes, M. Fottorino, lui qui parle du petit noir qui illustre les étiquettes de vinaigre Negrita !
Malgré des situations improbables (la cougar !) on passe 2h pas désagréables avec une histoire triste et touchante.
Un très beau livre, à réserver pour cet été, quand vous serez sur la côte atlantique, ou ailleurs, sous les embruns.Vous pourrez ainsi, le lire dans le contexte dans lequel il a été pensé et il n'en deviendra que plus poignant.
L'écriture, comme à chaque fois, chez Eric Fottorino est très travaillée, même si ce trait littéraire n'apparait pas immédiatement, tellement le texte semble spontané et plein de naïveté.
Dans ce roman, l'auteur donne la parole à Marin 13 ans et Lisa 10 ans qui partagent leurs premiers émois de leurs vies amoureuses en assènant, mine de rien, des vérités sur le monde des adultes qui nous laissent complètement pantois et, à certains passages, presque désemparés.
Le tout se passe sur fond caniculaire, ce fameux été 76 pouvant être mis en parallèle avec notre brûlant été 2003 ce, afin de poursuivre dans la mise en condition de lecture. L'eau, la mer, l'océan jouent un rôle prépondérant dans ce roman et, sans en dévoiler les tenants et les aboutissements, je trouve que l'auteur en a fait, discrètement, un personnage à part entière de son histoire.
Pas de doute, "Dos crawlé" mérite d'être glissé dans votre valise, cet été, quand vous prendrez la direction des plages ou à n'importe quel autre moment pour tout ailleurs...
La vie vie vue sous le prisme d'un enfant de 13 ans, belle écriture, au moins un sourire à chaque page.
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