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Le dessin des routes

Couverture du livre « Le dessin des routes » de Anna Dubosc aux éditions Rue Des Promenades
Résumé:

Diane s'est mise à jongler avec trois oeufs, en faisant des petits pas en avant et en arrière. Puis après elle a fait sauter les crêpes en tournant sur elle-même, avant de les rattraper. On était tous à la regarder. Christian a ricané qu'elle aurait pu faire autre chose que crevarde. Elle a... Voir plus

Diane s'est mise à jongler avec trois oeufs, en faisant des petits pas en avant et en arrière. Puis après elle a fait sauter les crêpes en tournant sur elle-même, avant de les rattraper. On était tous à la regarder. Christian a ricané qu'elle aurait pu faire autre chose que crevarde. Elle a continué de faire sauter ses crêpes sans le calculer. Elle savait bien qu'il la charriait parce qu'il l'aimait encore. Même moi, je le savais, ça sautait aux yeux. J'ai pensé que cette fille-là, c'était du feu et qu'il valait mieux pas en tomber amoureux.
Si Arnaud n'avait pas été voir un film vendredi soir à Loctudy, il ne se serait pas fait doubler serré par un camion, et jamais il n'aurait rencontré Diane et Pierre. Ça tient à peu, des fois.
Les teintes sobres de l'écriture d'Anna Dubosc font de ce récit simple - l'histoire d'une rencontre ratée, d'une famille qui n'arrivera pas à se construire - un instant de grâce.

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Avis (2)

  • Coup de cœur !
    Il y a une grande détresse et un grand malaise social dans ce court roman d’Anna Dubosc. Mais il y a de l’amour aussi.
    « Le dessin des routes » est une belle rencontre entre un homme mal dans sa peau, solitaire, peu gâté par la vie et un enfant en mal de (re) père élevé tant...
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    Coup de cœur !
    Il y a une grande détresse et un grand malaise social dans ce court roman d’Anna Dubosc. Mais il y a de l’amour aussi.
    « Le dessin des routes » est une belle rencontre entre un homme mal dans sa peau, solitaire, peu gâté par la vie et un enfant en mal de (re) père élevé tant bien que mal par une mère immature, toujours entre deux amants et quelques cuites. La pudeur, elle connaît pas vraiment, toujours à se balader à poil sous l’œil de son fils.
    Elle l’envoie à l’école quand elle y pense ou quand l’assistante sociale se manifeste.
    Et petit Pierre, dans tout ça, eh bien il résiste, il se fabrique une vie et des rêves. Il a des poules et aime les observer et les nourrir. Il se sent responsable de ces êtres plus faibles que lui.
    Et un beau jour, il fera la connaissance d’Arnaud, ensemble ils partageront des moments de bonheurs simples, des ballades sur la plage, une glace au café de la place, des petits moments privilégiés et plus parfois lorsque la mère lui confie la garde du garçonnet pour aller vivre sa vie.
    « Je prends Pierre dans mes bras et monte à l'étage. Je cherche sa chambre, je pousse les portes du coude. Finalement je la trouve, au fond du couloir. La lune éclaire la pièce. Je couche le petit, je lui enlève ses pompes et je descends dormir sur un canapé. »
    L’écriture simple et directe d’Anna Dubosc fait de ce court roman un petit bijou de tendresse.
    Cette histoire n’est pas triste, elle est porteuse d’espoir, même si l’avenir reste bien incertain.

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  • J’avais aimé « La fille derrière le comptoir » et c’est donc avec une certaine curiosité que j’ai suivi le dessin des routes.

    « Ça fait cent ans que je suis né. Dans ma tête, j’ai cent ans » Ainsi débute le dernier livre d’Anna Dubosc. Ainsi parle Arnaud, quadra en friche. Il végète entre...
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    J’avais aimé « La fille derrière le comptoir » et c’est donc avec une certaine curiosité que j’ai suivi le dessin des routes.

    « Ça fait cent ans que je suis né. Dans ma tête, j’ai cent ans » Ainsi débute le dernier livre d’Anna Dubosc. Ainsi parle Arnaud, quadra en friche. Il végète entre son boulot, le rad où il picole avec ses copains, son scooter, sa mère et ses jules qui défilent. Les avances de la gamine de 13 ans, fille de sa logeuse le font bander, mais il ne cèdera jamais. C’est un mec droit.

    Tout au long de ce livre, j’ai vu un beau défilé de gueules cassées, fracassées par la vie, la loterie leur été favorable au jeu des paumés. Ils ont gagné le gros lot.

    Oui, il y a eu une grosse erreur lors de la distribution des rôles entre Arnaud centenaire, sa mère -et ses jules- éternelle adulescente, même pire, car elle ne doit plus être très jeune. Diane totalement immature, mère d’un garçonnet, Paul, qui fait l’école buissonnière comme sa mère fait maman buissonnière, le père incompétent et Paul qui est peut-être le plus mature…

    Ces « héros » n’ont rien de sympathique, on a envie de les secouer, puis on s’y attache. Rien à faire, l’impression que leurs destins sont tracés. Ils me font penser à ses insectes qui se brûlent les ailes à la lumière des ampoules. Impossible de changer de destin, de prendre volontairement une autre direction, un autre chemin. Pourtant ce livre n’est absolument pas sordide, il y a de l’amour, de la bonté, même s’ils ont abandonné toute velléité d’espoir, baissé les bras.

    Avec des phrases percutantes, courtes et pourtant d’une grande douceur elle narre la rencontre entre ces paumés, la rencontre entre Arnaud et Paul. Ce fut bref, comme un rayon de soleil perçant entre des nuages noirs, une embellie, cela a eu le mérite d’exister.

    Après, chacun reprend sa route -même sans dessein- pour aller où ? Reprendront-ils le « droit chemin » ou emprunteront-ils encore et toujours des chemins de traverses ? Arriveront-ils à surmonter ce désespoir quotidien qu’ils parent des falbalas de liberté ?

    Un très bon livre sans pathos sur des égarés de la vie qui essaient de vivre, même mal

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