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Il s'agit d'un récit anar et anachronique, d'où son sous-titre. Humour, dérision, impertinence, en sont les principaux vecteurs. Il fait souvent référence à des noms, des lieux, des situations propres à la Belgique, mais pourrait se situer n'importe où, au gré du lecteur. En fouillant un peu, on pourra y trouver des figures tant internationales que régionales. Qu'on n'aille cependant pas y rechercher des intentions, des visées, des buts poursuivis. Il s'agit d'un divertissement destiné à faire (sou)rire. On y découvre des personnages connus, mais décalés vers un autre environnement que le leur, des rois et des papes de comédie (mais jusqu'où ?), des allusions, des citations, des à-peu-près évocateurs. L'auteur y a maintenu l'esprit frondeur, le souci du détournement, de l'ironie et de la provocation. Comme ces textes de clercs vagants (Carmina Burana, par exemple) qui chantaient en termes osés (pour la morale du XIIIe siècle) l'amour, les abus de l'Église, l'ordre social établi.
Pourquoi la belle Province n'aurait-elle pas en Éléonore une reine-vierge ? Parce que les vilains oncles Gothelon, roi du Sud, et Mahold, roi du Nord, avides de conquêtes, profiteraient de sa faiblesse pour l'investir, l'un de ses Guerriers Invincibles, l'autre de ses hordes.
Le Comité d'Influence et d'Allégeance (en abrégé C.I.A.), et l'ex-groupe Képis, Guêtres et Bottes (dit K.G.B. dans les milieux autorisés), dont on sait qu'ils sont respectivement les barbouzes du Sud et du Nord, sont sur les dents grâce à leurs taupes, maître Tancrède (C.I.A.) et Barthélémy le Tisseur (K.G.B.).
Ce dernier est aussi le champion de Mahold auprès d'Éléonore, mais il court pour sa propre écurie, et Benoît de Lardenne, héritier du duc des Montagnes et favori Gothelon, n'est plus vraiment un allié. Le roi l'a banni pour cause de destruction de patrimoine de prestige. Un coup bas de son âme damnée, le sire Mollaromat, et sa bande de Salibiens.
Et puis, il y a la Ligue et son chef Marie, demoiselle de déshonneur d'Eléonore et porcheronne dans le civil, qui veut proclamer la république.
La reine, elle, ne vit que pour et selon les préceptes d'André, chapelain inspiré, qui lui dédie son Tractatus de Amore, nouvelle bible de l'amour courtois.
Marier Éléonore? Oui, mais avec qui ?
Pourquoi pas avec son peuple ? Mais le pape n'est pas de cet avis.
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