"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Les meilleurs crimes impossibles, de Conan Doyle à Maurice Leblanc, en passant par Chesterton et Melville Davisson Post, sélectionnés par Roland Lacourbe, spécialiste du roman d'énigme.
Un ministre britannique foudroyé alors qu'il était sous la surveillance de trois gardes du corps dans les sous-sols de la banque d'Angleterre...
Un scaphandrier poignardé au fond de l'océan alors qu'il se trouvait seul au milieu des petits poissons...
Un gentleman assassiné dans une cabine de plage fermée de l'intérieur à Étretat...
Autant de crimes qui défient la logique et mettent à mal nos raisonnements cartésiens.
Avec Double Assassinat dans la rue Morgue, d'Edgar Allan Poe (1841), apparaissait un nouveau genre au sein de la littérature criminelle : le " crime en chambre close ", qui depuis a fait nombre d'émules.
Dans ce recueil, Roland Lacourbe, spécialiste du roman d'énigme et auteur de nombreuses anthologies, présente 13 classiques du genre, dont Le Suicide de Kiaros (1897), de Franck L. Baum, Le Problème du pont de Thor (1922), d'Arthur Conan Doyle, Thérèse et Germaine (1923), de Maurice Leblanc, et Le Mystère du clocher de Noe?l (1977), d'Edward D. Hoch.
L’année dernière, à la même période, j’ai lu un autre recueil des éditions de l'Archipel, « Crimes et fantômes de Noël » et j’avais déjà pu apprécier de courtes histoires avec Noël comme thème principal. J'ai donc remis ça cette année avec ce nouveau recueil de nouvelles. J'aime ce format court autant que des romans. En une vingtaine de pages, on a une histoire bien ficelée, avec du suspense, ça peut se lire le soir ou à tout autre moment de la journée, ça ne prend pas longtemps, on peut le soir dans l'ordre qu'on veut. Bref, un recueil de nouvelles est une lecture complètement libre. Cette année, j'ai décidé d'en lire une chaque jour, et pendant la période d'avant Noël, afin de recréer l'ambiance. Et je trouve également original de ne pas lire systématiquement des romances au moment de Noël, mais d’allier cette fête toute douce à des meurtres et des résolutions d’énigmes. Dans une préface bien détaillée, Roland Lacourbe, spécialiste du roman d’énigme, nous parle justement de ces nouvelles, de leurs auteurs et du thème commun à chacune. En effet, toutes ces histoires ont pour point commun un crime se passant en milieu clos, un crime inexplicable, à se demander comment il peut avoir lieu vu que tout était clos. Les auteurs montrent énormément d'imagination et de perspicacité pour créer des histoires qui tiennent la route et dont l’énigme semble insolvable. On va en plus croiser de grands noms de la littérature comme Arthur Conan Doyle ou Maurice Leblanc, deux auteurs dont j'ai lus beaucoup de romans, avec leurs héros Sherlock Holmes et Arsène Lupin. J'ai pu aussi découvrir d'autres écrivains, dont j'avais déjà entendus parler mais que je n'avais pas encore lus. Et quoi de mieux que le format nouvelle pour découvrir le style d’un auteur, et donner envie de lire d'autres romans de lui. Les treize nouvelles sont échelonnées dans le temps, la première date de 1897 et la dernière de 1977. Un large éventail dans le temps. J’aime beaucoup lire des romans écrits dans l'ancien temps, le style est plus ampoulé, plus chic, avec un accent très british pour certaines nouvelles. Je suis assez fan de ce style de littérature plus ancien. Cela donne un côté vieillot et en même temps très chic. J'ai vraiment apprécié chacune d’elles avec une préférence pour Assassinat programmé et celle de Sherlock Holmes, mais elles sont toutes très bien, agréables à lire, hallucinantes dans leurs énigmes, j'ai passé un excellent moment de lecture avec ce recueil. Je crois d'ailleurs que le mot « hallucinant » revient très souvent dans mon avis, mais c’est ce qui résume le mieux toutes les histoires, s'il ne fallait qu’un mot pour les décrire, ce serait celui-là. Ce format de nouvelles permet aussi de découvrir des auteurs, et j’ai noté quelques noms que je vais essayer de trouver et lire d'autres de leurs écrits. Chaque nouvelle débute par une présentation de l'auteur, de sa vie, de son œuvre, et c’est vraiment très intéressant. Je ne sais pas si les éditions de l’Archipel ont prévu un nouveau recueil de nouvelles au moment de Noël l’année prochaine, il est un peu tôt pour le savoir, mais en tout cas, je prends rendez-vous avec eux et serais là s'il y en avait un nouveau. C’est un bon moyen d'accompagner les préparatifs de Noël. Et puis la couverture est magnifique et rend l'objet livre très beau dans sa bibliothèque. Je vous recommande vivement ces histoires, vous pouvez les lire même si nous ne sommes pas dans la période de Noël toutes les histoires ne se passent pas pendant les fêtes, elles peuvent donc être lues à tout moment de l’année, alors n’hésitez pas à les découvrir. J'ai passé un excellent moment.
Ce recueil de nouvelles policières rassemble treize textes autour du thème « le crime en chambre close », initié en 1841 par Edgar Allan Poe avec « Double assassinat dans la rue Morgue« . Je me suis plongée avec plaisir dans cette anthologie qui recense certains auteurs connus comme Maurice Leblanc ou Conan Doyle et d’autres méconnus ou oubliés qui ne sont pas moins remarquables.
La plupart de ces nouvelles ont été écrites à une époque où l’on ne pouvait compter comme aujourd’hui sur la science pour résoudre une énigme. Pas d’identification génétique, pas même d’étude d’empreintes digitales pour confondre un suspect: seule la perspicacité et la logique d’un raisonnement cartésien pouvaient venir à bout de certaines affaires à priori stupéfiantes. Des « cas » pour lesquels le grand public n’hésitait pas à y voir une intervention divine, voire diabolique… Certaines de ces nouvelles flirtent donc avec le fantastique, y compris par l’atmosphère étrange qu’elles suscitent: G.K Chesterton « Le vengeur ailé » ou M. Davisson Post « Le mystère Doomdorf« .
Les enquêteurs, souvent bien campés, nous éclairent sur ces mystères impossibles par une explication d’une logique stupéfiante. Comment un scaphandrier a t-il pu être poignardé au fond de l’océan ? Vous le saurez en lisant « Du mouron pour les petits poissons » de J. Commings. Et dans « Thérèse et Germaine » de Maurice Leblanc, vous comprendrez comment un homme a pu être assassiné dans une cabine de plage fermée de l’intérieur… Comment déguiser un meurtre en suicide et ne jamais être démasqué ? La solution dans « Le suicide de Kiaros » de F.L Baum… Et comment subtiliser un lot de diamants de grande valeur? Réponse avec un trucage digne des plus grands magiciens dans « Les diamants disparus » de M.McDonnell Bodkin…
Ma préférence va peut-être à » L’indice de la feuille de thé » de Edgar Jepson et Robert Eustace : un homme est retrouvé poignardé dans un sauna mais l’arme du crime n’est jamais retrouvée. Son ennemi avec qui il a eu une violente dispute est le suspect idéal mais clame son innocence… Je n’en dis pas plus : la résolution de cette énigme est incroyable!
Ce recueil regorge d’énigmes imparables, à l’ingéniosité complexe et fascinante. J’espère vous donner envie de le lire : il recèle quelques pépites ! Bien évidemment ces subterfuges utilisés pour commettre un crime ne résisteraient pas à notre technologie actuelle, mais le charme désuet qui réside dans ces nouvelles m’a beaucoup plus : j’ai eu en tête des images de vieilles demeures et de coutumes d’un temps révolu, que je ne voudrai pour rien au monde oublier. Je remercie NetGalley et les Editions de l’Archipel pour cette lecture, ainsi que le passionné Roland Lacourbe pour nous avoir donné le plaisir de lire ces textes.
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