"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'album-catalogue de l'exposition monumentale du Chat sur les Champs-Élysées.
Malgré un report pour cause de covid-19, l'expo Le Chat déambule aura bien lieu. Vingt sculptures monumentales du Chat seront exposées sur les Champs-Élysées du 26 mars au 9 juin 2021 et voyageront ensuite dans une dizaine de villes avant de se poser à Bruxelles à l'occasion de l'inauguration du Musée du Chat et du dessin d'humour. Chaque pièce mettra en scène le célèbre félin dans différentes scènes humoristico-poético-surréalistes.
L'idée de cette exposition a germé dans l'esprit de Philippe Geluck alors qu'il travaillait sur le projet du Musée : Si Botero l'a fait, pourquoi pas moi ? Ses personnages sont gros, Le Chat l'est aussi ! Ce catalogue raconte l'aventure de la création de cet événement ambitieux et hors du commun, revient sur la genèse du travail en volume de l'artiste, depuis 1972, et propose évidemment de nombreux dessins en lien avec l'art et la sculpture en particulier.
Chronique précédemment parue sur le blog www.sambabd.net
C’est un peu particulier cette chronique parce que cette BD n’en est pas vraiment une. Déjà que les albums habituels du Chat, même si c’est de la bande dessinée bien sûr, sont tout de même à la limite de la BD, de par les nombreuses mono-cases ou autres détournements de gravures, sculptures ou tableaux anciens. Mais là, c’est encore différent puisqu’une bonne partie de l’ouvrage se résume à du texte illustré de photos nous racontant en gros le pourquoi et le comment de l’exposition des statues du Chat sur les Champs Elysées parisiens. Bref, un catalogue d’exposition, ni plus ni moins…
Enfin, pas vraiment ni plus ni moins, puisque, justement, en plus du côté « catalogue », l’auteur nous gratifie de quelques-uns de ses dessins et autres gags visuels dont il a effectivement le secret. Alors, comme d’habitude allais-je dire, c’est très inégal, mais l’on tombe invariablement sur des pépites qui, pour ma part, m’étonneront toujours. Enfin, ce qui m’étonne ce ne sont pas les excellents gags en eux-mêmes, mais bien l’inépuisable source à trouvailles géniales que semble être le cerveau de Geluck.
L’aspect catalogue est très sympa car il revient sur la carrière de l’auteur. Je trouve que pour le public français qui connait forcément moins les aventures belges télé et radio de Geluck c’est vraiment intéressant d’apprendre toutes ces choses sur celui que l’on envisage surtout comme un dessinateur à succès (après, j’ai cru comprendre qu’il a également une carrière télévisuelle en France depuis quelques temps mais bon, je ne regarde pas vraiment la télé et encore moins les talk-shows).
J’ai également cru comprendre qu’on lui reprochait régulièrement une forme de mégalomanie (ouverture d’un musée centré sur son œuvre, financé en partie par de l’argent public, exposition de statues du Chat, etc.). Je ne sais pas vraiment ce qu’il en est et je m’abstiendrai donc ici de tout commentaire sur le sujet même s’il est assez évident à la lecture de cet ouvrage que Geluck a effectivement une assez haute idée de lui-même… Mais, en même temps, il EST clairement génial dans son style… Et puis, entre nous, je préfère cela à de la fausse modestie…
En revanche, sur l’autre « polémique » qui traîne depuis quelques temps autour de sa personne, à savoir son attitude un peu « oui, mais » après les attentats de Charlie Hebdo, je me permettrai de donner ici mon avis car la page 97, écrite par Véronique Bergen et consacrée à la statue : Le martyre du Chat, fait directement référence à son attitude face à l’horreur de ces attentats. En effet, à titre personnel, je ne suis pas d’accord avec sa posture de respect inconditionnel (et d’ailleurs assez variable) des « tabous » et autres icones religieux, notamment de l’interdit absolu de représenter le principal prophète de l’Islam, mais, après tout, il dessine ce qu’il veut. En attendant, je le trouve parfaitement cohérent avec lui-même quand il dit et répète régulièrement pour se justifier qu’il n’a jamais cessé de s’en prendre aux oppressions induites par les religions et leurs intégristes, comme le prouve notamment ce dessin sur la burqa en page 47.
Quoi qu’il en soit, si l’on s’en tient à l’essentiel, ce hors-série reste un bien bel ouvrage à acquérir, d’autant plus si l’on est fan du Chat.
Bonne lecture !
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