Blanche vient de perdre son mari, Pierre, son autre elle-même. Un jour, elle rencontre Jules, un vieil homme amoureux des fleurs...
L'autre, à côté de moi ou face à moi, maître de moi ou soumis à moi, m'aimant ou me haïssant, a pris, en philosophie, tous les visages : simple corps dans la nature (matérialisme), sujet raisonnable comme moi (idéalisme), centre de perspective « apparié » et complétant mon monde (Husserl), regard absolument autre me chosifiant (Sartre), ou visage offert et insaisissable me signifiant le commandement éthique (Levinas). Plus on s'éloignait de la source grecque, plus l'autre se faisait absolu. Elle, surtout, à sa place imposée par lui, entre divinité de glace et chair obscène. Mais comment me penser sans un semblable capable de me reconnaître ? Penser avec Freud, c'est traverser la reprise lacanienne du motif de l'absolument Autre et en revenir à la notion d'un « non moi » différent de moi mais d'une altérité relative et réductible par la connaissance et d'un autrui, elle ou lui, qui ne cesse de se faire, par son histoire, également semblable et également autre.
Parcours à méditer par nos joyeux postmodernes de l'ère du vide qui méprisent l'idée d'humanité au nom de l'individu incomparable et proclament le droit à l'altérité pour mieux se moquer des autres.
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