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En 1930, Stuparich reprend son journal de guerre et décide, tout en en respectant scrupu- leusement le style, d'en faire un livre qui « ne peut ni ne veut être un document historique, mais simplement un témoignage psychologique et personnel de ses premiers mois de guerre ».
Deux mois de tranchées, racontés « jour par jour, et même heure par heure, par un simple soldat ». Telle est, selon les mots de l'auteur, la substance de ces carnets. « Depuis son humble place » Giani Stuparich, volontaire triestin, intellectuel qui s'est enrôlé comme simple soldat dans les troupes italiennes - lesquelles, fauchées par l'artillerie autrichienne, essaient vainement d'arracher à l'ennemi les hauteurs du Carso - dépeint la guerre dans un journal qui « saisit la chose représentée avec une ineffaçable puis- sance », comme le dit Gadda dans sa recension de la première édition du livre en 1931.
« Ferme, retenu, humain », le récit de Stupa- rich restitue l'expérience d'un jeune homme qui affronte l'enfer de la guerre aux côtés de son frère cadet Carlo, avec l'esprit de service et de solidarité que seul un grand idéal peut éveiller.
Mais cet idéal, l'Italie, reste hors de la tranchée, où ne comptent que la conscience d'appartenir à une génération décisive, le sens du devoir hérité de la famille, et l'attachement à la vie décuplé par la présence continuelle de la mort.
Un très beau livre qui mérite de figurer parmi les oeuvres majeures des écrivains de la Grande Guerre.
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