"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
A la parution du récit Le pacte de sang de Pius Ngandu Nkashama, les commentaires n'avaient retenu que les aspects politiques et les polémiques contre la dictature. Depuis les lectures intéressantes menées sur la technique de la narration par Kalonji Zezeze, Beya Ngindu ou Janice Spleth, il apparaît qu'une écriture innovatrice était à postuler, et que l'auteur dépassait largement les thématiques scolaires de la peur et de l'horreur dans les partis uniques. L'analyse de Mohaman Bello reprend les présupposés d'une situation de violence, mais pour les appliquer dans la méthode du discours littéraire. L'aliénation comme thème ne suffisait pas pour soutenir l'hypothèse d'étude. Il fallait suivre pas à pas les personnages antithétiques, Josiane et Mambeti, le docteur Chikuru et Ma Kanzanza, afin de pouvoir reconstruire l'" univers éclaté aux quatre coins d'un horizon de démence " ainsi que l'annonçait déjà l'auteur. Dans la rupture de la ligne d'interprétation, le travail présenté ici réussit à démontrer que le lecteur lui aussi se trouve impliqué dans la célébration narrative, par le délire verbal, par des indices de subjectivité, et par la perspective d'une autre mythologie de l'espérance. Des arguments qui éclairent la pertinence d'une critique différente des littératures contemporaines, et qui renforcent l'idée d'une véritable " folie de l'écriture ".
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