"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Il était une fois un homme qui rangeait ses souvenirs dans des bocaux.
Chaque caillou qu'il y dépose correspond à un évènement de sa vie. Deux vacanciers, réfugiés pour l'été au fond d'une vallée, le rencontrent par hasard. Rapidement des liens d'amitiés se tissent au fur et à mesure que Florin puise ses petits cailloux dans les bocaux. À Margaux, l'adolescente éprise de poésie et à Pascal le professeur revenu de tout, il raconte. L'histoire du village noyé de pluie pendant des années, celle du potier qui voulait retrouver la voix de Clovis dans un vase, celle de la piscine transformée en potager ou encore des pieds nickelés qui se servaient d'un cimetière pour trafiquer.
Vous connaissez l'expression : « une journée à marquer d'une pierre blanche » pour désigner une journée particulièrement heureuse et mémorable....
C'est ce qu'a mis en pratique Florin, le personnage principal de ce roman savoureux .
Privé dès son enfance de mémoire en raison d'un grave accident, il a pris l'habitude depuis plusieurs dizaines d'années de représenter chaque situation heureuse à laquelle il a pris part par un caillou de forme particulière et de le glisser dans un bocal . Un mur de sa maison est d'ailleurs constitué d'une série d'étagères remplies de ces bocaux. 1 bocal par année. 10 années par étagère.
Et lorsqu'il sort un caillou et le caresse, le souvenir du moment qu'il symbolise lui revient en mémoire .
Lorsque Pascal, professeur de Lettres en vacances qui a loué une maison proche de celle de Florin, intrigué par cet homme qui vit en solitaire, vient lui rendre visite, tous les deux découvrent qu'ils ont en commun l'amour du vin , du tabac et de la littérature.
Et c'est lors de douces soirées d'été bien arrosées, que Florin va, pour Pascal sortir des cailloux de leur bocal et faire revivre toute une galerie de personnages savoureux qui ont marqué ses errances, notamment ceux avec lesquels il a autrefois joué aux cartes, à ce jeu de la variante chilienne qui donne son nom au titre du roman .
Celui qui a réellement vécu tant d'aventures et celui qui n'a fait qu'en lire sont faits pour s'apprécier !
Et il n'en faut pas plus pour que le lecteur amateur de personnages pittoresques et de situations inattendues soit comblé !
Pierre Raufast déjà remarqué comme habile conteur dans son précédent ouvrage , le roman à tiroirs LA FRACTALE DES RAVIOLIS confirme dans LA VARIANTE CHILIENNE son art de l'architecture narrative . Chaque épisode raconté en entraîne un autre ou mieux encore, devient la matrice d'un récit qui s'y trouve enchâssé, sans pour autant que le lecteur y perde ses repères .
Florin devient « le sorcier qui se joue du temps » et je me suis, comme Pascal, le narrateur, laissée ensorceler par ses histoires, contées en phrases brèves, serrées, dans une écriture sans superflu au rythme staccato qui lui permet de croquer personnages et situations en quelques lignes.
Un agréable moment de lecture appréciable en ces temps de confinement .
Comme il est agréable de découvrir des auteurs qui nous transportent de façon si géniale dans leur univers !
Quand Pascal, la cinquantaine, décide d'emmener avec lui Margaux, la fille adolescente de son meilleur ami, en vacances dans un gîte perdu, il ne s'attendait pas à passer un tel été.
Le voisin du gîte, c'est Florin, fumeur et collectionneur de pipes. Un homme bien particulier : il a perdu la capacité à ressentir des émotions suite à un coma à l'âge de 13 ans. Et comme ce sont nos émotions qui construisent nos souvenirs, Florin n'a plus aucun souvenir spontané.
Pour pallier à ce manque, il choisit un caillou qui lui servira à se remémorer un moment remarquable de son existence. Chaque caillou est entreposé dans un bocal. Florin garde précieusement chez lui des dizaines de bocaux.
Pendant les soirées de cet été, Florin va piocher dans ses bocaux et raconter ses souvenirs à Pascal et Margaux. Des histoires de toutes sortes qui vont permettre à chacun des trois protagonistes de retrouver le goût de la Vie.
Gros coup de coeur !
Ce roman que nous avons découvert grâce à La Kube de septembre nous a enchantés. Il s’agit des récits de trois personnages perdus qui, en se trouvant, en devenant tour à tour conteurs, nous révèlent leur solitude, leurs difficultés, et réussissent à transcender ce qui jusque là les faisait souffrir, le temps d’un été. Leurs histoires imbriquées s’éclairent les unes les autres pour finalement ne faire qu’une.
Ce texte prend les allures de conte intemporel. Les aventures rocambolesques, étonnantes, fascinantes de Florin nous émerveillent et nous font réfléchir à la vie, au temps qui passe, à ce que nous prenons tous pour un dû : la vie !
Les trois protagonistes ont leur part d’ombre, mais l’imagination, la poésie, l’humour vont leur permettre d’aller plus loin, ensemble, car c’est bien de cela qu’il est question : affronter les difficultés et ne plus souffrir de la solitude. Les thématiques de La variante chilienne sont nombreuses et nous touchent tous : l’amitié, l’amnésie et la mémoire, la philosophie et son apport direct dans notre vie de tous les jours, l’amour et la littérature sous toutes ses formes.
Un concentré d’originalité et de poésie !
A recommander ! (Plus sur notre blog :)
Pascal, professeur de littérature, est venu se perdre dans un hameau au fin de fond de la France, emmenant dans ses bagages Margaux, fille d’un ami éprise de poésie, qui vient de subir une agression et qu’il veut aider à passer ce cap douloureux, loin de son père avec qui elle est en conflit. Tous les deux, ils aspirent au plus grand calme.
Bien qu’isolé dans la campagne, leur gîte est tout proche d’une autre bâtisse, habitée par un homme seul et distant. Tandis que Margaux se cache, voulant évite les ragots, Pascal fait la connaissance du voisin, Florin, avec qui il partage bientôt le goût du bon vin et de fumer la pipe.
Florin lui raconte bientôt que suite à un accident quand il était jeune, il n’arrive plus à garder ses souvenirs. Il lui confie qu’il a imaginé un système pour garder mémoire néanmoins. Cette soirée et leur rencontre sera par exemple immortalisée par le choix d’un petit caillou, à tout jamais associé à ce moment. Petite pierre qui prendra place avec les autres, dans des centaines de bocaux classés par année, qui constituent désormais la mémoire de Florin.
De nouvelles soirées sont très vite l’occasion d’égrainer de fabuleuses histoires, certaines anecdotiques, d’autres plus noires. Tandis que s’écoule l’été au rythme des verres partagés entre amis, au bruit des cigales et du vent dans les arbres, au gré des soirées étoilées.
Chacun savoure l’instant, panse ses maux, prêt à avancer vers un nouveau départ…
J’ai trouvé cette histoire très originale, je me suis laissée bercée par l’ambiance méditerranéenne du lieu, par les récits dans le récit, j’ai moi aussi passé un bon moment dans cette atmosphère particulière.
https://mesmotsmeslivres.wordpress.com/2018/04/27/la-variante-chilienne-de-pierre-raufast/
Après le très bon, très justement complimenté partout, La fractale des raviolis, Pierre Raufast remet le couvert cette fois-ci avec La variante chilienne, bien connue des joueurs de capateros. Le principe est un peu le même, le romancier amène diverses histoires, qui se suivent, se rencontrent ou pas, sont tour à tour drôles, tristes, émouvantes, historiques, un peu flippantes, enfin de tous les genres pour ne pas ennuyer le lecteur, mais de cela, aucun risque. Pierre Raufast associe fiction et réalité et sait raconter et lier ses histoires qui auraient pu paraître totalement décousues, sans rapport les unes avec les autres. Et non seulement ça marche, mais j'aurais bien aimé une rallonge de quelques pages pour en apprendre encore plus sur le trio, et croyez-moi c'est quasi inédit, je suis plus connu pour parler de longueurs dans les livres que de manques de pages. Ceci étant, je ne lui en veux pas, garder du mystère et laisser le lecteur se faire ses propres idées, le laisser imaginer la ou les suites est aussi très bien. Ainsi, les personnages restent plus longtemps en mémoire, car une partie d'eux est en nous.
Très bon, très bien mené et maîtrisé, ce roman se lit avec un plaisir grandissant et jamais retombant. L'auteur brouille même les pistes au début de son livre en lui donnant un petit air de polar avec cet homme mûr qui cache une jeune femme dans sa voiture et qui a peur lorsqu'un policier l'arrête. Quelques pages pendant lesquelles je me suis demandé où il voulait en venir, et comme je ne lis que très rarement voire jamais les quatrièmes de couverture, je ne savais rien de leur rencontre...
Me reste maintenant le dernier -pour le moment- de l'auteur, La baleine Thébaïde qui rejoindra à coup sûr ma bibliothèque sous peu.
Histoire es un peu deciusues
Un livre qui se lit facilement, bourré d'histoires en tous genres et des personnages attachants ! un roman très bien écrit avec de l'humour, du suspense et parfois même un peu de tristesse et qui a don de faire réfléchir au fonctionnement des souvenirs !
Pascal, professeur de lettres, part pour les grandes vacances d’été dans un petit coin perdu au fin fond de la vallée de Chantebrie. Dans ses bagages, des livres bien sûr, et une lycéenne Margaux, qui cherche à se planquer. Dans le hameau de Rambarane, ils n’ont qu’un seul voisin, Florin, un homme bien étrange. Suite à un accident survenu durant son enfance, Florin n’éprouve plus de sentiments. Dépourvu d’émotions, il perd peu à peu la mémoire à long terme qui associe les souvenirs aux moments heureux. Sur les conseils d’un neurologue, il va se mettre à collecter des cailloux sur les lieux où il a vécu un bon moment liant le toucher à la mémoire. Dans sa maison, il conserve des bocaux pour chaque année de sa vie et des trésors d’histoires et d’anecdotes.
Après la formidable Fractale des raviolis, Pierre Raufast revient avec un roman encore plus réussi. Centré autour de trois personnages, il tisse ses formidables histoires mêlant faits divers et fantaisie débridée. Ce livre plus apaisé, centré sur la mémoire, est aussi très poétique. Je me régale toujours autant avec cet auteur qui a un véritable talent de conteur et qu’il faut lire sans modération.
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