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À l'heure où Nicolas de Cues écrit le « De pace fidei » en 1453, Constantinople tombe aux mains des Ottomans. L'Europe chrétienne, en émoi, s'apprête pour se défendre à prendre les armes. Le cardinal de Cues, conscient que la charité doit commander l'entente entre Chrétiens et Musulmans, travaille alors à une réconciliation par-delà toute solution exclusivement politique, c'est-à-dire armée. Dans sa Lettre à Jean de Ségovie, traduite en annexe, il exprime sa confiance : « Si nous procédons selon la doctrine du Christ, nous ne nous tromperons pas, mais son Esprit parlera par notre bouche et aucun adversaire du Christ ne pourra lui résister ; mais si nous choisissons d'attaquer par une invasion en armes, nous devons craindre en usant de l'épée, de périr par l'épée. » Dans ces lignes, Nicolas révèle l'intention qui l'anime. Homme de paix, il préfère « dialoguer plutôt que guerroyer », sûr que la religion unit les hommes parce que Dieu est unique. La paix de la foi, traduite et présentée par Hervé Pasqua, se situe dans la lignée des « Dialogues entre un philosophe, un juif et un païen » d'Abélard et du « Livre du gentil et des trois païens » de Raymond Lulle. Elle inspirera Pic de la Mirandole et Marsile Ficin et annonce le « Projet de paix perpétuelle » de Kant. Cette oeuvre magistrale s'inscrit dans le cadre du dialogue entre les religions et particulièrement, entre le Christianisme et l'Islam.
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