"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Les attentats de Casablanca du 16 mai 2003 et ceux de Madrid du 11 mars 2004 ont été comme des coups de tonnerre.
Du moins, pour ceux qui croyaient en " l'exception marocaine ". Cette expression signifiait que la multiple sacralisation de la monarchie marocaine protégeait la société contre toute manifestation de violence religieuse. Or des mouvements islamistes violents étaient à l'oeuvre, paradoxalement protégés par le type de politique sécuritaire mise en oeuvre par l'ancien ministre de l'Intérieur, Driss Basri, mais aussi par la politique religieuse de l'ancien ministre des Affaires islamiques et des Habous, Abdelkebir Alaoui Mdaghri.
A quelle structuration du champ religieux cette double gestion a-t-elle mené ? Que révèle, après les attentats du 11 septembre, l'observation détaillée des idées et des actes des islamistes marocains ? Car ces derniers peuvent être envisagés dans leur diversité et leurs multiples composantes, qu'elles soient officielles et liées au pouvoir, ou, à l'inverse, clandestines et violentes. L'analyse, parfois difficile à mener, s'arrête avant les attentats de Madrid.
C'est alors que le Groupe Islamique Combattant Marocain se révélera soudain comme acteur violent, ce qu'il n'était pas antérieurement. Tous ces mouvements représentent un nouveau défi pour l'État et la société civile engagés dans des projets, encore hésitants, de démocratisation.
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