"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Dans une ville emmurée où se pratiquent d'étranges rituels, une passeuse clandestine oeuvre aux évasions et aux métamorphoses. Le temps d'un spectacle, une marionnette raconte ses pérégrinations, émaillées de rencontres troublantes et d'apprentissages. On y croise des exilés et des bonimenteurs, des travestis désespérés, des femmes aux cuisses lustrées montées sur des échasses, des animaux de compagnie revenus à l'état sauvage, et même une troupe d'enfants parlant un langage oublié.
Ces figures entremêlées composent une fable burlesque et sensuelle, le tableau baroque d'un monde aux prises avec l'illusion. S'y font écho la soif de liberté des habitants de Ciutabel et la quête initiatique de Pouc. Des personnages prêts à tout pour briser le miroir aux alouettes, avides d'échapper à la pesanteur des rôles et des enfermements.
Généralement, je termine toujours par l’effet que j’ai eu en lisant le livre dont je donne mon avis. Et bien ici, cela sera l’inverse car j’ai savouré ce livre. Ce conte, cette fable m’ont emporté et drapé dans une ronde dont une seconde relecture me sera nécessaire pour y comprendre certaines subtilités qui m’ont échappé. Les métaphores sont légions et font entrer le lecteur dans la danse de cette ville emmurée. Portera-t-il aussi un masque fantasmagorique ? Il y a quelque chose d’indéfinissable dans ce roman court mais tellement empreint d’une marque d’onirique et poétique qui vous drapent dans ce récit où le jeu des masques entre, encore une fois, dans la danse sous l’œil de la Grimeuse et passeuse vers une autre existence. Ce livre m’a fait penser à la nuit et à la couleur bleue, je ne sais pas pourquoi, le bleu-noir, des personnages décalés qui tournent dans la fable. Une véritable mascarade de faux-semblants et de faux-moi. C’est cette emprunte poétique qui m’a fait vibrer et devenir un des personnages de l’histoire. Le style littéraire reste fluide comme une partition musicale voir une rivière d’air qui laisse sentir son passage. Un flux continu et constant. J’ai passé un moment vraiment très agréable en lisant "La Grimeuse" de "Soline de Laveleye" dont je me hâte de découvrir d’autres écrins littéraires comme elle vient de nous offrir avec sa grimeuse. Emportez avec vous, violons et poupées de chiffon. Que celles-ci prennent vie dans le castelet de nos vies.
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