"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
La Glu (1881) est, avec Miarka, le roman de Richepin (auteur bien oublié aujourd'hui, malgré une réédition récente des Morts bizarres à L'arbre Vengeur), qui fut le plus populaire. Rebelle, bien que normalien, avec la volonté délibérée de sortir des sentiers battus, La chanson des Gueux lui vaudra la célébrité et un emprisonnement, mais rattrapé par les honneurs et les succès (il siégera à l'Académie française), Richepin fut classé dans les Indépendants de l'Enquête sur l'évolution littéraire de Jules Huret à qui il écrivit : " Il me semble que c'est après coup, longtemps après, quand elle est terminée, qu'une évolution littéraire peut donner matière à une enquête sérieuse. On la juge alors, non sur les théories, qui passent, mais sur les oeuvres qui restent, s'il en reste. Pour le moment, votre enquête ne m'a pas appris grand'chose. Elle m'a seulement évoqué le tableau d'un marécage pestilent, aux eaux de fiel, où se dressent quelques taureaux et où ruminent quelques boeufs, tandis qu'entre leurs pieds s'enflent des tas de grenouilles coassant à tue-tête : " Moi, moi, moi ! " Gageons que La Glu restera. Jean Richepin y dresse le portrait d'une femme fatale aussi fascinante que celles des fins-de-siècle. Jean Richepin sait jouer avec les poncifs (la vie provinciale au Croisic et la vie parisienne facile, la bourgeoisie et la classe ouvrière, l'amour bourgeois et l'amour fou).
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