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Pour les touristes qui ont la chance de voir une fantasia, ce n'est probablement qu'une cavalcade suivie d'une salve de coups de feu. Or il s'agit d'une discipline à la fois sportive et ''esthétique'', codifiée, avec un jugement, un classement.
Le principe. Une sorba (troupe de cavaliers), s'élance au galop, dirigée par le mokkadem, le chef. A son commandement, ils lâchent les rênes, se dressent sur les étriers, empoignent leur fusil et déchargent leur arme. Puis se rassoient, reprennent les rênes et font un demi-tour quasi sur place.
Différents critères déterminent la décision des juges. Le coup de feu : il ne faut pas que ce soit une pétarade mais qu'on entende une seule détonation, forte et simultanée. L'ordonnancement des chevaux qui doivent être sur une même ligne, la qualité du demi-tour, l'aspect des chevaux, l'élégance et l'unité de la tenue vestimentaire, l'esthétique dans le harnachement des montures...
Devenir cavalier de fantasia nécessite une grande pratique. Se tenir debout sur les étriers d'un cheval au galop, lâcher les rênes en manipulant un fusil n'est pas à la portée du premier venu. Les chevaux sont de race barbe (vient de berbère), appréciés pour leur vitesse, leur sureté de pieds et leur élégance.
Et c'est là où on rejoint l'Histoire. Si les Arabes ont conquis aussi rapidement le Proche-Orient, l'Egypte, le Maghreb et l'Espagne, c'est dû au cheval barbe et à cette monte particulière, les étriers très hauts, les genoux relevés, un peu comme les jockeys. Alors que les Espagnols, par exemple, montaient étriers bas, restaient assis, pour conserver l'équilibre avec leur armure. Redoutable pour charger en groupe en ligne droite, mais peu maniable. Ce qui permettait aux Arabes de déferler sur leurs flancs, de décocher flèches et lances par-dessus la tête du cheval en se dressant sur les étriers. Puis de faire demi-tour sur place pour s'enfuir et revenir à la charge plus tard. Ce qu'on appelle El kerr el ferr, L'assaut, le retrait. La fantasia est bien l'héritage de ces guerres de conquêtes. En partant de la fantasia, cet ouvrage - qui comportera des illustrations - se propose de parcourir l'histoire des conquêtes arabes, du rôle essentiel qu'y ont joué le cheval barbe et cette monte si particulière. Il s'agit donc d'un livre qui peut aussi bien intéresser le spectateur curieux d'une fantasia que l'amateur d'Histoire.
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