"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
C´est à des plaisirs cruels qu´Isabelle nous convie.
Isabelle a treize ans. Elle est laide mais ne le sent pas. Une phrase surprise dans la bouche de sa mère déchire le voile. Et comme sous le coup d´une malédiction, la petite fille heureuse, innocente et timide dans la grande maison familiale, se métamorphose alors en une adulte despotique, implacable et terrifiante qui réussit à éliminer tous ses proches.
Nicole Avril nous fait vivre l´inexorable progression de ce drame avec l´art consommé d´une très grande romancière. Nous sommes pris peu à peu dans cet univers bien vite irrespirable où la tendresse tourne à la violence tandis que l´océan tout proche rythme les obsessions de chacun. C´est à travers le regard d´Isabelle que nous voyons tout. C´est par elle que nous souffrons ou que nous nous vengeons dans ce monde des apparences où la beauté serait une grâce divine et la laideur une vraie « disgrâce ».
Après l´immense succès de Monsieur de Lyon, Nicole Avril franchit avec ce livre profond et poignant une étape fondamentale dans son oeuvre magistralement entamée avec Les Gens de Misar.
Chapitre 6
ce livre même s'il ne fait pas parti de mes livres préférés n'en reste pas moins inoubliable. il est certes un peu désuet dans son traitement et pourtant toujours cruellement d'actualité avec les diktats féroces de la beauté que la société nous plaquent devant les yeux où ils restent imprimés indubitablement.
Isabelle l'élément central de ce livre est laide, pire elle est sans grâce. cette phrase sortie de la bouche de son adorée mère va instiller en elle les premières gouttes de la désillusion qui va tout diluer dans son fort intérieur
l'amour innocent en est ainsi perverti jusqu'à pourrir et mourir, et finalement survivre. on parle de corps sain et de corps dégradé, les mots sont coupants et ils provoquent des cataclysmes.
j'aime beaucoup l'écriture de Nicole Avril et celle ci m'a marquée
je regrette néanmoins que le livre emprunte à un moment donné un chemin qui m'a laissée un peu dubitative. Isabelle, blessée jusque dans ses tréfonds va devenir infâme. comme si quelqu'un qui se découvre laid dans les yeux de l'autre, devait imposer ce même traitement à son âme. laide à l'extérieur et par conséquent à l'intérieur. c'est ce qui m'a gênée. Bien sûr, on imagine qu'il n'est absolument pas aisé de se sortir indemne d'un tel évènement, mais n'aurait il pas été plus judicieux de transformer cette héroïne atypique en autre chose qu'un stéréotype "laid=zéro flamboyance"
je retiens quoiqu'il en soit ce livre dans ceux que j'ai envie de critiquer car il a réveillé des choses assoupies en moi et m'a donné à réfléchir. il n'est pas indispensable mais peut apporter un certain mode de pensées plus profondes sur soi même et les autres, que nous affublons parfois de quolibets qui n'amusent que nous.
"Elle n'est pas seulement laide, mai pauvre petite fille, elle est sans grâce, c'est pire. En surprenant cette phrase dans la bouche de sa mère, Isabelle a cru mourir.
Hier encore enfant heureuse qui n'avait que le mot tendresse à la bouche, aujourd'hui va t'elle survivre à cette gifle donnée par sa propre génitrice? Elle devient lucide sur le monde qui l'entoure, méconnaissable et métamorphosée. Elle découvre que les autres ont des tares et qu'ils ont des secrets. Elle n'a alors plus que volonté de vengeance et de domination en elle"
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