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1er août 1798 : dans la baie d'Aboukir (Égypte) l'escadre française du vice-amiral Brueys est surprise au mouillage par l'escadre anglaise de Nelson. À bout portant, la bataille est effroyable. En dépit de l'équilibre des forces (treize vaisseaux contre quatorze) l'engagement tourne au désastre. Seuls deux vaisseaux français parviennent à s'échapper. Privés de flotte, les 30 000 hommes de l'armée d'Orient sont désormais prisonniers d'une Égypte que venait de leur assurer la fulgurante victoire des Pyramides (21 juillet).
La stratégie périphérique de Bonaparte avorte en Orient. Maîtresse de la Méditerranée, la Grande-Bretagne prend la tête d'une nouvelle coalition européenne contre la France. La paix de Campoformio (1797) est rompue. Ni les expéditions navales de secours du Directoire (1799), ni celles du Consulat (1800-1801) ne permirent de desserrer l'étau.
Aboukir : un désastre « annoncé », mais pas inéluctable. Les atouts français étaient nombreux : des vaisseaux supérieurs, une artillerie plus puissante, des chefs issus de la guerre d'Amérique (Brueys, Decrès, Blanquet du Chayla). Mais les erreurs furent fatales : un site mal choisi, un embossage raté, un commandement timoré (Villeneuve), plus de courage voire d'héroïsme (Casabianca, Dupetit-Thouars) - que d'efficacité. Décisive, la bataille navale d'Aboukir a changé le cours de l'Histoire en réduisant les ambitions de Bonaparte à la vieille Europe.
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