"Etant étiquetée alpiniste, ce sera de là-haut que je vais parler, bien que ce soit réduire l'être humain que de lui accoler un unique label, à moins que ce ne soit en fait beaucoup trop.
"Ecrire le souvenir avant qu'il ne soit, c'est comme partir pour un voyage, celui offert par le stylo qui emmène de mot en mot, là où même l'imaginaire ne saurait partir seul. Magie de l'écriture qui surprend, quelle qu'en soit sa formulation. Dans le présent du mot qui se dessine, dans l'éclosion de la pensés déjà dépassée, se vit aussi une aventure. Elle n'est pas au coeur des eaux tumulteuses, perdue dans un désert, égarée sur une île tropicale, ascendante sur une montagne. Elle est de partout et nulle part, elle est sans terrestre que céleste. Elle est au confluent d'hier, d'aujourd'hui, de demain, de la réalité, de l'irréel." Chantal Mauduit a trente-trois ans. Toute jeune, elle épingle à son palmarès des grandes classiques comme la Meije et les Grandes Jorasses. Très vite, elle enchaîne avec les principaux sommets des Andes. Depuis, elle a chaque année rendez-vous avec un ou plusieurs des quatorze "8 000" de l'Himalaya. Toujours sans oxygène, exploit unique pour une femme.
Lorsque c'est trop dur, elle parle à ses pieds. Quand, sur une palte-forme à 5 000 mêtres, elle croise une autre expédition, elle fait la fête et danse le rock toute la nuit.
Rien n'est banal chez elle. Surtout pas ce livre dans lequel, à travers ses courses, elle ne cesse de s'émerveiller des rapports privilégiés et émotionnels qu'elle entretient avec des toits du monde en particulier, et la nature en général.
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