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L'expansion, en France, de la franc-maçonnerie par les ports atlantiques suscita vite la colère du pouvoir. En 1742, Maurepas, ministre de la Marine, apprend que plusieurs officiers sont associés dans l'ordre des francs-maçons et qu'ils ont même établi des loges dans Brest. Il leur interdit d'y adhérer. Peine perdue : de nombreux marins du roi et gens de l'arsenal, attirés par cette nouvelle société fraternelle, se font initier et fondent la loge L'Heureuse Rencontre en 1745.
On se retrouve pour pratiquer la Vertu. Des familles entières, père, mari, épouse ou soeur, adhèrent à cette société. Les maçons se sentent assez forts pour braver l'évêque de Quimper en 1776. Le roi devra trancher entre l'Église et les maçons bretons, Bougainville, La Pérouse, l'architecte naval Jacques Boux, l'abbé Pingré, l'amiral Bruix, autant de frères attachés à une maçonnerie aimant les sciences et professant la Raison.
Les maçons brestois participent aux expéditions maritimes, aux guerres mais aussi à l'exploitation des richesses de l'empire colonial. Peut-on concilier maçonnerie et commerce négrier ? Peut-on initier des femmes ? En 1792, à qui devra-t-on fidélité, au roi ou à la Nation ?
Heureuse(s) Rencontre(s) est une histoire commencée au siècle des Lumières, qui se poursuit jusqu'à aujourd'hui. Des combats pour la République et la laïcité à la recherche d'une fraternité d'esprit, Jean-Yves Guengant plonge au coeur d'une franc-maçonnerie profondément marquée par la vie maritime.
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