20 ans après Blankets, Craig Thompson nous livre un récit entre documentaire et biographie familiale.
Enfants au début des années 1980, Craig, son frère Phil et sa soeur Sarah ont travaillé toutes leurs vacances dans les champs de ginseng du Wisconsin, afin d'aider leurs parents à joindre les deux bouts. De cette activité éprouvante, Craig a conservé l'amour des comics achetés avec l'argent gagné à la sueur de son front et des soucis de santé probablement causés par les pesticides massivement employés dans l'agriculture intensive. C'est en cherchant de nos jours un remède en médecine douce à ses problèmes qu'il en est venu à se pencher sur cette plante quasi miraculeuse, le ginseng. Entre documentaire et biographie familiale, le middle west et la Chine, une enquête qu'on dévore avec passion.
A 10 ans, Craig a commencé à travailler pendant ses vacances dans les champs de ginseng de Marathon, petite ville du Wisconsin, premier producteur mondial de ginseng américain. Il est fan de comics et il utilise son salaire pour compléter sa collection. Plus tard, Craig devient dessinateur de bandes dessinées et commence à s’interroger sur ses origines et sur le rôle qu’a joué le ginseng dans sa vie.
C’est à la fois une autobiographie et une bande dessinée documentaire. C’est très complet, très dense avec de nombreuses données scientifiques, historiques, économiques, sanitaires… et, en même temps, c’est très touchant et émouvant de suivre les réflexions de Craig qui s’interroge sur le sens de sa vie et sur son rapport au travail. C’est aussi un très bel hommage à la bande dessinée qui est vue comme une source de motivation omniprésente dans la vie de Craig.
Le ginseng est personnifié dans cette bande dessinée, ce que l’on comprend parfaitement vu le rôle qu’il a joué dans la vie de cette famille.
C’est une bande dessinée ovni qui ne rentre dans aucune case et c’est réjouissant. Il y a une liberté totale dans la structure des vignettes. Tout est en noir, blanc ou rouge sur du papier comme du papier journal.
Sans vouloir faire un mauvais jeu de mots, Craig Thompson a mis en bulles l’histoire d’une racine pour retrouver ses racines.
Si vous aimez les bandes dessinées qui sortent de l’ordinaire, ne manquez pas « Ginseng Roots ».
Au travers d’un roman/documentaire graphique de plus de 400 pages, Craig Thompson nous offre un ouvrage dense et riche en histoire.
Le ginseng est une racine prisée au potentiel EXTRAORDINAIRE, c’est une sorte de panacée dont la culture est rude et qui se développe tantôt en Asie tantôt aux Amériques.
J’ai vraiment apprécié la façon qu’à l’auteur de se dévoiler tout en partageant ses connaissances et son amour pour le ginseng. Certes, les informations foisonnent, parfois dans tous les sens ce qui peut être déroutant, mais on reste sur un condensé d’info très utiles.
C’est un bouquin qui révèle le lien précieux entre l’homme et la nature, mais aussi un récit coup de poing qui dénonce sans véhémence l’usage des pesticides, l’impact de l'industrialisation, l’évolution des mentalités face au travail, mais aussi les relations familiales, la maladie, la foi ou encore l’approche écologique.
J’appréhendais la combinaison du rouge et du noir mais au final cet alliage apporte dynamisme et puissance aux illustrations. On ressent bien l’influence des comics, l’auteur passionné nous offre de jolies planches en hommage à ses héros qui l’ont aidé à affronter une enfance parfois difficile.
En somme, Ginseng Roots m’apparaît comme un ouvrage de qualité, avec en toile de fond un travail de recherche intense, des illustrations fournies et expressives qui m'auront plonger avec avidité dans l'histoire du ginseng.
Marathon, WisconsinCraig Thompson se souvient de ces matins d'été où, avant le lever du soleil, il remettait son jean raide et incrusté de boue et ses chaussures encore humides. Il a 9 ans et il va travailler dans les champs de ginseng souvent gavés de pesticides, désherber, enlever les cailloux, récolter pour quelques dollars vite dépensés en comics à la pharmacie du coin. Qu'a-t-il gardé de ses racines ?
20 ans après Blankets, Craig Thompson revient avec un album intime, sur ses terres, explorant sa "culpabilité de prolétaire" et son "syndrôme de l'imposteur" au travers de la culture du ginseng, racine sacrée, dont le Wisconsin est le premier producteur mondial en 1980.Il met en perspective le labeur paysan et son travail d'artiste, il questionne son éducation, la place de la religion, ses liens avec sa famille, ses parents mais aussi son frère et sa soeur.
Malgré une fibromatose qui handicape sa main droite, Craig Thompson réalise encore des prouesses au dessin. Son trait noir est fin, ses pages riches, pleines de détails, sont vivantes et teintées de vermillon inspiré du granit rose du Wisconsin. Sur plus de 400 pages, il parvient à mettre en scène l'histoire du ginseng, sa culture, le recueil de témoignages à Marathon mais aussi en Chine, en Corée, à Taiwan alliant le documentaire à l'autobiographie.
Si j'ai frôlé l'overdose de ginseng, force est de reconnaître la maestria de Craig Thompson pour se raconter tout en resituant ses réflexions dans un contexte intéressant dont je ne savais rien. Sa sincérité, son naturel et son talent graphique font mouche, encore une fois.
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