"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
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À l’occasion de son quatre-vingtième anniversaire, le général Bigeard, militaire le plus décoré de l’armée française fait un bilan de sa vie, pousse quelques coups de gueule et esquisse des perspectives dans diverses directions. Il faut dire que son expérience est assez unique. Il a connu vingt années de guerre, des groupes francs en 1940 jusqu’à la fin de la guerre d’Algérie, en passant par un parachutage en zone occupée et une décennie consacrée à celle d’Indochine où il connut l’enfer de Dien Biên Phu, la captivité, une évasion ratée et une condamnation à mort par le tribunal militaire Viêt-minh. Blessé à cinq reprises, il a monté tous les échelons de celui de simple bidasse au grade de général. Il fut même un temps secrétaire d’Etat sous Giscard d'Estaing et plusieurs fois député dans sa région d’origine, la Lorraine.
« France, réveille-toi » se situe à la limite entre l’essai de géopolitique et les mémoires d’un homme qui eut une vie bien remplie et toute au service de la patrie. Bien qu’écrit un peu au fil de la plume, l’ouvrage est assez bien structuré autour d’une petite dizaine de lettres d’abord adressées à trois présidents français : Jacques Chirac en qui Bigeard avait mis pas mal d’espoir et qui le déçoit déjà. Valéry Giscard d’Estaing pour qui il a eu un réel coup de cœur et qu'il estime avoir été le meilleur des trois. Et François Mitterand dont il trace un portrait fort peu flatteur. Dans le registre des remontrances, le lecteur trouvera aussi la lettre à Mobutu, pitoyable tyran et piètre gouvernant, prétexte à une fine étude de la situation africaine (toujours d’actualité d’ailleurs). Ayant longtemps séjourné là-bas, Bigeard en était un véritable connaisseur. Les deux lettres adressées à ses vainqueurs, Ben M'Hidi Larbi et Giap sont des modèles de sincérité et d’honnêteté. Elles permettent de mieux comprendre comment s’articulèrent ces deux désastres. Le livre s’achève sur une lettre au dernier appelé du contingent. Il va sans dire que Bigeard n’était guère partisan d’une armée de métier et craignait le pire pour l’armée. Et sur une toute dernière lettre à ces femmes qui réveilleront la France, dont fait partie la meilleure, la sienne bien sûr.
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