"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Jérôme, venu souhaiter l'anniversaire de sa soeur, la surprend au bord de la fenêtre. Beaucoup trop près. Prête à se jeter dans le vide. Bouleversé, il décide sur-le-champ de chambouler sa propre vie pour donner de la couleur à celle de Mathilde. Son imagination les entraine dans une aventure décousue, virevoltante, remplie d'une tendresse infinie pour écarter le spectre du drame. Mais qui sauvera l'autre ?
L'essentiel de ce qui fait un bon livre manque à « Fabrique-moi des ailes ». L'histoire est convenue, mettant en scène - et ce n'est pas ironique, seulement dérisoire - ce qui ne peut suffire comme matière à un roman : les petits événements de la vie quotidienne. Introduction, développement et épilogue sont mal articulés, sans transitions claires. Le style est banal, faisant parfois penser à l'écriture de romans policiers ordinaires : "une rousse sublime venait d'entrer...", "elle quitta le café en me décochant un sourire parfait"... C'est vrai, au fil des pages, quelques expressions heureuses mais c'est bien le moins. Ce roman est très significatif d'une part non négligeable de la production contemporaine qui ne devrait pas franchir le filtre des maisons d'édition ; le plus souvent auto-fictifs, sympathiques, pleins de bonne volonté, vraisemblablement appréciés dans le cercle de famille de l'auteur : des livres du dimanche comme il y a des tableaux de peintres du dimanche ! .
Un roman, a fortiori quand il est à vocation littéraire, c'est du talent, de l'imagination, une intrigue et des rebondissements, une fin virtuose, une écriture au service de l'histoire, du style, etc. Ce n’est pas cette production-là qui encombre les rayons des librairies !
C’est tout l’intérêt et le charme de ce prix Orange du livre : prendre le risque d’une rencontre, passer d’un auteur à un autre, d’un univers à un autre, porté par sa curiosité ou par le plébiscite des internautes. Malheureusement pour moi, cette fois-ci, la rencontre fut désenchantée. Certes, la plume de Perrine Luc ne manque ni d’allant, ni d’idées. J’ai senti ce premier roman pétrit de sentiments intimes ; peut-être une fausse piste. Quand bien même : la sincérité ne suffit pas. Trop de phrases tournent court, l’histoire ne passionne guère et le style ne la soutient pas. Ce récit d’un amour fraternel pourrait être charmant ; il fut pour moi trop souvent mièvre. Achever un premier roman est certainement une gageure et on part à leur découverte presque aussi ému qu’ont dû l’être leurs auteurs lors de la publication. C’est pourquoi, si je ne vous conseille pas celui-ci, je vous encourage à lire « Irénée » d’Antoine Broto, impressionnant de maîtrise et de justesse.
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