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Comment un magnat du textile, fils de commerçants calvinistes, amateur de château Margaux et de chasse au renard, est-il devenu l'un des pères fondateurs d'une doctrine politique qui a révolutionné le XXe siècle ? C'est à cette question que répond cette excellente biographie, dont le plus grand mérite n'est pas de jeter une lumière nouvelle, un pas de côté, sur Marx, mais bien de faire connaître le personnage haut en couleur qu'était Engels.
Engels a 22 ans lorsqu'il rencontre Marx, et son destin est tout tracé : entrer en possession des biens familiaux. L'intensité de ses échanges intellectuels avec Marx, ses amours avec une ouvrière qui lui fait connaître les bas-fonds de Londres en décident autrement. Pour financer l'écriture du Capital, il reprend à contrecoeur l'entreprise familiale pendant 20 ans, subvenant à tous les besoins de Marx.
À la parution du Capital, Engels se retire enfin des affaires et devient le grand tacticien des luttes de courant du mouvement socialiste international.
À la mort de Marx, en 1883, auquel il survit pendant 15 ans, il se fait le gardien de l'orthodoxie marxiste, tout en poursuivant ses propres oeuvres. Sa vie (1820-1895) épouse toute l'histoire sociale, politique et intellectuelle du siècle, des bals de Paris aux barricades de 1848 et à la Commune, en passant par les cercles intellectuels berlinois et la grisaille du capitalisme industriel anglais.
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