"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
"Imaginez que l'élève le plus inadapté de votre école fonde une clique dissidente de fidèles dont
le manifeste interdit les médias, la danse, le tabac, les climats tempérés, le cinéma, l'alcool, le
rock'n'roll, le plaisir sexuel, la natation, le maquillage, les bijoux, le billard, la fréquentation des
villes et les veillées qui se prolongent après neuf heures du soir. Cet élève, c'est Menno. Merci
pour tout, Menno."
Dès les premières pages, le ton est donné. Pour décrire avec cet humour grinçant la secte
anabaptiste fondée voici 500 ans par Menno Simons, il faut avoir connu ses ravages de l'intérieur.
Tout comme la romancière canadienne anglaise Miriam Toews, qui a grandi dans une famille
mennonite, Nomi Nickel, la jeune narratrice de Drôle de tendresse vit à East Village, qui n'a rien
à voir avec le quartier branché de New York, mais qui est un bled perdu au sud du
Manitoba, dirigé par des disciples de Menno Simons.
Malgré sa parenté avec le chef de la communauté, l'oncle Hans surnommé "la Bouche", la famille
de Nomi est dissidente. Tash, la soeur aînée s'est enfuie avec son petit ami et ne donne plus de
ses nouvelles, la mère Trudie, excommuniée par la communauté est partie elle aussi. Nomi se
retrouve seule avec son père, un instituteur généreux mais passif devant la désintégration de sa
famille et la dictature des bigots.
Dans ce milieu intégriste, après la rébellion radicale de la soeur et de la mère, l'avenir est sombre
pour Nomi, la cadette : une vie de labeur à l'abattoir de poulets du village. Pas de fuite possible
puisqu' elle a promis à son père qu'elle ne le quitterait jamais. Ce qui ne l'empêche pas de goûter à
toutes les choses interdites : la musique rock, les cigarettes, l'alcool, la drogue, le sexe avec son
petit ami Travis qui l'abandonne après une nuit. Alors qu'elle glisse lentement vers le délire et
l'autodestruction, c'est son père qui décide de partir le premier. Il lui laisse maison, voiture, argent
: les moyens de s'affranchir de cet univers rigide.
Nomi prend la voiture et s'éloigne vers une vie meilleure.
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