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Dits et médits de Lily Pute

Couverture du livre « Dits et médits de Lily Pute » de Claude Louis-Combet et Roland Seneca aux éditions Fata Morgana
Résumé:

Au crépuscule, elle descend de sa colline et mène son errance dans les quartiers du centre, là où les ruelles enchevêtrées se dépelottent sous ses pas. L'automne, l'hiver, saisons où l'ombre s'éternise dans le brouillard, on dirait qu'elle navigue plutôt qu'elle ne marche. Sa silhouette est bien... Voir plus

Au crépuscule, elle descend de sa colline et mène son errance dans les quartiers du centre, là où les ruelles enchevêtrées se dépelottent sous ses pas. L'automne, l'hiver, saisons où l'ombre s'éternise dans le brouillard, on dirait qu'elle navigue plutôt qu'elle ne marche. Sa silhouette est bien connue. Beaucoup l'ont dessinée : rythme de courbes et de creux, les hanches qui entraînent, les épaules qui attendent, une large chevelure créée pour le sommeil et pour les agonies.
«La figure de Lily Pute, vierge folle, liliale et libidinale, éprise d'elle-même et soumise au désir des autres, sommeillait probablement, comme un précipité de vieilles concupiscences, dans quelque repli de mon subconscient, lorsque, en 1983, Roland Sénéca m'envoya cinq ou six gravures sans titre destinées à provoquer des spasmes d'imagination au fil d'une correspondance graphopoétique.
La perception de formes qui, en elles-mêmes, ne portaient pas d'autre intention que celle d'être là, me mettait immédiatement, et de jouissive façon, en état de dialogue. Ainsi se constituèrent quatre albums de dessins. Pour l'écrivain, prosateur de longue haleine, cette brève percée poétique accordée au rythme de quelques images fortes, fut un de ces heureux moments de distraction attentive qui, avec l'air de batifoler, ne s'éloignent jamais du centre, mais au contraire

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