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Comment vit-on en même temps le deuil qui suit la perte d'un être proche et la confrontation à l'héritage matériel ? Les conceptions sociales, éthiques et eschatologiques de la mort sont, tout d'abord, étudiées à travers des travaux philosophiques, anthropologiques, historiques et sociologiques.
Quelle place accordons-nous aujourd'hui à la mort dans notre société ? L'essoufflement social ou son absence dans l'accompagnement de la perte des êtres chers est alors particulièrement souligné. Que révèle également l'absence irréversible des êtres qui nous sont proches ? Ensuite, à quoi fait-on référence lorsque l'on parle du deuil et de l'héritage ? Comment se manifestent-ils ? Deux champs de réponses sont ici proposés : un sur le deuil, tiré de la psychanalyse, qui interroge le processus du deuil, le concept du « travail du deuil » et son devenir ; un autre qui examine le sens donné à l'héritage par le droit, en étudiant les rouages de la « succession » du Code civil. Enfin, le deuil et l'héritage sont présentés, non comme distincts, mais comme interdépendants : l'héritage dans le deuil et le deuil dans l'héritage. Dans le deuil d'une personne et d'une famille, le vécu de l'héritage ne se réduit pas à la succession matérielle définie par le droit. En effet, s'entremêlent des héritages de nature matérielle et symbolique. Après une analyse des héritages « classiques » (maison, argent, bijoux et autres), les héritages dont on ne parle pas ou peu (animaux, tombes et caveaux, cendres, nom de famille) seront interprétés. D'un héritage du deuil, peut-on alors parler d'un deuil de l'héritage ?
L'auteur, sociologue, examine la question de la perte des êtres chers par le bais du deuil et de l'héritage matériel qui s'impose à certains proches. Elle intègre bien cette souffrance au-delà d'une simple lecture psychologique afin d'en montrer le caractère social et culturel. En effet, c'est aussi notre société qui, en valorisant l'idée d'être parfait, performant, rapide, évince la mort et le deuil. Face à l'héritage, Nadia Veyrié montre que parmi une famille et pour tout un chacun, le matériel s'articule au symbolique. Il y a les héritages qui, à l'issue de la succession, concernent certains êtres proches, mais il y aussi les autres qui sont aussi chargés de sens. Que faire par exemple d'un animal? D'une tombe? Des cendres? D'un nom de famille?
L'articulation de l'héritage et du deuil est audacieuse, la démarche est sensible et la préface du psychanalyste Roland Gori permet de comprendre que le deuil fait partie de la vie.
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