Des premiers romans et des découvertes qui éclairent ce thème intarissable
Mariée et mère de trois enfants, Lucie a tout pour être heureuse. Alors qu'elle vient d'emménager et a pris soin de ne pas communiquer sa nouvelle adresse, les fantômes du passé frappent à sa porte. Victime d'humiliations et de violences infligées par ceux qui devaient la protéger durant son enfance, Lucie a dû se battre pour exister. Convoquée chez un huissier, elle apprend que ses parents réclament le droit de voir ses enfants. Afin de mettre ces derniers hors de danger, elle sollicite l'aide de ses amis et de ses proches. Au gré des attestations qui lui parviennent ressurgissent de douloureux souvenirs. Bien décidée à protéger ceux qu'elle aime, Lucie va devoir faire face à un implacable engrenage judiciaire, révélant au passage de terribles secrets de famille. Déchirer le grand manteau noir d'Aline Caudet est un roman poignant qui dénonce les violences physiques et psychologiques. C'est aussi la chronique d'une patiente reconstruction de soi grâce à l'amitié, la solidarité et l'amour sans faille de héros ordinaires. Sélectionnée pour le Prix Stanislas. Dans la première sélection pour le Prix Révélation d'Automne de la SGDL. «Un premier roman très réussi et impossible à lâcher qui se lit avec le sentiment d'une urgence implacable !» Page des Libraires
Des premiers romans et des découvertes qui éclairent ce thème intarissable
Elle vit une vie heureuse de mère de famille et d'épouse comblée.
Mais le jour où les gendarmes sonnent à sa porte, son monde s'écroule.
Alors qu’elle a mis des années avant de réussir à fuir sa famille toxique, un huissier doit lui remettre une assignation de ses parents, injonction qui devra leur permettre de voir leurs petits-enfants.
Mais non, c'est non, impossible de les laisser à nouveau mettre un pied dans sa vie.
Remontent alors tous les souvenirs. Les violences psychologiques, les brimades, la haine de la mère, les silences du père, son obsession à soumettre sa fille à sa volonté, sa place de paria dans la famille, elle qui n’était autorisée à vivre que dans sa chambre, loin de ses frères et sœurs.
En vue d'un procès, Lucie contacte ceux qui ont jalonné son enfance, son adolescence. Elle leur demande des témoignages de sa vie passée, cette vie de souffrances qu'elle a voulu laisser derrière elle pour aller de l'avant et tenter de vivre normalement. Si l'on peut dire que la normale s'applique lorsque l'on a vécu l'enfer de la haine d'un parent, le manque d'amour d'une mère, l'indifférence d'un père absent quand ça l'arrangeait.
Poignant témoignage d'une enfance et d'une adolescence manquées, marquées par la violence pure. Le roman tient plus du témoignage, même si Aline Caudet a choisi la forme romanesque pour écrire ce qu'elle avait à transmettre, un moyen de tenir la douleur à distance peut-être.
Les témoignages, les événements racontés par Lucie ou par ses témoins sont tous poignants et déstabilisants, car on se pose des questions sur ce couple de parents toxiques. Troublant aussi le fait que jamais le lecteur ne comprenne le pourquoi de tant de haine de la part d'une mère. Sans doute parce que l’autrice elle-même se pose encore la question, c'est tellement incompréhensible.
Comme le résume Aline Caudet "ce livre n'est pas une fiction, pas un récit autobiographique, c'est un roman inspiré de faits réels". Ces faits proviennent de la vie de l'autrice, victime dans son enfance de maltraitante psychologique.
Le style d'écriture est plutôt simple, la construction narrative conventionnelle. Le récit alterne entre un passé sombre où Lucie dévoile les humiliations et les brutalités vécues et un présent où l'héroïne fait preuve de résilience en se battant contre l'assignation de ses parents.
Alors que Lucie a couper les ponts avec ses tortionnaires depuis plusieurs années, ces derniers ne supportent pas qu'elle ait pu créer sa propre famille et ne soit plus sous leur joug. Ils décident donc de la traîner en justice pour voir leurs trois petits-enfants.
L'émotion, elle, est bien là. Ce n'est pas un témoignage de plus sur la maltraitance sur mineur. L'autrice a parfaitement réussi à retranscrire les terribles sentiments qui parcourent Lucie lorsqu'elle est enfant, adolescente puis jeune adulte. Pendant longtemps elle a eu honte de ses parents, de cette situation qu'elle pense accepter. Son estime de soi n'existe pas. Pourtant Lucie n'aura de cesse de se battre. Elle est contrainte physiquement et psychologiquement mais elle ne sera jamais soumise dans son esprit. Elle a toujours su que cette situation n'était pas normale. L'autrice explique très bien que le mal se joue dans l'intime. Les parents savent faire bonne figure sur les photos et à l'extérieur du cercle familial. C'est ce qui est d'autant plus révoltant. Les répercussions du rejet de Lucie par sa mère seront d'une extrême violence et toucheront profondément ses sœurs et frères.
Cette peur qui broie le ventre, elle est palpable. Je l'ai ressenti en lisant ces lignes. Je l'ai reconnu ce sentiment de terreur d'enfant devant un parent à qui on n'ose se défendre. Toujours être sage, parfaite pour éviter les cris ou les coups sur soi ou sur les autres. Ce roman est criant de vérité. Une lecture éprouvante mais nécessaire.
« Déchirer le grand manteau noir » raconte le combat d’une femme, ancienne enfant maltraitée par ses parents, afin que ceux-ci ne puissent pas voir leurs petits-enfants, ce qu’ils réclament par voie d’huissier ; de fil en aiguille, de psy en avocat, elle fait ressortir un secret (mais en était-ce vraiment un ?) qui mine cette famille toxique et qui ajoute du malheur au malheur.
Mère haineuse, père ambigu, frères et soeurs complices ou subissant, parentèle indifférente, la peur règne et l’atmosphère est suffocante dans cette famille pétrie de traditions ; la narratrice, spécifiquement visée par les paroles blessantes et les gestes violents (« une violence qui broie à l’intérieur, invisible et indélébile » écrit-elle) montre combien toute la fratrie est contaminée et en paie le prix des années durant.
Je n’ai pas lu « Déchirer le grand manteau noir » comme un roman (ce qu’il affirme être sur la 4e de couverture) mais comme un très long reportage/témoignage, pas mal écrit et très sûrement tiré de faits réels.
Les plus réactionnaires le trouveront probablement à charge, les autres s’indigneront qu’aucun service social se soit jamais sérieusement penché sur ce petit monde. Quel que soit son camp, il sera difficile de ne pas être en empathie avec la narratrice, si combative face à la méchanceté des adultes.
Comme l’indique le titre, tout ceci est noir et pas bien gai ; en même temps, il est bon de lire que l’amitié et l’amour accompagnent le combat de cette jeune femme pour se reconstruire et protéger ses enfants.
Ce livre voyage dans le cadre des #68premieresfois, merci à l’équipe pour cette belle aventure
Lorsque Lucie reçoit la visite impromptue d’un huissier, c’est toute son enfance qui lui revient brutalement, toute une période dont elle s’était sortie presque par miracle. Ses parents font valoir leur droit par voie de justice afin de voir leurs petits enfants. S’engage une procédure longue et pénible dont les étapes alternent avec l’évocation de cette jeunesse sacrifiée, de la haine que lui vouait sa mère, de la lâcheté et de l’irresponsabilité de son père et de ses frères et sœurs pris au piège d’un chantage affectif odieux. Le chemin est long pour s’opposer à la demande des grands parents, car la maltraitance dont il est question est de celles qui ne laissent pas de traces physiques. Il faut donc que Lucie obtienne des témoignages de proches pour prouver ses dires.
On lit avec effroi le calvaire de Lucie, la folie des cette mère indigne, dont on comprendra plus ou moins l’attitude avec les révélations qui ne manquent pas de surgir avec les attestations obtenues.
Ce roman glaçant se dévore comme un thriller tant on s’angoisse de connaître le dénouement du procès, dont l’issue n’est pas gagnée d’avance .
C’est éprouvant, poignant mais nécessaire.
320 pages Viviane Hamy 23 août 2023
Quel roman ! Je l’ai découvert car il était le coup de cœur de Femme Actuelle.
Jamais je n'avais entendu d'histoire où ce sont les bourreaux qui attaquent leur victime en justice ! J'ai été emporté par le souffle romanesque qui nous fait vivre l’incroyable destin de Lucie, l’héroïne. J'ai tremblé avec elle, serré les poings durant tous les rebondissements de l'affaire judiciaire, et vibré d'émotion lors des flash-backs qui nous laissent petit à petit découvrir dans quelle atmosphère inimaginable elle a grandi. L’alternance entre passé et présent maintient le suspense de bout en bout, et on referme le livre marqué par sa formidable rage de vivre.
Ce roman ressemble davantage à un témoignage dans l’écriture. Une femme se bat pour échapper à son enfance maltraitée et surtout pour protéger ses enfants de ses parents toxiques.
Le livre débute avec la venue d’un huissier de justice qui sonne à la porte de Lucie pour lui remettre un pli. Ses parents l’attaquent en justice pour avoir le droit de voir leurs petits-enfants et les garder pendant les vacances scolaires. La peur et le malaise sont palpables tout au long de la lecture. Quelques bulles d’air et de bonheur trouent le « grand manteau noir » qui recouvre Lucie lorsqu’elle est avec ses trois enfants et son mari, Arnaud.
Les chapitres alternent entre présent et passé. Lucie raconte son enfance maltraitée, la haine de sa mère, l’emprise de son père, sa relation avec les autres membres de la fratrie. Puis elle fait le récit des différentes étapes avec la justice, le procès, leur avocat.
Ce roman très noir et dur s’inspire de faits réels. Une situation familiale qu’on espère unique mais qu’on suppose malheureusement exister ailleurs. Lucie déploie une force incroyable et admirable pour ses enfants, pour s’en sortir. Elle est épaulée par son mari dont on sent un grand amour les unir. La dépression n’est jamais loin. Lucie manque de confiance en elle.
Comme tout enfant, elle recherche l’amour de ses parents. Devenue adulte, elle s’éloigne d’eux pour reprendre le contrôle de sa vie mais « le grand manteau noir » est toujours présent. Le lecteur est plongé dans l’esprit de la victime. Il y a un seul point de vue dans le roman et peu d’éléments sur le ressenti des parents, mis à part l’audition chez la juge.
Si vous aimez les romans psychologiques bouleversants, celui-ci est pour vous !
Les relations de famille, ce n’est jamais simple. Et il suffit parfois d’un seul membre pour que le verni craque, à juste titre.
Dans la famille de Lucie, elle est le mouton noir dès l’âge de 6 ans : sa mère ne veut plus la voir à table ni dans la maison (Lucie est cantonnée dans sa chambre), son père exige d’elle et de sa petite sœur des tâches ménagères et agricoles qui ne sont pas de leur âge.
Lucie raconte petit à petit le calvaire de son enfance et comment elle a pu faire des études malgré ses parents, se marier, avoir des enfants.
Jusqu’à ce qu’un procès vienne troubler l’harmonie si chèrement conquise : les parents de Lucie exigent de voir leurs petits-enfants.
J’ai suivi avec colère le quotidien de Lucie, les brimades tant physiques que psychologiques de la part de ses parents, mais aussi, dans une moindre mesure, de ses petits frères et sœurs.
J’ai détesté son grand-frère Sylvain, le « petit-roi » de la maison.
J’ai eu de la peine pour Estelle, sa jeune sœur qui, si elle ne subit pas de brimades continuelles, n’est pas arrivée à partir de la maison de ses parents, y laissant ses santés physiques et morales.
J’ai été étonnée des manifestations de générosités que Lucie reçoit, adulte, quand elle parle de ses problèmes : un monde si bienveillant m’a parfois fait tiquer.
J’ai eu de la peine pour cette jeune fille qui ne reçoit rien des aides publiques (ses parents les gardent pour eux) et qui doit se débrouiller seule pour faire des études.
J’ai été admirative devant l’acharnement du père pour obtenir ce qu’il veut, jouant de tous les subterfuges jusqu’à la violence.
J’ai aimé comprendre, au détour d’une phrase, pourquoi la mère avait ce comportement violent envers sa fille.
J’ai aimé que l’autrice montre que pour cette famille, les photos étaient belles, mais l’envers du décor sordide.
L’image que je retiendrai :
Celle de la chambre de Lucie dont le mur brut part en lambeaux. Dans la maison des parents, seuls le salon, la cuisine et la chambre du fils sont fait à neuf.
https://alexmotamots.fr/dechirer-le-grand-manteau-noir-aline-caudet-rl2023/
Je n'aurais probablement pas porté mon attention sur ce livre, qui n'a pas les honneurs de la rentrée littéraire et peut passer totalement inaperçu sans l'article de ce site sur l'enfance et les écrivains en cette rentrée littéraire 2023..
Lucie, mariée, 3 enfants reçoit un jour une assignation en justice de la part de ses parents, qu'elle a fuis et avec lesquels elle a totalement coupé les ponts, qui veulent voir leurs petits-enfants. Ce coup de tonnerre dans sa vie heureuse fait remonter à la surface sa terrible enfance maltraitée; à partir de 6 ans, sa mère la rejette, la hait, refuse de la voir, lui interdit de prendre ses repas avec ses frères et soeurs, ferme les yeux quand elle est violée par son grand-père maternel, la jette dehors à 18 ans sans argent. Paradoxalement, son père, lâche au dernier degré, violent, veut qu'elle reste sous sa domination et la harcèle chez elle, au travail. Un terrible enfer dont elle s'est extirpée grâce à sa volonté, l'aide de ses amis et d'une partie de sa famille et l'amour de son mari.
On ne comprend pas et Lucie non plus, ce qui a pu déclencher une telle haine maternelle. Malgré le rejet, Lucie enfant, adolescente puis femme ne cessera d'espérer en vain un peu d'amour de ses parents. Elle s'est sentie comme un déchet à jeter et a dû chercher au fond d'elle-même le force de croire en elle. On ne peut être qu'émue par la force morale du personnage.
Ce qui est terrible, c'est que ce roman s'inspire de faits réels.
Le processus judiciaire, tel que décrit, fait froid dans le dos : des délais qui se comptent en longues années , le doute jeté sur la parole de la victime, des expertises psychiatriques éminemment subjectives sur lesquelles peut reposer l'issue d'un procès, la procédure d'appel, l'acharnement judiciaire rendu possible par les procédures légales. Aucune exagération dans ces descriptions, je peux en témoigner ayant dû attendre 18 ans que la justice prononce un jugement définitif, après moult renvois, expertises diverses et variées, non sanction des innombrables manoeuvres dilatoires de la partie adverse, évolution des textes légaux, des coûts exorbitants.
L'image du grand manteau noir est très parlante : il est lourd, il étouffe, il empêche tout mouvement, il isole du monde, il enveloppe de noir.
Un beau roman de courage, de résilience et d'espoir, à l'écriture simple mais qui fait mouche.
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