"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Il est de événements politiques qui marquent une vie. Si comme moi, vous êtes allé.e.s en Allemagne(s) quand elles s’appelaient encore BRD Bundesrepublik Deutscland mais aussi DDR Deutsche Demokratische Republik, alors vous n’avez pas pu oublier le 09 novembre 1989.
Il est des endroits où vous savez où vous étiez quand un événement se produit. Pour moi c’est Philadelphie, scotchée non-stop devant CNN pendant 48 heures, avec cette frustration énorme de voir ce mur tomber alors que j’étais si loin de Berlin.
Il est des choses qu’on regrette de n’avoir pu faire, comme tout quitter et partir pour voir s’effondrer ce mur de la honte.
Pouvoir assister au concert de violoncelle donné par le maître Mstislav Rostropovitch.
Pouvoir découvrir le visage de ces Ossis qui, le sourire aux lèvres, pouvaient enfin traverser ce couloir, protégé par des fils de fer et des miradors, sans qu’on leur tire dessus.
Pouvoir apercevoir ces familles qui, enfin, allaient se retrouver après avoir été séparées depuis la nuit 12 au 13 août 1961.
Alors quand vous ouvrez "Dans le même bateau" cette émotion ne peut que vous rattraper.
Cet album relate la vie de jeunes sportifs allemands qui vont vivre, à travers leur passion commune pour l’aviron, la réunification de deux pays mais également la création d’une seule et même équipe d'aviron, celle de l’Allemagne réunifiée.
Et là c’est le choc des cultures quant à la façon de vivre, même si on s’adapte très rapidement à plus de liberté, mais surtout quant à la façon de s’entrainer quand on est athlètes de haut niveau.
Les pays du bloc de l’est étaient connus pour leur dopage institutionnalisé afin de glorifier la mère patrie avec un nombre conséquent de médailles gagnées lors des compétitions internationales.
Cet album est un immense coup de cœur. Son scénario et les dessins de Zelba sont d’une simplicité absolue mais d'une telle efficacité.
Par conséquent, l’émotion qui en découle, elle, est vraiment là et c’est son atout majeur. Que demande-t-on à une lecture si ce n’est de vous faire frémir ?
Ce fut le cas.
Un roman graphique d'une jeune allemande qui évoque, en parallèle, l'adolescence de l'auteur et ses entraînements puis compétitions d'aviron et la chute du Mur de Berlin et les évolutions politiques et sociétale qui s'ensuivirent.
Un dessin frais et précis, un scénario plaisant et une vision étonnante de vérité dans le quotidien de ces adolescentes, amours naissantes, entraînements rigoureux et joie de la victoire lors des premiers championnats du monde d'aviron féminin
Les différences de traitement et de gestion des jeunes sportifs entre Est et Ouest sont bien évidemment évoquées mais sans trop s'appesantir sur le sujet délicat du dopage à l'est .
Un ouvrage historique qui rappelle en quelques planches la situation des deux blocs avant et après la chute du mur, et le - quand même douloureux - effacement volontaire de l'histoire de l'est, de ses progrès sociaux, de la liberté des femmes et de la jeunesse !
Une belle découverte dans le rayon BD de ma médiathèque !
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !