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De nouveau, le Jubilé nous donne d'approfondir un point central de la réflexion des Pères de l'Église : le mystère de la Trinité.
Dans l'Écriture, on ne trouve pas le terme de « Unité », comme tel, mais la réalité n'y est pas moins présente (Gn 18,1-33 , Mt 3,13-17 , Mc 1,9-1 I , Lc 3,21-22 , Lc 1,26-38 , Mi 28,19 , 2 Co I3,13...) : le Père envoie son Fils et l'Esprit Saint pour le manifester aux hommes et réaliser son oeuvre. En fait, ce sont les Pères de l'Église qui ont introduit ce terme de Trinité pour rendre compte du mystère de Dieu et de l'originalité de ce monothéisme trinitaire qu'est le christianisme. Ils n'auraient certainement pas réalisé cette élaboration trinitaire, précisé le vocabulaire, si des hérésies diverses ne les y avaient poussés, ils en seraient sans doute restés aux confessions de foi trinitaires au baptême et dans l'eucharistie. En revanche, comme la divinité du Fils et celle de l'Esprit Saint ont été successivement mises en cause par l'arianisme et les pneumatomaques, il leur a fallu expliquer que l'un et l'autre étaient de nature divine, sans qu'il y ait pour autant trois dieux, mais un seul Dieu en trois hypostases. Cependant, les Pères n'en sont pas restés à une attitude défensive, ils ont réalisé un véritable approfondissement théologique qui les a amenés à essayer de comprendre cette communion d'amour qu'est la Trinité, ce qui a donné lieu à de très beaux textes, comme les poèmes de Grégoire de Nazianze et d'Éphrem le Syrien et à des synthèses, comme celle de Cyrille d'Alexandrie, que nous présente Marie-??Odile Boulnois en prolongement de son remarquable ouvrage sur Le paradoxe trinitaire chez Cyrille d'Alexandrie.
Après l'article de synthèse de Basil Studer, qui reprend la genèse de la théologie trinitaire et ses reformulations possibles, nous nous arrêtons donc à quatre auteurs représentatifs : trois appartenant à la période patristique : Grégoire de Nysse, Augustin d'Hippone, Cyrille d'Alexandrie, l'autre plus tardif : Grégoire Palamas. Chacun d'entre eux a réalisé un tournant dans l'élaboration trinitaire. Grégoire de Nysse, qui a fait reconnaître l'oeuvre de son frère Basile au Concile de Constantinople de 381, a beaucoup apporté à la théologie trinitaire. Seulement ses ouvrages sur la question : le Contre Eunome, les Cinq petits traités trinitaires et les Lettres 5 et 24 sont assez peu connus et partiellement traduits, d'où l'intérêt de l'article de Bernard Pottier qui nous les fait pénétrer et qui dégage l'apport de Grégoire de Nysse à la théologie trinitaire.
Passant de l'Orient à l'Occident, nous nous attachons, ensuite, au De Trinitate de S. Augustin, qui a largement marqué tout l'Occident médiéval. À la différence de ses prédécesseurs, Augustin n'écrit pas un traité polémique, mais il nous livre le fruit de sa méditation trinitaire et à l'un de ses interlocuteurs qui lui demandait de lui montrer la Trinité, il répond par cette formule, restée célèbre : « Tu vois la Trinité quand tu vois la charité » (VIII, 8, 12). C'est, en effet, ce mystère d'amour qui est la vie même de ta Trinité et dans lequel nous sommes invités à pénétrer peu à peu.
En guise de conclusion, Jacques Lison dégage les principales orientations de la pensée de Grégoire Palamas, ainsi que son rapport aux Cappadociens.Marie-??Anne Vannier
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