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Ce livre est né d'un cheminement intérieur commencé avec le « drame à trois voix avec choeur » Quand reviennent les âmes errantes où déjà s'esquissait, sur fond de légende chinoise, la vision d'un royaume dans lequel la mort n'est pas une fin définitive.
Il a aussi un lien, par son style et sa structure, avec les Cinq méditations sur la beauté, mais cette fois ce n'est pas le couple Beauté/ Mal qui est exploré, mais celui de la mort et de la vie : pour François Cheng, il s'agit de donner à voir un « double royaume de la vie et de la mort », dans lequel la première, élevée à sa plus haute dimension, dépasse et englobe la seconde.
François Cheng a pour moi l'importance de Trinh Xuan Thuan, un peu un mélange hybride entre Maître Dogen et les frères Bogdanov. Sa poésie est explicative. Ses œuvres me laissent humble et incontestablement novice : il s'agit là de cloisonner la foi et la science serait une erreur !
Un autre des grands axes de réflexion de François Cheng me séduit : la vision religieuse du Zen (Ch'an) et du Taoïsme. Cet auteur s'inscrit en faux contre la facette trop simpliste "philosophie" du bouddhisme, trop "pratique" et consensuelle.
Je me plais à concevoir, en lisant François Cheng et en observant le symbole bien connu - mais malheureusement galvaudé - du Yin et Yang, que la Voie est un Vide qui s'apparente à un duothéisme. "Rien" n'est qu'un mot, comme "paradis" ou "conscience"... Et si "rien" se nommait "tout" ... ?
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