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Dans ce recueil de nouvelles, Claudine Jacques nous livre un tableau sans concession de la Nouvelle-Calédonie contemporaine au travers d'une galerie de portraits souvent tragiques. Des squats miteux aux somptueuses villas de Nouméa sans oublier les stations d'élevage bovin, des femmes jeunes ou vieilles, célibataires, mariées ou veuves, des familles unies ou prêtes à imploser se démènent pour garder ou trouver un cap dans leur quotidien. Comme un miroir de la complexité de la société calédonienne faite de métissages, de coutumes, de croyances mais aussi de tensions, d'inégalités et de violence, Caledonia Blues souligne au delà de l'opposition kanak-caldoche l'incroyable équation calédonienne.
« Calédonia Blues » est un chant langoureux, intime, associateur d’une littérature de renom. Claudine Jacques délivre des nouvelles tissées en Nouvelle-Calédonie. Le voyage est la terre noble que l’on retourne, les racines qui insistent et signent le passage de la noria des femmes accrochées au rivage de leurs jours. Tout est grand, authentique, sincère et profond. Rien ne cède par le barrage des difficultés, dans cette orée d’une écriture qui prend sa naissance dans les splendeurs de ces femmes. Toutes battantes, féminines jusqu’au bout de leurs cils émus des prouesses. Dignes, altières, fortes et convaincues, fécondantes, mères et filles. Elles signent ici le palpitant réel d’un pays qui résiste aux assauts, à la pauvreté, aux voleurs, à l’insécurité, à l’emprise de l’homme sur la femme. Les nouvelles s’accrochent au rivage. On reste attentif et rien ne frémit d’autre que ces combats, Rocher de Sisyphe. Elles implorent les voix de ces femmes, hommes, enfants. Toutes différentes, elles sont une cartographie lumineuse et irrésistible. Le verbe est humble, indubitable, et semble couleur et sel, lèvres, amour et sueur, résistance et altérité. On aime les partages altruistes, les ruelles chaudes, les regards vifs et certains, le cru de l’âpreté et la bonté cachée car pudique. On retient les mains qui creusent les sillons des labeurs. On reste figé face au rude des jours, au cri véritable d’une mise à nue. Un pays splendide car vivant et aimant. L’habitus est un mur gorgé de lierres où l’on s’agrippe. On ne veut pas poser le pied au sol. On est en transmutation dans cette idiosyncrasie. Ces nouvelles sont des pans de vies véritables, émouvants et profonds. Des femmes si présentes qu’on les pressent tourner les pages de « Calédonia Blues », vague après vague, et laisser l’écume franchir le lecteur subrepticement. Visitez ce pays ce « Calédonia Blues » vous allez rencontrer la sève des jours et aimer jusqu’à plus d’heure ces nouvelles qui sont belles comme un clair de lune. Publié par les majeures éditions Au vent des îles.
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