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Côte Est américaine, de nos jours.
Brillant physicien, une longue liste de publications à son actif, véritable globe-trotter, en couple avec une superbe psychologue, Jared Borowitz, la quarantaine, aurait tout pour être heureux. Mais voilà, depuis quelques temps, Borowitz broie du noir. Son savoir et ses certitudes d'homme de science ne laissent plus de place ni au doute, ni à l'optimisme. Et il trouve la nature humaine bien désespérante. À tel point que le jour où son université le charge du discours aux étudiants fraîchement diplômés, discours censé aborder leur avenir assurément radieux, il ne peut qu'évoquer la médiocrité ambiante, la bêtise affligeante du genre humain et les jours sombres qu'ils s'apprêtent à vivre.
Et les choses ne vont pas aller en s'arrangeant. Le décès de son mentor, tout d'abord, un choc douloureux. Puis une entrevue avec son ex-femme, dorénavant lesbienne, mariée à une femme prêtre. Et enfin, un fulgurant week-end à la campagne, qui mettra sur son chemin des personnes qu'il n'aurait jamais dû croiser.
Un spectaculaire effet papillon, qui va le forcer à porter un nouveau regard sur le monde. Un an plus tard, lors d'un nouveau discours adressé aux nouveaux diplômés, c'est un Borowitz transformé qui va exhorter ses élèves à se laisser guider par l'ignorance et l'incertitude, mères de toutes les vertus.
Il s’agit du premier roman écrit par l’auteur et du deuxième publié en France. (« Meyer et la catastrophe », sorti en 2015, aux éditions Belfond est le troisième.)
J’ai aimé le style de l’auteur, mais il ne faut pas avoir peur des phrases longues, voire très longues. Malgré son caractère quelque peu condescendant, Jared est quelqu’un d’attachant. Il se trouve à mille lieues des considérations basiques de la vie, évoluant majoritairement dans le microcosme universitaire.
On découvre donc la vie du physicien, passée et présente, ses pensées, ses envies, mais aussi ses réactions. Le personnage va avoir une crise existentielle. Autour de lui, gravitent Katherine (sa compagne, qu’il considère comme son pilier) et Ryan, un ami de longue date, écrivain célèbre. Jared ne vit que pour et par la science. Tout doit être expliqué, analysé, décortiqué, prouvé. Conséquence: c’est un athée convaincu. Katherine est psychologue, mais n’arrive pas à cerner les problèmes que rencontre actuellement son compagnon. Ryan apporte un décalage à l’histoire. C’est un trublion, bon vivant, qui est prêt à tout pour un bon coup de pub. Jared va vivre quelques expériences qui vont lui permettre d’avoir une nouvelle vision de la vie et de ses semblables.
C’est amusant, corrosif, incisif. Il s’agit d’une bonne analyse de la société actuelle.
À découvrir.
http://www.aupresdeslivres.fr/Borowitz-broie-du-noir-de-Steven-Boykey-Sidley
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