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L'Art déco, expression largement utilisée aujourd'hui pour faire référence aux créations de l'entre-deux-guerres, fut inventé à posteriori lors de l'exposition « Les années 1925-Art déco, Bauhaus, Stijl, Esprit nouveau » au musée des Arts décoratifs, en 1966. Ce style touche tous les domaines de la création artistique : bijou, orfèvrerie, mobilier, architecture, verrerie, tissu, peinture, sculpture. Après la Première Guerre mondiale, la vitalité de la création française fait de Paris le centre du monde. L'Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes inaugurée le 29 avril 1925 donne un essor considérable à la création « moderne » et « industrielle » d'oeuvres « d'une inspiration nouvelle et d'une originalité réelle exécutées et présentées par des artistes, artisans, industriels ». L'Union des artistes modernes (UAM), créée le 15 mai 1929, exploite les nouveaux matériaux et les nouvelles techniques pour s'adapter à une vision moderne et revaloriser les arts décoratifs. Parmi ses membres, on peut citer des bijoutiers, Jean Fouquet, Jean Puiforcat, Gérard Sandoz et Raymond Templier, mais aussi d'autres artistes, Rose Adler, Cassandre, Jean Lambert-Rucki, et des architectes, Pierre Barbe, Pierre Jeanneret, Le Corbusier, Robert Mallet-Stevens, Charlotte Perriand, Jean Prouvé, etc. Les joalliers qui appartiennent à l'avant-garde de l'Art déco recherchent des formes simples, géométriques, adoptent une esthétique qui s'inspire de la machine, de la vitesse : vilebrequin, roue à dents, bielle, soupape. Les associations de couleurs et de matières deviennent plus tranchées, les surfaces mates côtoient les surfaces polies, le saphir l'émeraude, le diamant le laque, l'or l'argent et l'ivoire. Pour s'inscrire dans ce mouvement de rénovation, les joalliers se rapprochent des créateurs, peintres, sculpteurs, architectes. Le pavillon de la Bijouterie-Joaillerie est dessiné par l'architecte Éric Bagge qui installe les vitrines des créateurs, toutes conçues sur le même modèle autour d'un portique octogonal. La maison Fouquet sollicite des artistes qui dessinent des pièces spectaculaires : le sculpteur Jean Lambert-Rucki des bijoux en or et en argent martelé ; le peintre André Léveillé des pendentifs et des bracelets ; l'affichiste Cassandre un pendentif où se mêlent améthyste, aigue-marine et brillants. Pour sa brochure de Noël 1928, Raymond Templier fait appel à Cassandre pour la couverture, à Blaise Cendrars pour le texte, à Laure Albin-Guillot pour les photographies. Ce livre, riche d'une iconographie provenant de sources privées ou publiques internationales, rassemble un collectif d'auteurs qui offrent un panorama de l'ensemble des acteurs de l'époque et explore des aspects méconnus, comme les relations avec la peinture et le graphisme. Par un parcours exemplaire d'une vingtaine de joalliers tels Suzanne Belperron, René Boivin, Jean Després, Jean Dunand, Jean Fouquet, Raymond Templier, Gérard Sandoz, il met en lumière l'extraordinaire créativité de l'art du bijou.
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