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Grand-mère Tabak, 79 ans et toujours bon pied bon oil, tient un établissement de gisaengs, la geisha coréenne, une courtisane en somme. Le Lotus d'or est une maison haut de gamme à l'ancienne où ces messieurs viennent apprécier le raffinement et la beauté de jeunes filles, leur maîtrise des arts de la danse et du chant. Bien entendu, la perspective d'un rapport sexuel n'est jamais totalement absente d'une situation propre à faciliter tous les rapprochements. Au Lotus d'or, entre débordements sentimentaux et crêpages de chignon, il ne se passe guère de journée sans incidents de gravité variable : il appartient à la « patronne » de savoir faire preuve d'autorité. Nous allons en fréquenter une haute en couleur, Grand-mère Tabak, dont le franc-parler contribue à rendre passionnantes les aventures de cette maison un peu particulière.
Une belle histoire qui nous fait entrer dans le monde des gisaengs, les "geishas" coréennes. Le Lotus d'Or est une maison de plaisir tenue par Grand-Mère Tabak, une vieille dame moche, râleuse et autoritaire. Autour de grand-mère Tabak qui cuisine admirablement on trouve les giasengs comme Miss Min, fille de paysan pauvre dont la honte est de ne pas avoir eu de fils pour le seconder mais 4 filles. Son vrai prénom est Na Kkeut-Sun qui signifie la dernière des filles et qui indique qu'il n'y a pas de fils dans la famille. Elle souffre de ce prénom qui sonne comme une injure pour elle. Plus tard ses soeurs se sont soudées pour lui payer des cours de musique traditionnelle, elle deviendra Miss Min et deviendra gisaeng. On apprend à connaître Madame Oh qui a eu beaucoup de succès en son temps en tant que gisaeng à voix mais qui maintenant n'est plus qu'une ivrogne. Sa souffrance est d'avoir perdu Chaeryon sa meilleure amie qui était une gisaeng très belle mais qui s'est suicidée de n'avoir pu aimer et vivre pour un unique homme. On découvre Patron Kim qui est est un profiteur. Il est très très fier de son sexe et son but c'est de profiter de Madame Oh, pas seulement de ses charmes mais aussi de son argent car elle est la gentillesse même et ne sait pas dire non. Madame Oh n'est pas seulement une ivrogne, c'est aussi l'Amour et pas seulement physique. Madame Oh donne tout ce qu'elle peut donner à qui en a besoin. On partage aussi un bon moment avec l'homme à tout faire de la maison. Il est amoureux lui aussi secrètement de Madame Oh mais il est le seul homme dont elle n'a pas voulu. A la fin on apprend la blessure secrète de grand-mère Tabak. Celle-ci a eu un fils dans sa jeunesse mais n'a pas pu le garder car on ne peut pas avoir d'enfant quand on travaille dans une maison de gisaeng. Déjà beau que sa patronne de l'époque ne l'ai pas mise à la porte. L'enfant lui est arraché et est élevé par son père et la femme légitime de ce dernier. On lui fait promettre de ne plus jamais chercher à le revoir et si l'occasion venait à se présenter, ne jamais dire qu'elle est sa mère. Toute sa vie grand-mère Tabak espèrera revoir ce fils qu'elle a aimé. Lorsqu'elle cuisine pour les clients du Lotus d'Or c'est comme si elle cuisinait pour son fils. Tous les clients des gisaeng sont "ses fils". Elle a d'ailleurs mis la maison Le Lotus d'Or au nom de ce fils afin qu'il lui reste quelque chose lorsqu'elle même ne sera plus de ce monde. On partage la vie de tout ces personnages. C'est poétique et même drôle parfois (le chapitre consacré à Patron Kim !). Très beau.
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