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Documentation visuelle autour de l'exposition de Jonathan Monk, réalisée sur invitation du commissaire Marc-Olivier Wahler pour les vingt ans du CAN Centre d'art Neuchâtel. L'artiste anglais revisite une exposition emblématique qu'il avait montée lors des premières années du CAN en 1997. L'édition confronte les images des deux évènements.
Lors de l'exposition qui s'est déroulée au CAN du 25 mai au 6 juillet 1997, le communiqué de presse annonçait : « ANYTHING BY THE SMITHS. Revisitant à sa manière les mythes fondateurs de l'art moderne, JONATHAN MONK, jeune artiste écossais, convoque tour à tour (ou simultanément), Rock & Roll, football et culture de bistrot. Conscient des enjeux, l'artiste y fume sa dernière cigarette et se rassure en écoutant le bruit des vagues dans un coquillage. Voilà enfin une exposition qui alimentera les conversations dans les stades et les bars (où l'artiste se produit de temps à autre). » 17 ans plus tard, Jonathan Monk a tenu sa promesse : plus de cigarette, celle du CAN était bien sa dernière. Mais depuis, sa carrière a connu une progression fabuleuse. Collectionné par les plus prestigieux musées, courtisé par les plus grands collectionneurs, considéré comme un modèle par les plus jeunes artistes, Jonathan Monk alimente aujourd'hui les conversations d'avantage chez les historiens d'art que parmi les piliers de bistro. Il n'empêche : l'artiste revient sur le lieu de l'une de ses premières expositions et revisite les prémices alors en germe. « Anything by the Smiths », le titre de son exposition au CAN démontrait la puissance d'évocation de l'indéterminé, « tout sur tout » en quelque sorte, ou rien du tout, c'est selon. L'artiste y fume sa dernière cigarette - ah bon ? et alors ? - alors c'est la fin d'une époque, celle de l'artiste héroïque, qui comme Superman pense venir d'une autre planète, qui attend que l'inspiration lui tombe dessus et convoque les esprits visionnaires à grand coup d'eau ferrugineuse et guette dans les volutes de tabac les formes à venir. Las, l'artiste d'aujourd'hui a laissé tomber la cape, il ne compte plus sur un coup de pouce transcendantal, mais guette les signes indiciels de notre quotidien. Plus de posture romantique, tel le génie solitaire au sommet de sa montagne défiant l'horizon. L'art contemporain, tel qu'un artiste comme Jonathan Monk nous le suggère, est devenu un simple outil à naviguer dans notre réalité et à discerner les contours de ce fantôme invisible et pourtant si obsédant qu'est le temps.
Publié suite à l'exposition éponyme au CAN Centre d'art Neuchâtel, du 28 mars au 24 mai 2015.
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