"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Dédiée au constructeur de l’automobile de Mirbeau, l’Angevin Fernand Charron, cette œuvre inclassable n’est ni un véritable roman, ni un reportage, ni même un récit de voyage digne de ce nom, dans la mesure où le romancier-narrateur n’a aucune prétention à la vérité documentaire, ne se soucie aucunement de vraisemblance, et mélange allègrement les registres du vécu, du rêve et de la fantaisie.
Hymne à la paix en Europe - Dans sa voiture immatriculée 628-E8, il parcourt le nord de la France, ce qui nous vaut une page superbement démystificatrice sur le règne de Louis XIV, la Belgique, dont les mœurs sont drôlement caricaturées et dont le roi Léopold II, affairiste sans scrupules, est vilipendé à cause du scandale du « caoutchouc rouge » au Congo, les Pays-Bas, où il retrouve le souvenir de Rembrandt, de Monet et de Van Gogh, et enfin l’Allemagne de Guillaume II, propre et prospère, qui constituerait un partenaire économique idéal pour une France trop souvent sale et tardigrade, pour le plus grand intérêt des peuples et pour garantir la paix en Europe. Hymne à l’automobile - En même temps qu’un hymne à la paix et à l’amitié franco-allemande, La 628-E8 est un hymne à l’automobile, qui est le personnage principal du récit : elle contribue à l’essor économique, elle rapproche les peuples et elle bouleverse aussi notre perception du monde. Mais Mirbeau n’est pas pour autant dupe des illusions scientistes et il se méfie des ingénieurs qui, au nom du Progrès mythifié, se comportent souvent d'une façon irresponsable et menacent l’avenir de la planète. La Mort de Balzac - Au beau milieu de son récit de voyage, le romancier a inséré, sans trop se soucier des coutures, les trois chapitres sur La Mort de Balzac, qui ont fait scandale et qu’il a dû retirer au dernier moment, alors que le volume était déjà imprimé, à la demande de la fille de Ewelina Ha?ska, la veuve du grand romancier. Mirbeau y raconte en effet que celle-ci batifolait avec son amant, le peintre Jean Gigoux, pendant que Balzac agonisait dans une chambre voisine. Peu importe au romancier que l'anecdote soit controuvée, du moment qu'elle lui sert à exprimer sa conception de la guerre des sexes et à se venger, du même coup, de sa femme, l'ex-actrice Alice Regnault. (Wikipedia)
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