"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Comme "Svastika" du même auteur, deux personnages semblent être le noeud de l'intrigue (le mari et Iku, la femme) mais c'est bel et bien quatre qui s'entremêlent avec Toshi, la fille, et Kimura, le futur gendre. Nous lisons alternativement, au jour le jour, la page du journal intime du mari puis de la femme.
Le couple est arrivé à une routine proche de l'indifférence après 20 ans de mariage et une fille unique majeure, qui vit avec eux et qui est promise à Kimura, stagiaire du mari (tous les deux sont professeurs à l'Université).
Tout bascule quand le mari laisse trainer la clé de son journal intime alors que celle-ci a toujours été cachée. Il s'ensuit un jeu entre eux deux et Iku se met aussi à écrire un journal intime mais tout les deux en l'orientant sur les "choses de l'alcôve" : la tension érotique monte de plus en plus, les actes prennent place. Tout du long, le lecteur se demande si le mari et la femme se lisent l'un l'autre.
Chacun utilise Kimura pour faire monter le désir de l'autre mais aussi le faire participer à leurs jeux sexuels en lui faisant porter au lit Iku ivre morte et nue, ou en lui faisant développer les négatifs du corps nu d'Iku dans des positions les plus indécentes.
Et si finalement c'était Toshi qui tirait les ficelles de tout cela ? Elle, la fille, mise de côté, obligée de part l'architecture sonore des maisons japonaises d'assister aux démons de midi de ses deux parents qui n'hésitent pas à utiliser son propre fiancé (qui est consentant et pleinement acteur). La fin reste semi ouverte et je ne donne pas cher de la bien-élevée Iku, qui va devoir affronter sa charmante fille. La vengeance est un plat qui se mange froid...
Attention : le début de "La confession impudique" peut choquer voire heurter lourdement (actes sexuels et voyeurisme via l'alcool et/ou les somnifères). Toutefois, on comprend un peu plus tard que tout est une mise en scène par deux tordus de l'amour pris au piège des conventions sociales (qu'ils pulvérisent allègrement en huis clos).
La charge érotique de ce livre est intense : mièvre au départ, cela monte en intensité sans jamais aucune vulgarité ou jeux de mots graveleux. Tout est dans l'ambiguïté, la suggestion, les faux mystères. Il est même parfois difficile de résister au désir qui monte en nous-même !
Si c'est un livre comportant une forte charge érotique, c'est aussi un livre sur l'addiction sexuelle et une famille hautement toxique en huis clos alors que bien sous tout rapport en société.
Délicieux ! mais après cette lecture, on se demande quand même si on est pas soi-même un peu tordu.
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