Passionné(e) de lecture ? Inscrivez-vous gratuitement ou connectez-vous pour rejoindre la communauté et bénéficier de toutes les fonctionnalités du site !  

Sorj Chalandon

Sorj Chalandon



Après trente-quatre ans à Libération, Sorj Chalandon est aujourd’hui journaliste au Canard enchaîné. Ancien grand reporter, prix Albert-Londres (1988), il est aussi l’auteur de six romans, tous parus chez Grasset. Le Petit Bonzi (2005), Une promesse (2006 – prix Médicis), Mon traître (2008), La L...

Voir plus



Après trente-quatre ans à Libération, Sorj Chalandon est aujourd’hui journaliste au Canard enchaîné. Ancien grand reporter, prix Albert-Londres (1988), il est aussi l’auteur de six romans, tous parus chez Grasset. Le Petit Bonzi (2005), Une promesse (2006 – prix Médicis), Mon traître (2008), La Légende de nos pères (2009), Retour à Killybegs (2011 – Grand Prix du roman de l’Académie française), Le Quatrième Mur (2013 – prix Goncourt des lycéens).




Vidéos relatives à l'auteur

Articles en lien avec Sorj Chalandon (6)

Avis sur cet auteur (392)

  • add_box
    Couverture du livre « Retour à Killybegs » de Sorj Chalandon et Pierre Alary aux éditions Rue De Sevres

    Regine Zephirine sur Retour à Killybegs de Sorj Chalandon - Pierre Alary

    Cette BD est l’adaptation graphique d’un roman de Sorj Chalandon.
    On y retrouve l’anti héros Tyronne Meehan, mais l’histoire peut se lire sans avoir lu le précédent tome.
    « Retour à Killybegs » raconte une guerre fratricide entre irlandais qu’une religion et une appartenance politique...
    Voir plus

    Cette BD est l’adaptation graphique d’un roman de Sorj Chalandon.
    On y retrouve l’anti héros Tyronne Meehan, mais l’histoire peut se lire sans avoir lu le précédent tome.
    « Retour à Killybegs » raconte une guerre fratricide entre irlandais qu’une religion et une appartenance politique différents opposent. La trame historique est importante et les évènements montrent cette violence jusqu’au sein des familles mais également la solidarité et la fidélité à la cause. On comprend mieux cette guerre civile aux origines complexes.
    Tyronne Meehan, catholique et fidèle à son pays, est un soldat emblématique de l’IRA mais aussi un traitre. Il veut raconter sa propre vérité et c’est ce que l’on va découvrir tout au long de cette histoire.
    Comment Tyronne Meehan s’est-il retrouvé malmené par le destin ? Il va devoir faire face à la violence et à la trahison, voir son propre fils lui tourner le dos. C’est à travers ce personnage, qui n’aspire qu’à la paix et à une vie tranquille avec sa femme, que l’on découvre l’intolérance et la violence de cette période troublée. Il revit son enfance meurtrie et l’on sent le désarroi de cet homme profondément humain.
    C’est un récit puisant et profondément humain qui raconte la fragilité d’un combattant.
    Le dessin, précis et soigné, donne du relief au récit, le teintant de nostalgie avec ses teintes monochromes.

  • add_box
    Couverture du livre « Enfant de salaud » de Sorj Chalandon et Sebastien Gnaedig et Isabelle Merlet aux éditions Futuropolis

    bulle.noire sur Enfant de salaud de Sorj Chalandon - Sebastien Gnaedig - Isabelle Merlet

    Qui étais-tu papa ? Que faisais-tu dans un uniforme allemand en novembre 42 à Lyon ? Qu'est ce qui t'a poussé à les rejoindre plutôt qu'à les combattre ? Pourquoi tous ces mensonges ? Pourquoi mon grand-père m'a dit un jour que j'étais un enfant de salaud ?

    Après "Profession du père" en...
    Voir plus

    Qui étais-tu papa ? Que faisais-tu dans un uniforme allemand en novembre 42 à Lyon ? Qu'est ce qui t'a poussé à les rejoindre plutôt qu'à les combattre ? Pourquoi tous ces mensonges ? Pourquoi mon grand-père m'a dit un jour que j'étais un enfant de salaud ?

    Après "Profession du père" en 2018, c'est un autre roman intime de Sorj Chalandon qui est adapté en bande dessinée par Sébastien Gnaedig. Dans Enfant de salaud, Sorj, jeune journaliste, doit couvrir le procès Barbie à Lyon. C'est l'occasion pour lui de mettre à jour les mensonges et les contradictions de son père quant à son action pendant la guerre. Entre quotidien au tribunal, confrontations et révélation du dossier militaire de son père, on suit avec angoisse la mise à nu d'une relation impossible.

    Il y a un contraste saisissant entre la dureté du récit, la violence de la confrontation entre le jeune journaliste et son père, et le graphisme de Sébastien Gnaedig. Son dessin est plutôt rond et simple. Il place une forme de normalité et de proximité dans une histoire qui sort de l'ordinaire. Les couleurs d'Isabelle Merlet sont, comme d'habitude, parfaites et mettent en valeur les multiples émotions qui frappent le lecteur.

    Enfant de salaud met en lien le procès de l'Histoire et celui de l'intime. Chalandon, qui a reçu le prix Albert Londres en 1988 pour sa couverture du procès Barbie, révèle une histoire marquante avec l'aide des talents conjugués de Sébastien Gnaedig et Isabelle Merlet. Coup de cœur !

  • add_box
    Couverture du livre « Enfant de salaud » de Sorj Chalandon aux éditions Grasset

    RIVERA sur Enfant de salaud de Sorj Chalandon

    Les premières pages vous plongent directement dans un bain d'incompréhension, de colère et d'horreur. La rafle d'Izieux, 44 enfants juifs délogés pour les envoyer dans les camps de la mort. À la tête de la manœuvre, klaus Barbie. Arrêté en Bolivie et jugé à Lyon. En parallèle, l'auteur...
    Voir plus

    Les premières pages vous plongent directement dans un bain d'incompréhension, de colère et d'horreur. La rafle d'Izieux, 44 enfants juifs délogés pour les envoyer dans les camps de la mort. À la tête de la manœuvre, klaus Barbie. Arrêté en Bolivie et jugé à Lyon. En parallèle, l'auteur recherche quel a été le rôle de son père pendant la guerre. Difficile d'être insensible à ce livre d'essai.

  • add_box
    Couverture du livre « L'enragé » de Sorj Chalandon aux éditions Grasset

    Bruno Menetrier sur L'enragé de Sorj Chalandon

    Sorj Chalandon est écrivain et journaliste (Libé, Le Canard Enchaîné).
    Avec l'enragé il s'empare d'une histoire vraie : la révolte de 1934 des enfants incarcérés dans une "maison de correction" (bel euphémisme) de Belle-Île-en-Mer (ah, le charme des îles ...), un ancien bagne de communards....
    Voir plus

    Sorj Chalandon est écrivain et journaliste (Libé, Le Canard Enchaîné).
    Avec l'enragé il s'empare d'une histoire vraie : la révolte de 1934 des enfants incarcérés dans une "maison de correction" (bel euphémisme) de Belle-Île-en-Mer (ah, le charme des îles ...), un ancien bagne de communards. Tout un programme.
    Ces événements auront d'ailleurs inspiré à Jacques Prévert (qui résidait cet été sur l'île) son poème : Chasse à l'enfant, une poésie de Prévert qu'on n'apprend pas à l'école !
    [...] Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !
    C'est la meute des honnêtes gens
    Qui fait la chasse à l'enfant.

    On aime très beaucoup :
    ❤️ On aime la rage qui anime le héros du livre et qui jaillit de la prose magistrale de l'auteur : on sent bien que tous deux partagent une enfance maltraitée, le mot est faible. de toute évidence, il fallait un Sorj Chalandon pour raconter l'histoire de l'enragé, [celle d'un enfant battu qui me ressemble] dira l'auteur, et rarement un livre aura aussi bien mérité son titre. Un livre dur et sans pathos.
    L'exergue est une dédicace de Jules Vallès (pour son roman L'Enfant) :
    [... ] À tous ceux qui crevèrent d'ennui au collège ou qu'on fit pleurer dans la famille, qui, pendant leur enfance, furent tyrannisés par leurs maîtres ou rossés par leurs parents.
    ❤️ On aime ce formidable sujet historique que le journaliste réussit à rendre vivant et captivant dans cette France provinciale où s'affrontent communistes au grand coeur et petits fascistes qui déjà attisent la haine.
    ❤️ On aime les deux temps du roman : la peinture réaliste des conditions effrayantes de détention dans le bagne de Belle-Île, véritable usine à fabriquer des enragés, et celle de la vie des marins pêcheurs qui recueilleront l'évadé en quête d'une difficile rédemption, deux moments différents durant lesquels Sorj Chalandon trouve et garde le ton juste.

    le contexte :
    Le mieux est sans aucun doute de laisser la parole à l'auteur lui-même :
    [...] En 1977, alors que je travaillais à Libération, j'ai lu que le Centre d'éducation surveillée de Belle-Île-en-Mer allait être fermé. Ce mot désignait en fait une colonie pénitentiaire pour mineurs. Entre ses hauts murs, où avaient d'abord été détenus des Communards, ont été « rééduqués » à partir de 1880 les petits voyous des villes, les brigands des campagnes mais aussi des cancres turbulents, des gamins abandonnés et des orphelins. Les plus jeunes avaient 12 ans. le soir du 27 août 1934, cinquante-six gamins se sont révoltés et ont fait le mur. Tandis que les fuyards étaient cernés par la mer, les gendarmes offraient une pièce de vingt francs pour chaque enfant capturé. Alors, les braves gens se sont mis en chasse et ont traqué les fugitifs dans les villages, sur les plages, dans les grottes. Tous ont été capturés. Tous ? Non : aux premières lueurs de l'aube, un évadé manquait à l'appel. Je me suis glissé dans sa peau et c'est son histoire que je raconte. Celle d'un enfant battu qui me ressemble. La métamorphose d'un fauve né sans amour, d'un enragé, obligé de desserrer les poings pour saisir les mains tendues.

    L'intrigue :
    Pour mettre en scène cette histoire et la mutinerie de 1934, Sorj Chalandon imagine le destin d'un jeune orphelin qui se serait évadé avec la cinquantaine de fuyards mais qui, lui, aurait pu échapper à la "chasse".
    Le personnage s'appelle Jules Bonneau (comme le célèbre Bonnot de la même époque mais [ça ne s'écrit pas pareil]) également dit "La Teigne".
    La première partie du bouquin nous fait partager les vies de ces gamins, le plus souvent orphelins ou rejetés par leurs familles, livrés à eux-mêmes et fatalement incarcérés un jour ou l'autre. On découvre également les conditions effrayantes de leur détention à Belle-Île.
    Maltraitance, sévices, punitions, coups, faim et soif, c'est une véritable fabrique à créer et former des enragés.
    Viendra alors le temps de la mutinerie lorsqu'éclatera cette rage longtemps entretenue, longtemps contenue.
    Une poignée d'entre eux tentera l'évasion, sur cette île dont on ne s'échappe pas (ils seront tous rattrapés évidemment, sauf "La Teigne", le personnage du roman).
    Après avoir été recueilli par des marins pêcheurs de l'île, Jules Bonneau cherche à "oublier" La Teigne, et Sorj Chalandon nous offre alors une seconde histoire dans une France provinciale qui va basculer bientôt dans l'horreur d'une nouvelle guerre, une France où s'affrontent déjà les petits fascistes qui attisent la haine et les communistes au grand coeur.