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Sorj Chalandon

Sorj Chalandon



Après trente-quatre ans à Libération, Sorj Chalandon est aujourd’hui journaliste au Canard enchaîné. Ancien grand reporter, prix Albert-Londres (1988), il est aussi l’auteur de six romans, tous parus chez Grasset. Le Petit Bonzi (2005), Une promesse (2006 – prix Médicis), Mon traître (2008), La L...

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Après trente-quatre ans à Libération, Sorj Chalandon est aujourd’hui journaliste au Canard enchaîné. Ancien grand reporter, prix Albert-Londres (1988), il est aussi l’auteur de six romans, tous parus chez Grasset. Le Petit Bonzi (2005), Une promesse (2006 – prix Médicis), Mon traître (2008), La Légende de nos pères (2009), Retour à Killybegs (2011 – Grand Prix du roman de l’Académie française), Le Quatrième Mur (2013 – prix Goncourt des lycéens).




Vidéos relatives à l'auteur

Articles en lien avec Sorj Chalandon (6)

Avis sur cet auteur (389)

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    Couverture du livre « L'enragé » de Sorj Chalandon aux éditions Grasset

    Bruno Menetrier sur L'enragé de Sorj Chalandon

    Sorj Chalandon est écrivain et journaliste (Libé, Le Canard Enchaîné).
    Avec l'enragé il s'empare d'une histoire vraie : la révolte de 1934 des enfants incarcérés dans une "maison de correction" (bel euphémisme) de Belle-Île-en-Mer (ah, le charme des îles ...), un ancien bagne de communards....
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    Sorj Chalandon est écrivain et journaliste (Libé, Le Canard Enchaîné).
    Avec l'enragé il s'empare d'une histoire vraie : la révolte de 1934 des enfants incarcérés dans une "maison de correction" (bel euphémisme) de Belle-Île-en-Mer (ah, le charme des îles ...), un ancien bagne de communards. Tout un programme.
    Ces événements auront d'ailleurs inspiré à Jacques Prévert (qui résidait cet été sur l'île) son poème : Chasse à l'enfant, une poésie de Prévert qu'on n'apprend pas à l'école !
    [...] Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !
    C'est la meute des honnêtes gens
    Qui fait la chasse à l'enfant.

    On aime très beaucoup :
    ❤️ On aime la rage qui anime le héros du livre et qui jaillit de la prose magistrale de l'auteur : on sent bien que tous deux partagent une enfance maltraitée, le mot est faible. de toute évidence, il fallait un Sorj Chalandon pour raconter l'histoire de l'enragé, [celle d'un enfant battu qui me ressemble] dira l'auteur, et rarement un livre aura aussi bien mérité son titre. Un livre dur et sans pathos.
    L'exergue est une dédicace de Jules Vallès (pour son roman L'Enfant) :
    [... ] À tous ceux qui crevèrent d'ennui au collège ou qu'on fit pleurer dans la famille, qui, pendant leur enfance, furent tyrannisés par leurs maîtres ou rossés par leurs parents.
    ❤️ On aime ce formidable sujet historique que le journaliste réussit à rendre vivant et captivant dans cette France provinciale où s'affrontent communistes au grand coeur et petits fascistes qui déjà attisent la haine.
    ❤️ On aime les deux temps du roman : la peinture réaliste des conditions effrayantes de détention dans le bagne de Belle-Île, véritable usine à fabriquer des enragés, et celle de la vie des marins pêcheurs qui recueilleront l'évadé en quête d'une difficile rédemption, deux moments différents durant lesquels Sorj Chalandon trouve et garde le ton juste.

    le contexte :
    Le mieux est sans aucun doute de laisser la parole à l'auteur lui-même :
    [...] En 1977, alors que je travaillais à Libération, j'ai lu que le Centre d'éducation surveillée de Belle-Île-en-Mer allait être fermé. Ce mot désignait en fait une colonie pénitentiaire pour mineurs. Entre ses hauts murs, où avaient d'abord été détenus des Communards, ont été « rééduqués » à partir de 1880 les petits voyous des villes, les brigands des campagnes mais aussi des cancres turbulents, des gamins abandonnés et des orphelins. Les plus jeunes avaient 12 ans. le soir du 27 août 1934, cinquante-six gamins se sont révoltés et ont fait le mur. Tandis que les fuyards étaient cernés par la mer, les gendarmes offraient une pièce de vingt francs pour chaque enfant capturé. Alors, les braves gens se sont mis en chasse et ont traqué les fugitifs dans les villages, sur les plages, dans les grottes. Tous ont été capturés. Tous ? Non : aux premières lueurs de l'aube, un évadé manquait à l'appel. Je me suis glissé dans sa peau et c'est son histoire que je raconte. Celle d'un enfant battu qui me ressemble. La métamorphose d'un fauve né sans amour, d'un enragé, obligé de desserrer les poings pour saisir les mains tendues.

    L'intrigue :
    Pour mettre en scène cette histoire et la mutinerie de 1934, Sorj Chalandon imagine le destin d'un jeune orphelin qui se serait évadé avec la cinquantaine de fuyards mais qui, lui, aurait pu échapper à la "chasse".
    Le personnage s'appelle Jules Bonneau (comme le célèbre Bonnot de la même époque mais [ça ne s'écrit pas pareil]) également dit "La Teigne".
    La première partie du bouquin nous fait partager les vies de ces gamins, le plus souvent orphelins ou rejetés par leurs familles, livrés à eux-mêmes et fatalement incarcérés un jour ou l'autre. On découvre également les conditions effrayantes de leur détention à Belle-Île.
    Maltraitance, sévices, punitions, coups, faim et soif, c'est une véritable fabrique à créer et former des enragés.
    Viendra alors le temps de la mutinerie lorsqu'éclatera cette rage longtemps entretenue, longtemps contenue.
    Une poignée d'entre eux tentera l'évasion, sur cette île dont on ne s'échappe pas (ils seront tous rattrapés évidemment, sauf "La Teigne", le personnage du roman).
    Après avoir été recueilli par des marins pêcheurs de l'île, Jules Bonneau cherche à "oublier" La Teigne, et Sorj Chalandon nous offre alors une seconde histoire dans une France provinciale qui va basculer bientôt dans l'horreur d'une nouvelle guerre, une France où s'affrontent déjà les petits fascistes qui attisent la haine et les communistes au grand coeur.

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    Couverture du livre « Profession du père » de Sorj Chalandon aux éditions Le Livre De Poche

    RIVERA sur Profession du père de Sorj Chalandon

    Années 1960, guerre d'Algérie, du Vietnam. On parle souvent des combattants mais pas des dégâts collatéraux. C'est un bel hommage rendu à toutes ces familles qui ont subi le retour de leur héros complètement détruit psychologiquement.

    Années 1960, guerre d'Algérie, du Vietnam. On parle souvent des combattants mais pas des dégâts collatéraux. C'est un bel hommage rendu à toutes ces familles qui ont subi le retour de leur héros complètement détruit psychologiquement.

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    Couverture du livre « Le jour d'avant » de Sorj Chalandon aux éditions Grasset

    RIVERA sur Le jour d'avant de Sorj Chalandon

    Très bel hommage à un peuple, à une région, à une profession qui se s'est sacrifiée pour creuser, sortir le charbon tant nécessaire à la France.. À travers cette famille Flavent, on vit leur quotidien avec leur souffrance. Se produit la catastrophe du 27 décembre 1974 où périssent 42 mineurs à...
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    Très bel hommage à un peuple, à une région, à une profession qui se s'est sacrifiée pour creuser, sortir le charbon tant nécessaire à la France.. À travers cette famille Flavent, on vit leur quotidien avec leur souffrance. Se produit la catastrophe du 27 décembre 1974 où périssent 42 mineurs à Lievin. Tout un peuple, toute une région, toute une profession en deuil.

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    Couverture du livre « Le quatrième mur » de Sorj Chalandon aux éditions Le Livre De Poche

    Thierry P sur Le quatrième mur de Sorj Chalandon

    Depuis ma lecture d’«Enfant de salaud» , « Le quatrième mur » me faisait de l’œil , me demandant de le sortir de ma PAL.
    En regardant la liste de mes récentes lectures ( oui je fais des listes …) j’ai constaté que mes lectures sont souvent sombres , parfois nostalgiques , rarement très...
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    Depuis ma lecture d’«Enfant de salaud» , « Le quatrième mur » me faisait de l’œil , me demandant de le sortir de ma PAL.
    En regardant la liste de mes récentes lectures ( oui je fais des listes …) j’ai constaté que mes lectures sont souvent sombres , parfois nostalgiques , rarement très violentes , encore plus rarement feelgood. Mais presque toujours belles , voire très belles.

    Je fais partie de ceux qui lisent les 4° de couverture et parfois au milieu de roman , je les relis.Pour « Le quatrième mur » je n’ai pas bien lu la 4° de couverture , ou plutôt , j’ai zappé les deux dernières phrases .suivantes « Je suis allé à Beyrouth le 10 février 1982 , main tendue à la paix . Avant que la guerre ne m’offre brutalement la sienne ».
    Le « je » , c’est Georges, le narrateur , jeune metteur en scène qui accepte de remplacer, pour une mission folle, son ami Samuel

    Au départ, il y a un message d’espoir, celui d’essayer de monter « Antigone » de jean Anouilh à Beyrouth en 1982 en pleine guerre civile et de faire jouer la pièce par des acteurs appartenant à chaque camp : Une palestinienne sunnite ., un Druze du Chouf , un maronite , des chiites , un phalangiste . Les faire travailler sur un projet commun , se parler.
    « Le théâtre en paix, la guerre partout ailleurs »

    A l’arrivée, la guerre civile et la haine. La volonté de détruire l’autre. Alors monter une telle pièce avec pour défi de prendre des acteurs des différentes parties au conflit ressemble à de l’inconscience.

    Le conflit libanais, le massacre de Sabra et Chatila et les autres massacres, je l’écoutais de loin , à la radio, sans y faire vraiment attention. Sorj Chalandon , réussit , avec en toile de fond « Antigone » en parallèle de l’histoire , à nous faire ouvrir les yeux sur l’horreur de ce conflit. Il ne nous fait pas un cours magistral de géo politique, ne nous dit surtout pas qui a raison et qui a tort.
    Des passages sont violents, brutaux mais nécessaires.
    Georges et son projet se feront ils rattraper par la réalité de la guerre ?

    Triste constat , plus de 40 ans après ces évènements , le Liban est toujours placé sous le signe de la violence guerrière.