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Quelquefois, il ne faut pas beaucoup de pages pour réussir à nous émouvoir et à raconter en peu de mots et pages l’histoire troublante d’un traumatisme. De plus, quand l’histoire est racontée du point d’enfant, cela touche encore plus. J’avais déjà lu l’histoire des monteneros en Argentine grâce au roman de Laura Alcoba « Manéges » et aussi vu quelques films sur cette histoire «(« enfance clandestine » de Benjamin Avila). En quelques chapitres, Raquel Robles nous raconte l’enfance d’une petite fille, qui un matin voit partir ses parents entourés des militaires du Pire. Ses parents étaient des militants politiques et ont élevé leurs enfants sans rien l’en épargner de leur militantisme et leur vision du monde. Ils sont alors recueillis par une tante et oncle. Ils retrouvent aussi leurs deux grands-mères, l’une est une rescapée du ghetto de Varsovie et semblerait perdre un peu la tête, l’autre passe son temps à tricoter et qui ralousse dans son coin, face à la fenêtre. Les deux enfants vont alors essayer de survivre, d’espérer le retour de leurs parents et continuer à être des combattants face au pire. Ils vont à l’école, dans des centres de vacances et vont essayer de comprendre le comportement des autres avec toujours en mémoire le mystère de la disparition de leurs parents. Un sujet très délicat sur les disparitions de militants qui ont eu lieu dans de nombreuses dictatures latino américaines et dont les déchirures n’ont pas toujours été refermées. Tout en délicatesse, humour et avec de beaux portraits, l’auteure nous touche et bouleverse. Un livre qui retrace un pan de l’histoire tragique de l’Argentine. Des livres et films qui nous permettent d’appréhender des épisodes de l’histoire tragiques de nations, Histoire avec un grand H mais aussi histoires avec un petit h, au niveau des enfants, qui vont essayer d’assumer le passé et d’essayer d’aller de l’avant sans occulter le passé.
Entre 1976 et 1983, Raquel Robles, comme beaucoup d'enfants argentins a vécu l'horreur : la disparition de ses parents, enlevés par la dictature argentine.
La petite fille dont on ne connaitra pas le prénom, a 6 ans lorsque ses parents sont brutalement enlevés à leur domicile en pleine nuit, alors que leurs enfants dorment : à la tristesse d'avoir perdu ses parents, s'ajoute la culpabilité de ne pas s'être réveillée. Confiés avec leur grand-mère à des oncles et tantes, les enfants vivent dans le non-dit et la tristesse des adultes, espérant le retour de leurs parents.
Très consciente de l'engagement politique de ses parents, la petite fille décide d'entrer en résistance et de former son petit frère au combat contre l'Ennemi.
Sans aucune mièvrerie, avec beaucoup de délicatesse et d'humour, Raquel Robles aborde le thème de l'enfance confrontée à l'adversité, une enfance grave et extrêmement consciente du danger, mais cependant pleine d'espoir. Bien écrit et très touchant.
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