"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Jamais deux sans trois, comme on dit ! Après le succès de Kolia (L'homme blanc au Québec) qui lui aura valu le Prix du Gouverneur général en 2011 et Malabourg en 2014, Perrine Leblanc est de retour avec Gens du Nord, un troisième roman publié en France aux éditions Gallimard. Son indéniable envie de raconter l'Histoire est une fois de plus au rendez-vous pour endosser la voix de celles et ceux que les conflits ébranlent.
Belfast, 1991. François, un journaliste français animé par l'envie d'informer son lecteur le plus sincèrement possible, entre en contact avec des hommes qui renseignent l'Etat et d'autres qui militent pour la décolonisation de l'Irlande du Nord. Son chemin croise celui d'Anne, une jeune journaliste québécoise qui enquête au sujet de Samuel Gallagher, un écrivain irlandais exécuté par un groupe paramilitaire. Leur relation, aussi surprenante qu'étrange, soulèvera avec elle de nombreux secrets.
Sous couvert de fiction, Gens du Nord marque un retour sur les propres origines de Perrine Leblanc. le conflit irlando-britannique se dévoile sous la plume de l'auteure québécoise, décortiqué par celle qui connaît l'histoire des migrations forcées. le regard des deux personnages journalistes semble être ici un prétexte fictionnel à raconter la brutalité des faits, immiscer le lecteur dans une réalité loin d'être ancienne et rappeler l'intemporalité des guerres de religion. Les protagonistes en deviennent attachants, ils ne se comprennent pas souvent, se fuient, se suivent et se séduisent tout en se mettant parfois de sérieux bâtons dans les roues. Au coeur du chaos, ce duo détonne et malgré tout, on ne les voit définitivement pas ailleurs que dans ce contexte destructuré.
Anne et François offrent une dynamique et un suspense qui éloigne Gens du Nord du simple roman historique. Ils sont acteurs d'une ségrégation confessionnelle qui désunit cette Irlande à la fois protestante et catholique dans laquelle résonne encore nettement les détonations du Bloody Sunday.
A l'inverse, Perrine Leblanc offre à son lecteur la plus grande organisation textuelle qui soit : tout vient à point à qui sait attendre la fin du roman pour en comprendre la genèse. Un détachement persiste cependant, nulle envolée lyrique ne saurait entraver la narration de l'ouvrage. Une pudeur omniprésente rappelle très brièvement le sort des ancêtres de l'auteure, acteurs directs du drame et contraints de quitter l'Irlande pour le Québec. Un hommage subtil pour ne jamais oublier les conséquences des rapports de force.
Malabourg est une petite contrée du Canada, dure et hostile, un peu à l’image des relations humaines entre les personnages………
Ne parlons pas des sentiments amoureux qui ne reflètent pas le ciel bleu !!!
Trois jeunes filles sont assassinées, mais attention, il n’y a pas d’intrigue, pas de roman policier en perspective. Très rapidement, le mystère sur le responsable est levé et l’on passe à la seconde partie du roman.
Totalement différente de la première partie, on y rencontre les véritables protagonistes du livre. Un aspirant parfumeur et une étudiante.
D’ambiance glauque et sinistre, proche de la série Broadchurch, si vous l’avez vue, on est plutôt dans la rencontre et l’histoire d’amour rose-bonbon. Le tout sur fond de manifestation étudiante…..
Et voilà, c’est déjà fini…
Tout est effleuré, mais rien n’est vraiment creusé. Il n’y a pas vraiment d’adéquation entre la première et la seconde partie du livre.
L’écriture est plaisante, les chapitres, courts et concis mais voilà, je suis passée complètement à côté de ce récit qui n’a pas su retenir mon attention.
Il faudra que je lise le premier roman de Perrine Leblanc afin de me donner une idée complète de son travail. A suivre…… !!!
Magnifique ... ce roman aurait pu sans rougir faire partie des 5 finalistes, mais pourquoi ne l'avez-vous pas davantage défendu, chers membres du jury ?
Bien écrit,mené de bout en bout avec une réelle maîtrise, aussi bien dans le sujet que dans le style. Pour ceux et celles qui ne connaissaient pas Perrine Leblanc, lisez KOLIA, son 1er roman, une petite merveille de sensibilité.
GE-NIAL !! E-POU-STOU-FLANT!!
Perrine Leblanc nous embarque dès les premières pages, en Gaspésie, région du Québec située au nord de la baie des Chaleurs. La neige et la torpeur hivernale deviennent le cadre parfait pour l’intrigue : la disparition de trois jeunes femmes racontées à travers la voix du narrateur, puis celle de l’une des victimes, puis Mina l’héroïne. Cette pluralité de voix et de focales épaissit le mystère du petit bourg de Malabourg, tandis que l’épais manteau neigeux assourdit les sons et les rumeurs autour de ces trois disparitions. Il faudra attendre le dégel printanier pour que les corps refassent surface et le coupable démasqué sans que la vérité n’éclate au grand jour.
Perrine Leblanc réussit un tour de force : composer son polar québécois de main de maître, comme un nez son parfum : trois notes de tête – les chapitres dédiées aux trois jeunes filles – avant d’en livrer la composition dans le dernier chapitre et d’arrondir la fin du roman.
L’intrigue s’enroule et se déroule, de la mer aux Appalaches, des forêts du Grand Nord aux rives du Saint-Laurent, en passant par Nice, Paris et Montréal, portée par une écriture aussi belle que maîtrisée, un pur bonheur !!! A lire absolument !!!
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