"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Une histoire d'hommes, une histoire de meurtres, une histoire particulièrement violente…
Dans ce pays, assez peu connu pour ces meurtres, ce sont les hommes qui commandent. Les femmes se taisent et baissent leurs yeux, et les rares qui arrivent à s'affranchir dans ce roman, sont des actrices dans des films pornographiques ou des prostituées.
C'est la première fois que je lis un Polar se déroulant au Portugal. Plus qu'un polar, c'est même un thriller, je dois le reconnaître assez angoissant. Cela faisait plusieurs années que ce livre m'appelait régulièrement. Mais, j'en avais toujours un autre “plus urgent” à lire. La semaine dernière il est tombé tout seul de ma bibliothèque !
Un signe ?
C'est la seconde fois que cela m'arrive en moins de deux ans. Je vais finir par me poser des questions.
Dans ce livre l'un des personnages principaaux, si ce n'est le plus important, c'est la ville de Lisbonne avec son fleuve, le Tage. Mais c'est aussi l'âme du Portugal, avec la corruption de certaines grandes familles, les nombreux souterrains de la ville, qui datent d'un terrible tremblement de terre à Lisbonne en 1755. Mais là où l'auteur m'a véritablement surpris, c'est de faire intervenir la mafia russe dans son récit. C'est sombre, c'est noir et glauque. Les actions se déroulent souvent la nuit dans des coins perdus et isolés. La présence d'un SDF aussi à une réelle importance, on ne sait pas qui il est. Il vit seul dans une grotte souterraine qui se trouve le long du Tage. On ne connaîtra jamais son nom…
Lui, se fait appeler le Diable. Et si c'était vraiment lui ?
Une jeune fille Irina a disparu un soir sans laisser aucune trace. Une ombre plane aux alentours, une ombre qui l'emmène avec elle, dans un monde noir et perdu…
Sa disparition inquiète sa famille. Son fiancé Evgueni, ainsi que son frère, un ex-agent du KGB, Oulianov, et puisque que la police, en partie corrompue, ne fait pas son travail, après avoir trouvé des traces de sang sur la berge du Tage, Oulianov décide d'enquêter… Seul.
Au fur et à mesure des recherches effectuées, Oulianov va tomber sur les activités diverses et illicites de sa sœur. Petit à petit, se mettra en place “une vérité” qui va gêner et provoquer d'autres morts et une nouvelle vague de violence…
Des immigrés russes à Lisbonne, une misère omniprésente, pendant que chez les riches familles locales et pour les « fils à papa », la vie est un jeu où chacun se sert comme il veut.
Corruption, trafics en tout genre, violence et abus de pouvoir. Pedro Garcia Rosado s'en donne à cœur joie. Tous les personnages quels qu'ils soient avec leurs forces et leurs faiblesses sont parfaits dans leurs rôles.
Une ambiance lourde et mystérieuse plane autour de cette histoire et de ces personnages, accrue par la présence fantomatique de cette ombre qui rôde…
Pedro Garcia Rosado nous raconte ici une histoire surprenante sur une ville que je croyais connaître. J'ai mis plus de temps de d'habitude pour lire “Mort sur le Tage”.
Je ne l'ai que mieux apprécié…
Action et suspens garantis pour cet excellent polar dynamique et rythmé inspiré de la sordide affaire « Casa Pia » qui créa une onde de choc en 2002 au Portugal.
Macao 1986 – Une bande d’expatriés pétris de certitude et bien planqués derrière l’écran de leurs pouvoirs respectifs, crée Le club Macao, soit leur propre bordel privé avec des très jeunes filles à qui ils mentent en leur faisant miroiter l’espoir de fuir la Chine communiste et rejoindre le Portugal.
Parmi elles, la très jolie Li Huei sera retrouvée assassinée avec un corps mutilé au scalpel, son bébé vivant dans un berceau près d’elle. Un des hommes du club, policier, va découvrir l’horreur de ce spectacle, et disparaitre avec l’enfant qu’il sait être le sien.
Le club est dissous et pris de panique ses membres rentrent rapidement au Portugal où quatre des protagonistes deviennent des très gros bonnets : Directeur de la TV nationale, chirurgien renommé, Directeur adjoint de la PJ et Procureur Général.
Les deux autres ex policiers éloignés du groupe sont devenus pour l’un chauffeur de taxi et pour l’autre, dirigeant d’une agence de sécurité.
En 2002, le procureur a brillamment instruit le retentissant ‘Procès de la Bienfaisance’ démantelant un des plus gros réseaux pédophiles qui laisse le Portugal sous le choc, alors qu’il y était lui-même secrètement impliqué…
Fort de ce succès qui l’honore et de sa toute puissance, il décide en 2006, de se présenter aux élections présidentielles.
Lisbonne 2006 – Le directeur de l’entreprise de sécurité est approché par un client, opposant politique au procureur, qui possède des photos sulfureuses et scandaleuses du magistrat.
Les images vont réveiller chez le dirigeant de l’agence des souvenirs lointains nourris de dégoût et de haine. Il va accepter pour une belle somme d’argent d’œuvrer à la déchéance du nouveau candidat aux élections qu’il n’a jamais plus rencontré depuis 20 ans.
C’est alors que vont resurgir les fantômes du passé… Tout ce petit monde de salopards va se retrouver dans un machiavélique règlement de compte sur l’échiquier du monde politique et médiatique portugais.
Avec dans le moteur, un bon paquet de salauds avides mouillés dans des scandales innommables secrets et une grosse dose de désirs de vengeance tenace, le roman nourri de tous les ingrédients pour un polar de bonne facture, accélère à toute blinde !
Suspens et rebondissements du début à la fin, ce polar noir ne se lâche pas !
Une écriture fluide et qui claque à chaque page avec ses phrases courtes et précises pour servir une lecture haletante et rapide jusqu’aux dernières lignes avec une chute ‘chut’ ! Le silence est d'or...
Une intrigue prenante et efficace inspirée d’un fait d’actualité réel mis en lumière dans un Portugal contemporain fort bien décrit.
Un vrai bon polar en poche!
Comme un son, au loin. Le cliquetis des vaguelettes qui disparaissent contre les bords du Tage, que surplombe le grand pont de Lisbonne, d’acier et de câbles. Sur cette rive, a été agressée mortellement une jeune russe, prénommée Irina. Ces assassins, deux frères issus d’une famille aisée de la ville lisboète, ne sont autres que Lourenço et Alberto ; des « fils à papa » que la famille sustente, que les parents protègent, comme déjà une première fois par le passé.
Une ombre plane aux alentours, une ombre qui croise le regard froid et au bord de la mort d’Irina, une ombre qui l’emmène avec elle, dans son monde noir, caché dans les sous-sol de la ville.
La disparition d’Irina intrigue et inquiète son entourage : d’abord son fiancé, puis son frère, Oulianov, ex-agent du KGB, puis ex-prisonnier à Lisbonne. Au fur et à mesure de ses recherches, Oulianov va mettre en exergue les fréquentations de sa sœur, son entourage, ses activités licites et illicites. Sa quête de la vérité va gêner et provoquer des vagues de violence, d’autres morts.
C’est alors qu’Oulianov décide de mener l’enquête, lui, se soustraire à la police, en partie corrompue ; il veut savoir ce qui est arrivé à sa sœur, qui a osé lui infliger un tel châtiment… Aussi surprenant que cela puisse paraître, l’ombre souterraine va le guider, l’assister, après un apprivoisement somme toute assez musclé. Au cœur des dessous de la ville, il a été ce témoin, celui qui a vu, celui qui sait… Lui, dit « Le Diable »…
Il est ici question de corruption, de trafics en tout genre, de violence, d’abus de pouvoir. Les personnages, aussi bien centraux que secondaires, sont très bien dessinés ; qu’ils soient lâches ou courageux, leurs profils psychologiques sont remarquablement étudiés. Et c’est en plein cœur de Lisbonne que ces différents milieux sociaux se côtoient, se heurtent, se piétinent...
Tel un « Columbo » à l’ancienne, la victime et ses assassins sont connus dès les premières pages. Toute l’intrigue tourne autour du déroulement de l’enquête, qui n’est pas menée par un policier mais par le frère de la défunte, ex-membre du KGB. Cette inversion des valeurs marque dans ce roman policier une véritable cassure avec le concept habituel.
Une ambiance lourde et mystérieuse plane autour de cette histoire et de ces personnages, accrue par la présence fantomatique de cette ombre qui rôde…
La découverte de la belle Lisbonne ne sera pas à attendre de ce polar, qui n’a rien à envier aux autres œuvres policières « classiques ». Pedro Garcia Rosado nous raconte ici une grande et remarquable histoire, qui nous balade du Cais Do Sodre au Parc Eduardo VII…, noire, labyrinthique. Une plume qui vous marquera au fer rouge…
Je remercie très chaleureusement les Editions Chandeigne ainsi que la librairie Portugaise et Brésilienne, qui m’ont donné la chance de découvrir Pedro Garcia Rosado. Et même si les lecteurs portugais font encore preuve de quelques réticences vis-à-vis des écrivains de polars lusophones, celui-ci mérite une belle place en tête de podium.
« Mort sur le Tage » de Pedro Garcia Rosado, un Polar portugais remarquable : https://littelecture.wordpress.com/2017/11/03/mort-sur-le-tage-de-pedro-garcia-rosado/
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