"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L’auteur raconte le long parcours de recherche qui lui a permis de prouver la spoliation des tableaux de son arrière-grand-père juif, Jules Strauss, collectionneur et amateur d’art, pendant la guerre, et comment elle s’est battue pour la restitution des œuvres retrouvées dans des musées, en France comme en Allemagne.
Un récit qui se lit comme un roman, attachant , précis, émouvant. Petit bémol : l’écriture reste un peu plate, et quelques longueurs et répétitions perdent le lecteur par moments.
Un bout de papier remis par un cousin de façon fortuite à Pauline Baer.
Dessus une liste dressée de dix tableaux, des chefs-d'oeuvre, ayant appartenu à son arrière grand-père Jules Strauss grand collectionneur d'art sous la IIIème république.
Principalement des impressionnistes: Degas, Monet, Renoir, Sisley.
Interrogation du cousin Andrew, perplexe, sur ce que sont devenues ces oeuvres lors de "la vente Strauss"...
Hypothèse énoncée que ces tableaux aient pu être spoliés à Jules Strauss par les nazis...
C'est dans ce contexte que Pauline Baer selon ses propres mots " trouve un sens à sa vie" et nous offre un livre tout simplement captivant.
Elle va devenir " la détective" de l'histoire de sa famille.
Pendant trois ans elle va mener une enquête minutieuse sur cet arrière grand-père méconnu. Tenter de comprendre pourquoi sa famille a omis de lui raconter l'histoire de ses origines. Se plonger dans les arcanes de l'univers des oeuvres d'art, leur généalogie. Savoir pourquoi on vend un tableau? par raison financière? par changement familial?
C'est une recherche d'une grande complexité dans laquelle Pauline Baer s'est engagée. Et elle comporte des risques: un travail titanesque qui peut devenir obsessionnel, faire resurgir des choses désagréables, déclencher des disputes avec la famille, n'obtenir aucun résultat...
Qu'importe! Pauline nous montre toute l'ampleur de sa détermination. C'est impressionnant.
C'est grâce aux rencontres de personnages marquants tels que Modiano aux témoignages précieux ou encore Rose Valland résistante de l'ombre qui, faisant croire qu'elle ne parlait pas allemand, a pu répertorier les oeuvres volées au nez des nazis; que Pauline a pu étayer et faire aboutir au mieux sa quête.
C'est grâce également à son travail de fouille dans les méandres des archives de musées, à force d'éplucher, de trier, de passer au crible les moindres indices qu'elle propose un témoignage si intense, si personnel.
J'ai adoré.
Un livre palpitant, d'une grande sincérité.
Un coup de coeur, à lire absolument
On nous promet une plongée dans le milieu de l'art à travers la recherche de tableaux saisis par les nazis. Ce récit est bien cela et c'est encore plus puisque ce livre nous conte une véritable enquête menée par son auteure sur sa famille, sur ses origines. Ce récit démarre d'ailleurs par une reproduction de l'arbre généalogique des personnes citées. On y aperçoit tout en haut Jules Strauss né en 1861 et décédé en 1943, grand collectionneur d'art. Celui-ci a acquis au cours de sa vie, des tableaux des plus grands peintres tels que Renoir, Monet ou Degas.
Pauline Baer de Perignon ne s'était jamais vraiment posée de questions sur cet arrière grand père bien connu du marché de l'art. Elle savait que celui-ci n'avait pas été déporté pendant la guerre et est décédé de mort naturelle en 1943. C'est au hasard d'une soirée que l'un de ses cousins lui dresse une liste de tableaux en lui indiquant que la vente Strauss est louche et que les tableaux détenus alors par leur arrière grand-père ont été spoliés, saisis par les nazis pendant l'Occupation. C'est cette simple conversation qui va changer à jamais la vie de l'écrivaine. Celle-ci démarre alors une folle quête, elle qui ignore tout du milieu de l'art et de la spoliation pendant la Seconde Guerre Mondiale. Pour ce faire, elle le reconnait elle-même, sa méthode c'est qu'elle n'a pas de méthode. Elle "tire dans tous les sens". Elle va ainsi interroger les membres de sa famille, faire des recherches dans les bibliothèques de musées, multiplier les rencontres pour remonter le fil de vie de ces différents tableaux : à quel moment Jules Strauss les a-t-il acquis ? Ces tableaux ont-ils été vendus ? A qui ? Quand ? Où se trouvent-ils désormais ? Peut-elle prouver la spoliation (autrement dit qu'ils ont été injustement saisis à sa famille qui devrait aujourd'hui en être propriétaire) ?
"La collection disparue" retrace ainsi trois ans de cette quête qui va bien au-delà de la chasse aux tableaux. Pauline Baer de Perignon interroge ses origines, ses racines familiales. Elle est obnubilée par ses investigations et le fait qu'elle ait trouvé une sorte de vocation, de but à sa vie est très touchant. Elle essaye de comprendre ce qui est arrivé à sa famille pendant l'Occupation et cette enquête nous parle, en tout cas m'a parlé. Qui ne s'est pas interrogé sur la manière dont ses ancêtres ont vécu la guerre, l'Occupation nazie ? C'est une sorte de quête universelle (et inachevée) qui résonne à travers son livre. Alors forcément on se demande aussi si la place de ces chefs d'œuvre est chez des particuliers plutôt que dans des musées. Mais la mauvaise foi des autorités tant françaises qu'allemandes ne peut qu'indigner et nous ranger à ses côtés...
Chronique complète sur : https://riennesopposealalecture.blogspot.com/2020/12/la-collection-disparue-de-pauline-baer.html
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