"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
En cette année 1200, le siècle est naissant et Harry Talvace a 15 ans à peine lorsqu'il fuit le domaine familial, accusé à tort d'avoir braconné sur les terres du verdier royal. Fils cadet d'un seigneur local, il aurait pu s'en sortir avec une simple réprimande, au contraire d'Adam, son meilleur ami, son frère de lait, fils de serf et condamné à se faire trancher la main. Révolté par une telle injustice, Harry se réfugie à Paris avec Adam et ensemble ils entrent au service du maître maçon de Notre-Dame. Initié au travail de la pierre par le père d'Adam, Harry est un élève doué qui attire l'attention de Ralf Isambard, seigneur de Parfois. De retour des croisades, il souhaite retrouver ses terres et y faire bâtir une église. Un défi extraordinaire pour le jeune tailleur de pierre qui a là l'occasion d'imaginer et de créer une œuvre de sa conception sur le papier à sa réalisation en pierre et en verre. Mais l'époque est troublée, Parfois est à la frontière du Pays de Galle où la révolte couve. Le chantier est sans cesse attaqué par des gallois décidé à provoqué le seigneur de Parfois fidèle à Jean sans Terre, roi contesté qui de son côté ne pense qu'à récupérer la Normandie reconquise par les français. Pendant que les seigneurs guerroient, Harry ne pense qu'à son église et à son épouse adorée qui porte le fruit de leur amour. Pourtant, il va être mêlé à l'hostilité que se vouent Isambard et son ennemi gallois Llewelyn. Encore une fois, son sens aigu de la justice l'amène à faire un choix douloureux mais Harry est de ces hommes prêts à sacrifier leur bonheur pour un idéal.
Roman d'amour, roman historique, roman d'aventures, ce premier tome de la trilogie qu'Ellis Peters considérait comme sa plus belle œuvre, est tout simplement un ravissement. Bien écrit, bien documenté, il nous plonge dans un Moyen-âge cruel où les hommes ne sont pas égaux, où la violence répond à la désobéissance, à l'insulte, à la révolte. Mais avec cette brutalité coexistent aussi l'honneur, l'amitié, la passion et l'amour de l'art. Avec le jeune Harry Talvace, Ellis Peters a crée un héros au grand cœur, épris de justice et prêt à tout pour défendre ce en quoi il croit. Mais la graine de vie qui nous conduit des Marches galloises aux ruelles mal famées de Paris, des fiefs anglais aux coulisses des bâtisseurs de cathédrale, n'est pas seulement un roman d'hommes. Les figures féminines sont loin d'être ternes. De la mère d'Harry aimante mais obéissant avant tout à son seigneur et maître aux deux femmes éprises de lui : la sulfureuse Benedetta et sa tendre et impétueuse épouse, deux femmes fidèles en amour, soutiens précieux et indéfectibles, fortes malgré la loi des hommes qui les malmène. Alors oui, c'est parfois un peu mièvre, plein de bons sentiments mais c'est tellement romantique tous ces serments d'amour, toutes ces promesses que l'on tient jusqu'à la mort....Alors pourquoi bouder son plaisir ? Pour ceux qui ont aimé Les piliers de la terre de Ken Follett, ce roman est son précurseur et mérite vraiment le détour.
Il n'y a pas encore de discussion sur cet auteur
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !