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Adrénaline fois mille ! « La Dame au cabriolet » est un saut de cabri en plein champ. Réjouissant, pétillant, un feu d’artifice superbe. Attention ! une fois en main impossible de le reposer avant la fin. Tant son charme opère, tant son héroïne est gageure d’un grand moment de plaisir. Ici vous avez tout. La trame est arborescence de quatre mains dont on ignore qui est qui de Guiou ou de Morales. C’est déjà la preuve d’une osmose entre auteurs. L’histoire est succulente, trépidante, une balade cheveux au vent dans un Saab cabriolet jaune poussin. Il faut dire qu’Yvonne Vitti est détective privé, ce qui sous-tend en principe la discrétion et l’effacement. Avec son cabriolet, elle est loin de passer inaperçue. Mais là encore il s’agit d’un sacré pied de nez aux habitudes trop ancrées dans les mentalités. Originale, affranchie, célibataire, Yvonne est atypique. Elle boit des ricards comme du petit lait, regarde les hommes sans sourciller. Elle aime les chanteurs italiens entre-autre (lisez la B.O. en page finale). La voici prise en tenailles dans une sombre affaire mafieuse, du grand banditisme. Loin de ses habitudes d’espionne lambda, l’agent secret des basses besognes. Chercher dans un recoin d’une rue qui d’un amant, qui d’une maîtresse qui d’un frère disparu. D’aucuns penseront Yvonne mêlée aux torpeurs d’un monde synonyme d’une mallette comble de billets de banque. Jusqu’au jour où la belle se trouve au cœur d’une bataille entre deux camps les gitans et les truands. Et pourtant ! La maline en profite pour voler la mallette et l’emmener chez elle. L’histoire est digne d’un film à ciel ouvert. L’humour rayonne, les protagonistes sont malgré tout tous attachants. « La Dame au cabriolet » est le cœur même d’une enquête dont on attend frénétiquement la conclusion. La mallette est le point d’appui mais pas que. Yvonne est la cousine de Diogène, libre comme l’air parfois candide et amoureuse (trop vite).
« -Vous êtes une grande sentimentale, ma chère Vitti. Les sentiments quand on est flic ou privé, il vaut mieux les tenir en respect. Ça n’apporte que des ennuis. Mais c’est ce côté fleur bleue qui vous rend si attachante, me dit-il de sa voix monocorde, dépourvue de tout affect. »
Le style est comme l’histoire, travaillé avec l’envie de faire sourire. Un saut dans la flaque des conventions. Les signaux sont subtils. Les allusions et les sous-entendus ornent ce livre dévorant. Lisez-le dans cet été de farniente. Dépaysant, l’évasion est suprême et que ça fait du bien ! Publié par les majeures Éditions Serge Safran éditeur.
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