Olujimi est un créateur de mode reconnu, mais en tant qu’homosexuel, il est harcelé et menacé de mort...
Olujimi est un créateur de mode reconnu, mais en tant qu’homosexuel, il est harcelé et menacé de mort...
Olujimi n’est pas loin de vivre son rêve d’enfant. Son nombre d’abonnés sur Insta le prouve. Il peut prétendre au statut d’influenceur. C’est lorsqu’il apprend qu’il est retenu pour participer à la Fashion Week de Berlin que tout explose autour de lui. Mal remis de sa dernière rupture, il se heurte à sa famille qui l’exhorte à rentrer dans le droit chemin sous peine de lui couper les vivres. Il n’arrive plus à produire les modèles de styliste qui pourraient le faire accéder au graal.
Une instabilité émotionnelle quasiment aussi importante gagne Zainab, dans un road trip à travers le Nigeria, sur les traces d’Olujimi, qu’elle voudrait rencontrer pour l’interviewer pour sa rédaction. Le parcours éveille en elle les traces d’un passé douloureux.
Surfant sur une vague très contemporaine, en insistant sur l’impact des réseaux sociaux, médias à double tranchant et à haut risque si l’on ne ne se protège pas., l’autrice attire aussi l’attention sur le statut de la population gay au Nigeria, où l’homosexualité est illégale et passible d’une peine de quatorze ans de prison.
Pour aborder ces sujets de société très actuels, Mélanie Birgelen construit avec un style tonique et vivant, un premier roman intéressant.
Le Nigéria, géant de l’Afrique avec ses 180 millions d’habitants est un pays tiraillé entre une jeunesse moderne très influencée par les réseaux sociaux et tournée vers l’avenir, et le poids des religions traditionnalistes attachées au passé.
Avec une moyenne d’âge de 18 ans, le pays voit apparaître des cerveaux et des créateurs dans cette génération des « millennials », qui est déchirée entre l’envie de faire partie d’une avant-garde sans frontières et le devoir de respecter les coutumes ancestrales.
Olujimi est un créateur de mode de talent qui commence à être reconnu dans les médias internationaux et se voit convier à la Fashion Week de Berlin. Mais en tant qu’homosexuel, il est harcelé en permanence en ligne, menacé de mort à chaque coin de rue et rejeté par sa famille chrétienne évangéliste. Rongé par le doute, il n’arrive plus à avancer dans ses projets.
Zaïnab, journaliste de 24 ans dans une chaine de télé, tout juste revenue au pays après ses études, cherche à interviewer le jeune styliste dont tout le monde parle, pour sa rubrique « Ondes positives ».
Mais dans ce Nigéria de mégalopoles et de bidonvilles, où la violence djihadiste côtoie le monde des affaires, il lui est bien difficile d’assumer sa position clivante et dangereuse d’influenceur et le jeune homme reste introuvable.
La langue de ce roman n’est pas toujours fluide et cela gêne parfois la compréhension. Mais si je m’y suis souvent reprise à deux fois pour saisir les subtilités du texte, je me suis laissée emporter par le souffle chaud de l’harmattan, la beauté des paysages désertiques et les lumières de la nuit nigériane dont l’autrice parsème l’histoire de ces jeunes espoirs.
Mélanie Birgelen nous offre une étonnante et passionnante découverte de ce grand pays d’Afrique et nous révèle, à travers le destin de sa jeunesse, un incroyable contraste entre modernisme et tradition.
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