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BORBOLETA de l’autrice Madeleine Pereira est une bande dessinée qui nous entraîne dans un voyage identitaire vers le Portugal, explorant les thèmes de l’héritage, de l’immigration et de la quête d’identité.
Madeleine, souhaitant en savoir plus sur ses origines portugaises, cherche à briser le silence obstiné de son père concernant son enfance au Portugal sous la dictature de Salazar. Déterminée à combler ce vide et à renouer avec ses racines, elle entreprend de découvrir l’histoire du pays de ses ancêtres.
« Quand même, c’est abusé qu’à l’école, on nous parle à fond d’Hitler, un peu de Mussolini, à peine de Franco, et pas du tout de Salazar… Alors que c’est la plus longue dictature de cette époque !
Au fil de ses conversations et confidences avec des immigrés portugais liés à sa famille, Madeleine recueille des témoignages poignants. Ces récits personnels, fragments d’une histoire collective, révèlent les parcours de vie et d’exil de chacun.
« Je me suis sentie perdue face à l’histoire de Guida. Pour la comprendre, encore fallait-t-il d’abord comprendre celle du Portugal. »
Cette première bande dessinée de Madeleine Pereira est une réussite, le style graphique est marqué, le récit fluide est intéressant, nous faisant découvrir des histoires qui ne laissent pas indifférent. Une autrice à suivre.
Borboleta est un récit autobiographique signé de la jeune Madeleine Pereira, son premier album publié chez Sarbacane.
Désireuse d'en connaître davantage sur ses racines et sur l'histoire de son pays, Madeleine décide d'interroger des amis immigrés au passé proche de celui de son de père.
Pensé comme une véritable introspection, les personnages se succèdent pour témoigner d'événements forts vécus au Portugal lors du règne de Salazar.
Chaque chapitre, chaque confidence apporte son lot d'informations historiques qui permettent à l'autrice, autant qu'à nous lecteur, d'explorer cette période dictatoriale qu'ont subi la péninsule ibérique et ses habitants.
Graphiquement, je trouve le trait de Madeleine colle bien avec l'histoire qu'elle nous raconte. Mention particulière pour sa colorisation qui nous permet une belle immersion dans un Lisbonne aux multiples teintes.
En bref, voilà une (en)quête identitaire agréable,une rétrospective enrichissante pour une lecture instructive et touchante.
"Quand même, c’est abusé qu’à l’école, on nous parle à fond d’Hitler, un peu de Mussolini, à peine de Franco, et pas du tout de Salazar… Alors que c’est la plus longue dictature de cette époque !"
Madeleine voudrait en apprendre plus sur son père, sur son enfance au Portugal et sur les raisons qui l’ont poussé à quitter le pays quand il n’avait que 12 ans. Mais il refuse d’en parler et évite le sujet à chaque fois qu’elle tente de le questionner. Alors à la recherche de ses racines, elle va recueillir les témoignages d’autres migrants qui ont quitté le Portugal lors de la dictature. Au fil des récits, elle en apprendra plus sur ses origines et sur ce pays avec lequel son père entretient une relation particulière.
En nous offrant une intrigue mêlant enquête familiale et témoignages, Madeleine Pereira nous fait entrer dans l’Histoire contemporaine du Portugal par le biais de parcours de vie. Chaque nouveau récit nous donne un nouvel éclairage sur cette période, non pas à travers des faits historiques, mais par des expériences vécues. Les histoires sont touchantes, et nous projettent dans les souvenirs des narrateurs, créant une belle proximité avec eux. En parallèle du recueil de témoignages, Madeleine poursuit ses investigations sur cette période historique. Certains passages s’avèrent très forts, comme la visite du musée d’Aljube à Lisbonne qui est particulièrement saisissante et nous fait ressentir toute la puissance de la découverte de cette période violente.
Le dessin assez simple peut surprendre au départ, mais il convient parfaitement au récit intime.
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