"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Chronique précédemment parue sur le blog www.sambabd.net
Bon, j’avais plutôt bien aimé le premier tome de cette série sur la Révolution Française. Maintenant, pour le deuxième je serais un tout petit peu moins enthousiaste. Certes, c’est bien dessiné (c’était déjà le cas pour le premier tome !), certes, ça semble très bien documenté, certes il y a de l’humour et les personnages sont assez sympas, mais, tout de même, le scénario n’est pas particulièrement inoubliable… D’autant que la façon qu’ont les auteurs de mêler une aventure qui se passe dans un contexte réaliste avec les prouesses surhumaines des protagonistes ne passe toujours pas pour moi… J’en veux pour preuve les pages 10 et 11 (cette dernière étrangement numérotée « 09 ») où Eglantine et Frédéric se prennent un boulet de canon dans les pieds alors qu’ils gambadent sur les toits des édifices qui jouxtent la Bastille pour ensuite sauter d’au moins deux étages tranquillou bilou et se réceptionner en « hachant » du garde chiourme… Non, franchement, je trouve ça vraiment too much…
En revanche, ce qui m’a bien plu, c’est le côté féministe de la chose. En effet, tout le long de ce deuxième tome, le personnage d’Eglantine rappelle que sans les femmes, point de Révolution et que, donc, la moindre des choses serait de les associer aux victoires et à leurs acquis, ce qui ne sera malheureusement pas le cas (ou, en tout cas, que très partiellement). Le tout finit d’ailleurs par l’apothéose de la Marche des femmes sur Versailles du 5 octobre 1789.
Quoi qu’il en soit, je serai tout de même curieux de savoir ce qu’il va advenir de ces personnages…
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Je ne vais pas utiliser mon tampon « Tout ça pour ça ! » mais il y aurait presque matière. En effet, avec cette série on est parti d’une aventure à peu près bien ficelée, s’inscrivant dans l’Histoire de France au moment de la grande Révolution de 1789, pour terminer (ou pas ?) sur une uchronie dont le seul mérite semble être une vraie mise en valeur d’un féminisme qui aurait pu changer l’Histoire. Perso, j’ai du mal à m’y retrouver dans ce mélange des genres qui ne se dévoile qu’à la toute fin.
Accessoirement, la prise d’otage du roi me semble parfaitement inconcevable. En effet, le président de l’assemblée constituante demande à voir le roi en soirée, comme ça, sans prévenir, et, non seulement les gardes royaux le font entrer, mais ils laissent également s’introduire dans Versailles une ribambelle de femmes manifestement en colère dont certaines sont même équipées de fourches… Avouez que ça dépasse un peu l’entendement, non ?
Bref, même si c’est toujours aussi bien dessiné, ce troisième (et dernier ?) tome m’a clairement déçu, tant par l’inconsistance de son scénario que par son basculement aussi inattendu qu’improbable dans la catégorie des uchronies.
De belles planches, mais une histoire trop bâclée à mon gout.
Chronique précédemment parue sur le blog www.sambabd.net
« Bonjour, voici une BD de plus sur la Révolution Française. Merci. Au revoir ». Rendez-vous compte, chers lecteurs, qu’avec cette phrase de treize mots, j’aurais pu concourir pour les championnats du monde de chronique BD la plus courte et peut-être même l’emporter grâce à un improbable 5,9 du très sévère juge roumain. Rassurez-vous, je vais vous en dire un peu plus car cette nouvelle série le mérite tout de même.
Évacuons d’abord les quelques petites critiques à son endroit et commençons par ces deux cases qui m’ont un peu gâché la lecture du début de ce premier tome tant elles m’ont déconcentré. Je veux bien sûr parler du bas de la page 10 où l’on voit Lisandro sauter, que dis-je, littéralement voler par-dessus des piques de protection anglaises à une hauteur d’environ 3m50 puis prendre appui sur l’une d’elle et enchaîner par un joli salto avant jambes tendues qu’aurait forcément apprécié le fameux juge roumain… Franchement, je ne comprends pas. Bien que romancée, cette aventure s’inscrit clairement dans un cadre historique à la fois réel et très bien documenté. Si le héros montre des aptitudes de combattants lui permettant de trucider plusieurs adversaires à la fois, ce que je veux bien admettre, le fait de lui donner une détente sèche de plus de trois mètres nous fait passer dans une autre catégorie : manga, BD sur le basketball ou adaptation de Jeanne et Serge… Bref, c’est dommage car, après cela, j’ai mis quelque temps à me reconcentrer sur ce que je lisais…
Ensuite, et ce sera ma dernière critique, si, comme je le mentionnais juste au-dessus, cette BD est très bien documentée, elle ne nous donne de l’histoire officielle que quelques repères très brefs plus ou moins connus mais qu’elle ne prend pas le temps d’expliquer ou de contextualiser. Résultat, elle semble valider un savoir présupposé chez le lecteur concernant la Révolution Française. Je me demande si ce n’est pas un pari un peu risqué.
Pour le reste, les personnages sont plutôt attachants et leurs aventures se lisent très bien. L’humour est présent tout comme le rappel des valeurs égalitaires de la Révolution. L’action et les sentiments viennent compléter le tableau et je mettrais bien un petit billet sur une idylle à venir entre Églantine et Frédéric… En gros, si l’on considère qu’il s’agit d’une petite histoire qui s’inscrit dans la grande, la petite me semble mieux réussie que la grande.
Pour ce qui est du dessin, je le trouve particulièrement réussi. Julien Ribas possède à la fois une très bonne connaissance de la mise en page et un excellent sens du mouvement. Qu’il s’agisse des personnages ou des décors, le soin apporté au graphisme est irréprochable… Enfin, sauf, bien sûr, les dégradés numériques sur les ciels. Ceci dit, ils sont très légers et Ribas n’en abuse absolument pas. D’ailleurs, il n’en utilise pas sur les personnages. Je ne lui appliquerai donc pas le malus « dégradés numériques » que je viens de décider lorsque je mettrai les petits cœurs juste après.
En tout cas, voici une lecture plutôt agréable en attendant le deuxième tome.
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