Alice a quatorze ans quand elle est hospitalisée : un premier roman foudroyant
Ginette Kolinka a été déportée à Auschwitz-Birkenau en avril 1944, à l’âge de 19 ans. Parmi les souvenirs qui resteront à jamais gravés dans sa mémoire, le plus marquant et le plus terrible est celui où elle se revoit dire à son père et à son petit frère de monter dans un camion qui, pense-t-elle alors, va leur éviter de marcher. En réalité, il les conduit directement aux chambres à gaz. Ses autres souvenirs sont tout aussi saisissants même si, bien sûr, on les connaît déjà car, d’une part, ils sont identiques à ceux des autres déportés – comme Marceline Loridan-Ivens ou Simone Veil qui ont fait partie du même convoi – et, d’autre part, Ginette Kolinka a beaucoup témoigné ces dernières années. Impossible de ne pas entendre sa voix en lisant les quelques pages qui composent Retour à Birkenau et impossible de ne pas y reconnaître sa personnalité et son franc-parler. Le passage qui m’a le plus émue, je crois, est celui où elle parle de ce qu’est devenu le camp qu’elle a connu : un musée à ciel ouvert qui ne ressemble en rien à ce qu’était Birkenau, un décor qui ne dit rien de la saleté, de l’odeur, des cris, des êtres décharnés, un ensemble de bâtiments entourés de vie, de lotissements, de jardins décorés, ce qui m’a également infiniment choquée quand je me suis rendue sur place. Un témoignage essentiel, à lire évidemment.
Une grande dame.
Un témoignage touchant, émouvant.
C’est brut, simple.
Un ouvrage à lire.
Comme toujours, je reste sans voix face à l’horreur que cette femme et tant d’autres ont vécu.
Un livre court qui mérite d’être au programme dans les collèges et lycées.
Merci de témoigner et de transmettre votre vécu.
Important et indispensable pour que nous n’oublions jamais.
Je vous conseille aussi le livre qu’elle a écrit plus récemment : Une vie heureuse.
Enfant, Richard Kolinka croyait que toutes les mamans avaient ce tatouage sur le bras comme sa mère. Car Ginette Kolinka n’avait jamais rien dit à son fils de sa déportation à Birkenau puis à Bergen Belsen.
50 ans plus tard, elle finit par parler at accepte de témoigner auprès des jeunes dans les écoles. Elle raconte son enfance, heureuse et insouciante, dans une famille nombreuse, juive et non pratiquante. Des membres de sa famille déportés, elle sera la seule à revenir vivante.
« Malheureusement mon frère n’a pas pu prolonger le nom de la famille comme mon père le désirait car il n’est pas revenu de Birkenau.
Il a été assassiné à 12 ans. »
C’est lors d’un voyage à Auschwitz ou elle accompagne des scolaires, qu’elle raconte ce qu’était cette vie en sursis dans les camps de la mort. Elle parle de la maladie, des brimades et des privations, mais elle raconte aussi le soutien de ses amies dans cette multitude d’êtres décharnés qui tentaient de survivre.
« Parfois les gens que j’accompagne me disent : vous auriez pu vous sauver.
Mais non, il y avait beaucoup de barbelés. Partout. »
Les auteurs de ce roman graphique très pédagogique mettent en parallèle la vie dans les camps et le témoignage de Ginette lors de cette visite à visée pédagogique, et cela rend le récit poignant, car elle parle de l’horreur avec sincérité, sans apitoiement et même avec humour lorsqu’elle dit avoir construit les rails qui mènent au camp. Elle évoque les travaux de terrassement auxquels elle était astreinte. C’est là que l’on se rend compte de l’importance de son rôle de passeuse de mémoire auprès des jeunes générations.
Pour aller plus loin dans l’histoire, un livret documentaire avec des illustrations et dessins en fin d’ouvrage permet de mieux comprendre l’imposition de l’étoile jaune, le processus de déportation et la sélection opérée à l’arrivée des trains dans les camps.
Le collège Beaumarchais, son ancienne école, a apposé une plaque rappelant son rôle de témoin et de passeuse de mémoire de la Shoah. Pour que l’on sache et que l’on n’oublie pas.
Un témoignage fort, émouvant et indispensable.
Lu dans le cadre du Prix des lecteurs du Livre de poche 2024 (JURY Documents-Essais)
Dans ce petit récit écrit en collaboration avec la journaliste et romancière Marion Ruggieri (voir photo) Ginette Kolinka, rescapée des camps de la mort en Allemagne durant la seconde guerre mondiale nous fait visiter son appartement, celui dans lequel elle a toujours vécu. Chaque pièce de cet appartement a une histoire.
Elle raconte avec beaucoup de nostalgie les moments clés de sa vie qu’elle a partagé avec sa famille (mari, enfants, petit-enfants) notamment avec Richard son fils, célèbre batteur du groupe 'Téléphone' créé dans les années 1980. Les photos en noir et blanc présentes dans ce livre sont un vrai plus car on peut voir Ginette K. dans sa jeunesse, son mari, sa famille, ses amis...
Ce n'est pas parce qu'on a vécu l'horreur dans sa vie (les camps de concentration) qu’il faut voir la vie en noir. Au contraire Ginette K, presque centenaire, aime les choses simples. C'est une femme humble, optimiste et enthousiaste, satisfaite de sa vie. Une vie heureuse en somme.
Je vous recommande 2 romans graphique sur Ginette Kolinka :
- Le premier d'Aurore d'Hondt intitulé « Ginette Kolinka : récit d'une rescapée d’Auschwitz-Birkenau » paru aux éditions Des Ronds dans l'O en janvier 2023.
- Le second : « Adieu Birkenau » paru chez Albin Michel en septembre 2023 réalisé par J-D Morvan, Victor Matet, Efa, Cesc et Roger.
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